L'université de Cambridge demande à l'Eglise le retrait d'une plaque liée à l'esclavage

Un mur commémoratif à Tobias Rustat photographié à l'intérieur de la chapelle du Jesus College à l'Université de Cambridge, dans l'est de l'Angleterre, le 26 janvier 2022. (Photo, AFP)
Un mur commémoratif à Tobias Rustat photographié à l'intérieur de la chapelle du Jesus College à l'Université de Cambridge, dans l'est de l'Angleterre, le 26 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

L'université de Cambridge demande à l'Eglise le retrait d'une plaque liée à l'esclavage

  • Rustat, courtisan du roi Charles II, avait investi dans la Royal African Company, qui a déplacé près de 150 000 esclaves, et a participé à la gestion de cette entreprise
  • Le Jesus College souligne qu'il «a eu une implication financière et administrative dans le commerce d'êtres humains réduits en esclavage pendant une période importante»

LONDRES : La prestigieuse université de Cambridge (Angleterre) demande à partir de mercredi devant un tribunal ecclésiastique l'autorisation de retirer une plaque en hommage à un donateur lié la traite des esclaves, une affaire qui illustre la récente introspection du Royaume-Uni sur son passé colonial.

Dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, les appels se sont multipliés pour retirer les statues et les monuments de personnages historiques liés à l'esclavage et au racisme.

A Cambridge, le Jesus College souhaite retirer une plaque de marbre fixé sur un mur de sa chapelle et rendant hommage à Tobias Rustat, qui s'était impliqué financièrement dans la traite des esclaves au XVIIe siècle et fut l'un des plus importants donateurs de cette faculté.

Rustat, courtisan du roi Charles II, avait investi dans la Royal African Company, qui a déplacé près de 150 000 esclaves, et a participé à la gestion de cette entreprise.

Le Jesus College souligne qu'il "a eu une implication financière et administrative dans le commerce d'êtres humains réduits en esclavage pendant une période importante".

La faculté souhaite déplacer cette plaque sur laquelle figure un portrait de Rustat pour l'exposer dans une salle d'archives avec des précisions historiques.

Les universitaires ont voté en faveur de cette décision mais comme l'objet se trouve dans un édifice religieux, il revient à un juge nommé par l'Église d'Angleterre de se prononcer sur la question, à l'issue d'audiences devant un tribunal ecclésiastique. Celles-ci devraient durer trois à quatre jours et se tiendront dans la chapelle même du Jesus College.

Une rare audience

Dirigé par Sonita Alleyne, première femme noire nommée à la tête d'une faculté des prestigieuses universités d'Oxford et de Cambridge, le Jesus College avait rendu en octobre 2021 au Nigeria une sculpture de coq en bronze pillée il y a un siècle, devenant ainsi la première institution britannique à restituer un objet volé pendant la colonisation.

Aujourd'hui, certains anciens élèves et descendants de Rustat s'opposent au retrait de la plaque, arguant que ses dons ne provenaient pas d'argent tiré de l'esclavage.

Pour résoudre ce différend, l'Église d'Angleterre a convoqué une rare audience dans un tribunal consistoire, un type de tribunal ecclésiastique qui se penche généralement sur des affaires liées à des bâtiments d'église.

Des experts témoigneront devant le tribunal, qui sera présidé par un juge connu sous le nom de vice-chancelier, David Hodge.

Les avocats du Jesus College défendront le retrait de la plaque, tandis que le conseil d'un groupe d'anciens élèves expliquera pourquoi ils souhaitent son maintien.

Du côté des critiques, des défenseurs du patrimoine soulignent qu'il s'agit de l'œuvre de Grinling Gibbons, un sculpteur renommé. Historic England estime que l'enlever "nuirait à l'importance de la chapelle du Jesus College" et suggère à la place d'ajouter des explications sur Rustat ou de déplacer la plaque à un autre endroit de la chapelle.

Pour le tabloïd le Daily Mail, Tobias Rustat est une victime de la "cancel culture" (culture de l'effacement) et le Jesus College, qui a accepté d'importants dons de la Chine, est hypocrite.

Tobias Rustat avait donné environ 3.230 livres sterling (environ 500 000 livres sterling au cours actuel soit 600 000 euros) au Jesus College, principalement pour financer des bourses d'études pour les orphelins.

Comme le marchand d'esclaves Edward Colston, dont la statue à Bristol (ouest de l'Angleterre) a été déboulonnée en juin 2020 par des militants antiracistes, Rustat était une figure de proue de la Royal Africa Company au XVIIe siècle.

Rustat avait lui même commandé la création de la plaque lui rendant hommage plusieurs années avant sa mort à 87 ans. Il est enterré dans la chapelle du Jesus College.

La plaque ne fait aucune mention de l'esclavage, que la Grande-Bretagne a interdit en 1833. Rustat est aussi représenté par une statue près d'une bibliothèque de l'université Cambridge qui a déclaré avoir effectué des "enquêtes préliminaires" sur sa suppression.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.