L'OLP se réunit pour remplacer Erakat et baliser l'après Abbas

Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat prend la parole lors de la Conférence nationale 2019 de J Street au Walter E. Washington Convention Center à Washington, DC, le 28 octobre 2019. MANDEL NGAN / AFP
Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat prend la parole lors de la Conférence nationale 2019 de J Street au Walter E. Washington Convention Center à Washington, DC, le 28 octobre 2019. MANDEL NGAN / AFP
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Publié le Jeudi 03 février 2022

L'OLP se réunit pour remplacer Erakat et baliser l'après Abbas

  • L'Organisation de la libération de la Palestine (OLP) se réunit dimanche pour pourvoir le poste de Saëb Erakat, son secrétaire général et principal négociateur avec Israël décédé en 2020
  • Le poste de porte-parole, occupé jusqu'à décembre 2020 par Hanane Achraoui, est également vacant

RAMALLAH: L'Organisation de la libération de la Palestine (OLP) se réunit dimanche pour pourvoir le poste de Saëb Erakat, son secrétaire général et principal négociateur avec Israël décédé en 2020, un vote qui pourrait donner des indications sur la succession du président Mahmoud Abbas.
Reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora, l'OLP, dirigée par le président Mahmoud Abbas, 86 ans, se réunira à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
Plusieurs postes clés sont vacants dans son comité exécutif (18 personnes), notamment celui de Saëb Erakat, négociateur en chef des Palestiniens décédé fin 2020 après avoir contracté le coronavirus.
Le poste de porte-parole, occupé jusqu'à décembre 2020 par Hanane Achraoui, est également vacant. Personnalité phare de l'OLP, Mme Achraoui avait claqué la porte en appelant à rajeunir le leadership palestinien.
L'institution fondée en 1964 a perdu de son importance depuis la création de l'Autorité palestinienne en 1994 du fait des accords d'Oslo signés avec Israël, censé préfigurer la création d'un Etat palestinien.
De façon générale, les institutions palestiniennes sont de plus en plus décriées. Le président Abbas, élu en 2005 et dont le mandat devait s'achever en 2009, est au plus bas dans les sondages et des manifestations se sont multipliées en Cisjordanie l'an passé année pour appeler à sa démission.

Succession

Le président Abbas a annulé en avril la présidentielle et les législatives prévues en mai, les premières en 15 ans, arguant que le scrutin n'était pas garanti à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville sainte occupé et annexé par Israël.
Pour Khaled Elgindy, chercheur au Middle East Institute basé à Washington, la réunion de l'OLP dimanche pourrait s'avérer "importante" si "elle donne une indication sur le raisonnement d'Abou Mazen (surnom de M. Abbas, NDLR)".
Un de ses proches, Hussein al-Cheikh, est pressenti pour prendre la place d'Erakat comme secrétaire général -- deuxième poste le plus important de l'institution -- mais également d'endosser son costume de négociateur, alors que les pourparlers avec Israël sont au point mort depuis 2014.
Actuellement ministre des Affaires civiles et un ténor du Fatah, parti de Mahmoud Abbas, Hussein al-Cheikh est considéré comme un successeur potentiel à ce dernier à la tête de l'Autorité palestinienne, même s'il ne jouit pas d'une forte popularité.
Au-delà de l'oreille du raïs, il a également des contacts rapprochés avec des diplomates étrangers et des dirigeants israéliens. "Al-Cheikh est une personne que les Israéliens semblent tenir en haute estime, les Américains certainement aussi. D'autres pensent que c'est le genre de personne avec qui ils peuvent travailler", analyse M. Elgindy.
Avec cette réunion, "on dirait qu'Abou Mazen est en train de préparer le terrain pour le processus de succession. Mais je ne suis pas certain que dans les faits elle se passe selon ses voeux", ajoute le chercheur.

Poudre aux yeux

La liste des successeurs potentiels à Mahmoud Abbas comporte plusieurs noms, notamment celui du Premier ministre Mohammed Shtayyeh et de Marwan Barghouthi, une figure très populaire mais emprisonnée en Israël depuis 2002 pour son rôle dans la seconde Intifada (2000-2005), le dissident en exil Mohammed Dahlane, ou des ténors du Fatah comme Djibril Rajoub ou Majed Faraj.
Membre de l'OLP et critique du président Abbas, Hassan Khreisheh estime que la rencontre de dimanche a peu de chance de restaurer la confiance, la colère suscitée par le report sine die des élections n'étant pas retombée.
"Il s'agit de jeter de la poudre aux yeux et de faire oublier les élections qui ont été annulées", dit-il à l'AFP. "Les organisateurs espèrent passer le message qu'il faut remettre de l'ordre dans la grande famille du Fatah et que la démocratie en Palestine fonctionne toujours, mais ce n'est pas vrai".
En ligne, des militants ont fait circuler une pétition appelant au boycott, disant rejeter des nominations "faites par des partis qui ont perdu leur légitimité".
Au moins un parti, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a indiqué qu'il boycotterait la rencontre. Le mouvement Hamas, rival du Fatah au pouvoir dans la bande de Gaza, ne fait pas partie de son côté de l'OLP.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".