L'agence d'architecture de la SNCF en campagne pour construire écolo

Des employés de la SNCF posent devant une réplique grandeur nature du prochain TGV à la gare de Lyon, le 17 septembre 2021 à Paris, lors d'une cérémonie marquant les 40 ans du TGV français. (Michel Euler/Pool/AFP)
Des employés de la SNCF posent devant une réplique grandeur nature du prochain TGV à la gare de Lyon, le 17 septembre 2021 à Paris, lors d'une cérémonie marquant les 40 ans du TGV français. (Michel Euler/Pool/AFP)
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Publié le Mardi 01 février 2022

L'agence d'architecture de la SNCF en campagne pour construire écolo

  • La ville de 2050 -l'échéance fixée pour atteindre la neutralité carbone- doit être conçue dès aujourd'hui
  • Au-delà de la nécessaire décarbonation des transports, pour laquelle la SNCF est bien placée, l'effort doit être élargi aux bâtiments accueillant les voyageurs

PARIS : «Nous sommes militants!» Arep, l'agence d'architecture de la SNCF, veut mettre la réponse à l'urgence climatique au cœur de ses réalisations, affirme dans un entretien son président Raphaël Ménard. Quitte à perdre des contrats.

«Arep s'est défini une nouvelle mission: inventer un futur post-carbone», résume l'architecte-en-chef des gares françaises.

Au-delà de la nécessaire décarbonation des transports, pour laquelle la SNCF est bien placée, l'effort doit en effet être élargi aux bâtiments accueillant les voyageurs, et, partant, à toute la construction et à l'urbanisme, affirme-t-il.

Or, la première agence d'architecture de France s'intéresse à tous ces sujets. Et son champ d'action dépasse le domaine ferroviaire national, puisqu'un tiers de son activité est réalisé ailleurs: des «rues des écoles» apaisées à Paris aux plans d'urbanisme décarbonés d'Annecy et du Luxembourg et au mobilier urbain des JO de 2024, en passant par des gares et bureaux en Chine.

«Nous avons deux responsabilités», indique M. Ménard: «limiter l'impact de nos activités et de nos excès sur la planète, et adapter nos réalisations à la nouvelle donne climatique, puisque le coup est déjà parti».

En bref, la ville de 2050 -l'échéance fixée pour atteindre la neutralité carbone- doit être conçue dès aujourd'hui.

Un mot revient souvent: «frugalité».

Avec d'abord la nécessité d'«interroger la bonne dimension que doit avoir un aménagement, un bâtiment, un mobilier, et vraiment questionner l'usage».

«Quand on parvient à convaincre que non, peut-être que tel bâtiment ne devrait pas faire 1.200 m2 mais 1.100 m2, on a déjà gagné une partie de l'équation à la fois financière et écologique», estime M. Ménard.

Une discussion pas si simple, ledit bâtiment étant souvent pour l'élu donneur d'ordre «son doudou à lui», affirme-t-il en souriant.

«Et après, si on est aussi concepteur du projet, on essaiera encore d'amoindrir l'impact pour toucher la terre le plus légèrement possible», poursuit le responsable.

- «Ouvrir les chakras» -

«On creuse notre sillon avec la démarche EMC2B chaque fois qu'on intervient dans un projet», explique-t-il.

Clin d'oeil à Albert Einstein: EMC2B pour énergie, matière, carbone, climat et diversité, cinq critères pour lesquels Arep a désigné une grille de lecture de toutes ses réalisations.

«Il y a beaucoup, beaucoup de boulot à faire» sur la question des matériaux, note en particulier M. Ménard, s'inquiétant notamment de la raréfaction du sable et du cuivre.

Sur le mur vitré de son bureau, une affiche détaille l'impact des composants des bâtiments. Un guide de l'éco-conception maison figure en bonne place sur sa table, encombrée de croquis et de publications.

Et Arep n'entend pas construire n'importe quoi. «On est sélectifs sur les sujets sur lesquels on décide d'aller», remarque son patron.

«On ne cherche pas à tout crin à remplir notre carnet de commandes pour des choses qui ne sont pas en phase avec nos convictions», ajoute-t-il, reconnaissant volontiers que le soutien de sa maison-mère SNCF Gares & Connexions rend les choses plus faciles.

Il veut néanmoins «participer au débat public, poser sur la table un certain nombre de sujets, d'enjeux, d'impensés qui peuvent interroger».

«L'invention du monde post-carbone, on ne va pas la faire tout seuls», clame-t-il. «On a besoin d'ouvrir les chakras de tout le monde!»

Le militantisme pour promouvoir l'architecture écolo a conduit Arep a sortir une revue nommée Post --pour post-carbone, évidemment--, qu'il n'est, assure-t-il, ni un publireportage à la gloire de son agence, «ni un guide des Castors juniors» qui dirait comment bâtir le monde de demain.

Le but du jeu est selon lui de «bousculer les imaginaires» avec de nombreuses contributions extérieures.

Raphaël Ménard voudrait déjà que les architectes ne soient plus rémunérés au pourcentage des travaux réalisés, ce qui incite à ajouter des éléments inutiles et donc à augmenter l'empreinte carbone des bâtiments.

«Il ne faut pas que les questions environnementales tombent par moments dans la caricature», souligne-t-il. Pas d'éoliennes partout, donc, ni de ruches ajoutées comme autant de gadgets...

Parmi les sujets qui l'intéressent, il cite la nécessité d'éclaircir les toits de Paris pour moins capter la chaleur. «On a très envie de requalifier les quais» des gares, en ajoutant si possible de la verdure et des panneaux solaires, dit-il aussi.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.