Les partisans de Le Pen fustigent « l'extrémisme» de Zemmour

Marine Le Pen, candidate à la présidence du Rassemblement national (RN) français, réagit après son discours lors d'un rassemblement électoral à Reims, dans l'est de la France, le 5 février 2022. Les électeurs français se rendent aux urnes en avril 2022 pour une élection présidentielle. (Photo, AFP)
Marine Le Pen, candidate à la présidence du Rassemblement national (RN) français, réagit après son discours lors d'un rassemblement électoral à Reims, dans l'est de la France, le 5 février 2022. Les électeurs français se rendent aux urnes en avril 2022 pour une élection présidentielle. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

Les partisans de Le Pen fustigent « l'extrémisme» de Zemmour

  • Pour son premier meeting de campagne, Marine Le Pen sourit à l'évocation de la ville de Reims, où ont été sacrés beaucoup de rois de France et où le président du RN Jordan Bardella entend la « sacrer» déjà présidente
  • Parmi les 4 000 militants venus l'applaudir, Annick, 58 ans, cheffe d’entreprise en Bourgogne Franche-Comté, fait partie des « CSP+ dont on dit qu’ils ont rejoint Zemmour»

REIMS : Les militants du Rassemblement national réunis à Reims ont salué samedi les propositions "concrètes" de leur candidate Marine Le Pen, qu'ils trouvent plus "posée" que son rival jugé "extrémiste" Eric Zemmour, lui aussi en meeting à 200 kilomètres, à Lille.

Pour son premier meeting de campagne, Marine Le Pen sourit à l'évocation de la ville de Reims, où ont été sacrés beaucoup de rois de France et où le président du RN Jordan Bardella entend la "sacrer" déjà présidente.

Parmi les 4 000 militants venus l'applaudir, Annick, 58 ans, cheffe d’entreprise en Bourgogne Franche-Comté, fait partie des "CSP+ dont on dit qu’ils ont rejoint Zemmour".

"Je vais bien économiquement mais il y a chez Marine Le Pen les valeurs, l'attachement à notre identité de Français" et une "image de fermeté", estime cette militante pour qui Eric Zemmour "est un extrémiste dans son attitude et ses propos".

La candidate d'extrême droite, qui a édulcoré son discours en renonçant à sortir de l'euro ou à supprimer la double nationalité, admet qu'Eric Zemmour la "recentre". Samedi, elle a suggéré à son rival de "faire le ménage" dans son mouvement, après l'avoir accusé de "communautarisme" et d'attirer dans sa campagne des "catholiques traditionalistes", des "païens et quelques nazis".

«Moins agressive»

Ses propos ont suscité quelques remous en interne, alors elle a rappelé qu'elle-même était catholique et qu'il y avait "des catholiques traditionalistes (au RN) mais pas organisés en chapelles pour peser sur le projet".

"En tout cas, ça ne va pas me faire changer de crèmerie", a réagi Agnès, 53 ans, parisienne et catholique "tradi". Elle reconnaît que les "bourgeois" du RN comme elle ont tendance à rejoindre Eric Zemmour mais elle "ne voit pas ce qu'il apporte de plus".

"Elle a changé Marine, elle est moins agressive que son père", estime Ghislaine, retraitée de 69 ans et "gilet jaune" dans l'Aisne.

A ses côtés, Jean-Pierre Arrougé, venu de Cambrai (Nord), vote Marine Le Pen au nom de "tous les gens qui ont du mal à boucler les fins de mois" et contre Emmanuel Macron "le président des riches", que Marine Le Pen a longuement attaqué en soirée.

Eric Zemmour, pour M. Arrougé, est "un sous-fifre de Macron". "On se demande s’il n’a pas été mis là pour diviser", ajoute Ghislaine. Quant aux élus RN partis chez Eric Zemmour, "ce sont des traîtres", dénoncent-ils.

Le jeune Pierre, adhérent depuis un an, salue les "mesures concrètes" de Marine Le Pen sur le pouvoir d'achat. Laetitia, employée à Cavaillon (Vaucluse), est "fidéle à Marine" qu'elle trouve "plus posée" qu'en 2017.

Mais elle "aimerait bien" que sa nièce Marion Maréchal, ancienne députée du département qui "penche" désormais pour Eric Zemmour, "reste au RN". Et elle rêve que les deux candidats "s’unissent" parce que "leurs idées c'est pareil". 

«Epreuves» de la vie 

Eric Zemmour, "il sort de l’œuf alors que Marine Le Pen elle a du métier" et "elle a appris" de son débat raté en 2017, fait valoir Michel, artisan taxi de 64 ans, écharpe "Marine présidente" autour du cou.

"On va gagner!", ont scandé les militants quand la candidate s'est approchée des 13 autocars bleus, floqués à son effigie, qui vont sillonner la France.

La salle s'est ensuite échauffée aux cris de "on est chez nous" quand l'eurodéputé Jean-Lin Lacapelle a présenté les mesures contre l'immigration et quand l'ancien magistrat Jean-Paul Garraud a promis de "rayer l'islamisme de la carte de France".

Exercice rare pour elle, Marine Le Pen s'est livrée à la fin de son discours sur les "épreuves" de sa vie dont elle s'est "relevée".

Brièvement interrompue par deux Femen qui ont tenté en vain de monter sur scène, elle a ironisé: "Profitez-en. Avec les islamistes vous ne verrez bientôt plus de femme nue".

Parmi les messages de soutien, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a salué chez la candidate un "grand guerrier expérimenté".

A distance de la réunion, quelque 130 manifestants de gauche ont protesté "contre le fascisme". "Tous ses discours se banalisent de plus en plus, le danger est là", estime Annette Léger, 68 ans, retraitée de Génération.s à Reims.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
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  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.