Pécresse au contact des électeurs pour relancer sa campagne

La candidate du parti Les Républicains (LR) Valérie Pecresse regarde avant de prononcer un discours lors d'une réunion dans la salle de réception de Ghisoni lors d'une visite de campagne sur l'île méditerranéenne française de Corse le 3 février 2022.(AFP)
La candidate du parti Les Républicains (LR) Valérie Pecresse regarde avant de prononcer un discours lors d'une réunion dans la salle de réception de Ghisoni lors d'une visite de campagne sur l'île méditerranéenne française de Corse le 3 février 2022.(AFP)
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Publié le Vendredi 04 février 2022

Pécresse au contact des électeurs pour relancer sa campagne

  • Après une table ronde avec des agriculteurs et chasseurs, dans un café aux murs ornés d'une tête de sanglier et de casseroles en cuivre, elle s'est rendue à Charleville-Mézières parler pouvoir d'achat
  • Après un bon début de campagne, dans le sillage de son investiture début décembre, Valérie Pécresse semble marquer le pas dans les sondages

Signy-l'Abbaye, France  : Critiquée jusque dans son camp pour sa campagne jugée trop froide, Valérie Pécresse a voulu jouer la carte de la proximité vendredi en allant à la rencontre des électeurs des Ardennes.

"Alors, comment ça va dans les Ardennes ?" Arrivée peu avant midi à Signy-L'Abbaye, bourg de 1.300 habitants, la candidate LR pousse méthodiquement la porte des commerces pour prendre la température des électeurs, à un peu plus de deux mois du premier tour.

"Tant qu'on travaille on est content, mais ça devient compliqué", lance un client de la supérette, chauffeur de taxi. "J'ai vu le prix du plein, c'est au-delà de 100 euros !", compatit Valérie Pécresse.

Affichant proximité et simplicité, la présidente de la région Ile-de-France écoute chacun, assurant ici "l'importance" des retraites, demandant là "si les jeunes reviennent", sous le ciel gris et humide.

Dans la boulangerie où elle achète une "pétrisane", la baguette locale, elle confie: "Je me suis toujours demandé, comme j'adore le pain: c'est quoi le secret ?".

Dans le café du Pont, elle laisse le propriétaire vérifier le QR code de son pass vaccinal sur son téléphone -"il est valide !"- et sirote un café -"santé, patron !"-, sous l’œil des caméras entassées dans le petit local.

"On va vous suivre à la télé", lance, souriant, un des retraités attablés devant un demi. "On reviendra un weekend, comme ça je pourrai goûter la gnôle !" réplique la candidate, à qui un client lance un compliment sur son physique lorsqu'elle sort. "Vous savez parler aux femmes ! Les Ardennais sont charmeurs", répond-elle.

Casseroles et sanglier 

Après une table ronde avec des agriculteurs et chasseurs, dans un café aux murs ornés d'une tête de sanglier et de casseroles en cuivre, elle s'est rendue à Charleville-Mézières parler pouvoir d'achat et a tenu une réunion publique devant environ 300 personnes.

"Quand on met un euro pour la politique de la ville on mettra un euro d'investissement pour les territoires ruraux", a-t-elle promis, en répétant ses projets de libéralisation des heures supplémentaires et de rachat des RTT.

Elle l'a assuré aux clients du café: "on va aller à la rencontre des habitants", ce qui laisse attendre d'autres déambulations.

Figure imposée des candidats en campagne, ce type d'exercice a été peu utilisé jusqu'ici par la candidate LR, qui mise sur la crédibilité et a privilégié les déplacements thématiques et les tables rondes avec des professionnels et associatifs.

Au point d'inquiéter dans son propre camp: dans une interview sévère au Figaro jeudi, Rachida Dati l'a appelée à "passer à l'étape de l'incarnation", en avertissant que la présidentielle ne se résumait pas à "une somme de propositions".

Après un bon début de campagne, dans le sillage de son investiture début décembre, Valérie Pécresse semble marquer le pas dans les sondages.

Une étude OpinionWay publiée vendredi la donne à 15% des intentions de vote, un point derrière Marine Le Pen et deux devant Éric Zemmour, en embuscade.

Les deux candidats d'extrême droite tiennent la vedette ce weekend avec deux gros meetings prévus samedi.

La nouvelle méthode de proximité de Valérie Pécresse, annoncée en début de semaine, convainc-t-elle ?

"Elle ne vient pas parler pouvoir d'achat, elle vient faire sa petite campagne à la campagne", lance Daniel Lamblot, retraité de la SNCF, venu chercher sa petite fille à la sortie de l'école.

"C'est toujours une bonne surprise quand les gens viennent vous voir", assure pour sa part Daniel Durmois, 63 ans, gérant du bar Le Gibergeon, qui regrette: "ici on est des laissés pour compte".

Dans cette campagne "un peu cafougnaque" (confuse, NDLR), il affiche des préoccupations très concrètes, comme "le pouvoir d'achat, ou que le commerce redémarre".

Quant à la sécurité, qui occupe une place prépondérante dans une campagne marquée par le poids des deux candidats d'extrême droite, "on en parle un peu trop" selon lui. "Ça évite de parler du reste", déplore-t-il.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".