NATIONS UNIES : La Corée du Nord a continué depuis un an à développer son arsenal nucléaire et ses capacités de missiles en dépit des sanctions internationales imposées à Pyongyang, affirme un rapport confidentiel de l'ONU auquel l'AFP a eu accès samedi.
"Les cyberattaques, en particulier sur les actifs de crypto-monnaie, restent une source de revenus importante pour le gouvernement de la Corée du Nord", note ce document annuel qui vient d'être remis aux 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
"La quantité d'importations illicites de pétrole raffiné a fortement augmenté" depuis un an "mais à un niveau bien inférieur à celui des années précédentes", indique par ailleurs le rapport réalisé par les experts de l'ONU chargés de contrôler l'embargo sur les armes et les sanctions économiques internationales infligées à la Corée du Nord.
Sur le plan des armements nord-coréens que la communauté internationale tente de limiter, Pyongyang "a continué de maintenir et de développer ses programmes nucléaires et de missiles balistiques en violation des résolutions du Conseil de sécurité", soulignent les experts.
"Bien qu'aucun essai nucléaire ou lancement de missile intercontinental n'ait été signalé, la Corée du Nord a continué de développer sa capacité de production de matières fissiles nucléaires", ajoutent-ils.
Depuis un an, Pyongyang "a démontré des capacités accrues de déploiement rapide, une grande mobilité (y compris en mer) et une résilience améliorée de ses forces dotées de missiles", relève aussi le rapport.
"L'entretien et le développement de l'infrastructure nucléaire et de missiles balistiques de la Corée du Nord se sont poursuivis", et ce pays "a continué de rechercher du matériel, de la technologie et du savoir-faire pour ces programmes à l'étranger, notamment par des moyens informatiques et des recherches scientifiques conjointes", assure-t-il.
Les experts déclarent avoir aussi constaté un arrêt d'importation par les dirigeants nord-coréens de produits de luxe, notamment des voitures de haut de gamme, comme cela avait été dénoncé les années précédentes.
La Corée du Nord est soumise à des sanctions internationales depuis 2006, qui ont été considérablement accrues à trois reprises en 2017 sous la présidence américaine de Donald Trump.
Les mesures prises cette année-là à l'unanimité du Conseil de sécurité pour contraindre Pyongyang à interrompre ses programmes d'armements nucléaire et balistique affectent notamment les importations de pétrole de la Corée du Nord et ses exportations de charbon, de fer, de textile et de pêche.
Depuis 2017, le Conseil de sécurité n'a jamais retrouvé de consensus sur le dossier nord-coréen comme l'a encore prouvé une réunion à huis clos vendredi du Conseil de sécurité demandée par Washington pour condamner les derniers essais de missiles nord-coréens.
Pour sortir de l'impasse, la Chine et la Russie ont proposé un allégement des sanctions à des fins humanitaires, refusé par les Occidentaux. Moscou et Pékin devraient à nouveau plaider leur cause lundi lors d'un débat du Conseil de sécurité sur les effets néfastes des sanctions organisé par la Russie.