Mali: la junte décide d'expulser l'ambassadeur de France

Un manifestant tient un drapeau français, avec une tête de mort, alors qu'il participe à une manifestation convoquée par le gouvernement malien après que la CEDEAO a imposé des sanctions au pays, Bamako, Mali, 14 janvier 2022. (Reuters)
Un manifestant tient un drapeau français, avec une tête de mort, alors qu'il participe à une manifestation convoquée par le gouvernement malien après que la CEDEAO a imposé des sanctions au pays, Bamako, Mali, 14 janvier 2022. (Reuters)
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Publié le Mardi 01 février 2022

Mali: la junte décide d'expulser l'ambassadeur de France

  • Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français à leur encontre
  • Cette convocation marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l'ancienne puissance coloniale engagée militairement contre les jihadistes au Mali et au Sahel depuis 2013

 

BAMAKO: Les autorités maliennes dominées par les militaires ont décidé lundi d'expulser l'ambassadeur de France, dans une nouvelle escalade abrupte de la brouille entre Bamako et Paris.


Les Affaires étrangères françaises se sont contentées de prendre "note" d'une mesure qui, pourtant, pose avec encore plus d'acuité la question de l'engagement militaire français au Mali.


Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, l'a qualifiée de "demande injustifiée" qui "isolera le Mali". "L'UE est solidaire de la France et du Danemark, dont le contingent a été renvoyé. La situation requiert respect des engagements côté malien et dialogue", a-t-il ajouté.


Le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué le chef de la mission diplomatique française à Bamako, Joël Meyer, en poste depuis octobre 2018, et lui a "notifié la décision du gouvernement qui l'invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures", selon un communiqué lu par la télévision d'Etat.


Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récents propos "hostiles" et "outrageux" de responsables français à leur encontre.


"Ces déclarations tendent à remettre en cause et la légalité et la légitimité des autorités auprès desquelles l'ambassadeur de France est accrédité (...) Vous ne pouvez pas être accrédité auprès d'autorités que vous-mêmes vous ne reconnaissez pas", a dit dans la soirée le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop à la télévision d'Etat. 


Les relations avec la France, ancienne puissance coloniale engagée militairement contre les jihadistes au Mali et au Sahel depuis 2013, n'ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête du pays, plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique.


Elles se sont encore envenimées en mai 2021, avec un nouveau putsch des mêmes colonels pour renforcer leur emprise.


M. Meyer avait déjà été convoqué en octobre 2021 quand le président français Emmanuel Macron avait vivement réagi à des propos du chef du gouvernement malien évoquant la réduction programmée des effectifs français et parlant d'"abandon en plein vol". M. Macron avait en retour parlé de "honte" de la part de "ce qui n'est même pas un gouvernement".


Les tensions se sont encore exacerbées depuis que la junte sous la conduite du colonel Assimi Goïta a révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain, et que l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao a infligé le 9 janvier de sévères sanctions diplomatiques et économiques à ce pays pauvre et enclavé.


La junte entend à présent rester en place plusieurs années.


La France et ses alliés européens s'alarment aussi de l'appel fait, selon eux, par la junte aux mercenaires de la sulfureuse société russe Wagner, groupe réputé proche du Kremlin, accusé d'exactions en Centrafrique et engagé sur d'autres théâtres.


La junte persiste à démentir. Elle est entrée en résistance face à une partie de la communauté internationale en invoquant l'indépendance nationale. Elle accuse la France d'instrumentaliser les organisations sous-régionales et de conserver ses "réflexes coloniaux".


Question de crédibilité 
Elle a multiplié les actes revendicatifs de souveraineté en demandant la révision des accords de défense avec la France ou en poussant le Danemark à retirer un contingent de cent hommes déployés avec le groupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.


Les autorités maliennes "exigent" désormais que tout déploiement de personnel militaire ou civil au titre de Takuba soit soumis à l'invitation préalable du président (le colonel Goïta) et à l'accord du gouvernement, indique un document transmis lundi soir à l'AFP par les Affaires étrangères. 


La junte vante par ailleurs sa coopération avec la Russie, dont de nombreux hommes, des "instructeurs" selon elle, sont arrivés ces derniers mois.


La ministre française des Armées Florence Parly a déclaré le 25 janvier que la junte multipliait "les provocations". Son collègue des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a, deux jours après, qualifié la junte d'"illégitime" et ses décisions d'"irresponsables", après le retrait du contingent danois.


La France a déployé plus de 5 000 soldats au Sahel et au Mali avant de décider en 2021 de réduire la voilure. Avec les récents développements, elle s'interroge sur les modalités de sa présence.


Le chef de sa diplomatie a déclaré vendredi que la France et ses partenaires européens ne pouvaient "rester en l'état".


En attendant d'éventuelles décisions politiques, le chef d'état-major de l'armée de terre française, le général Pierre Schill, a rapporté que sur le terrain les opérations conjointes se poursuivaient avec l'armée malienne.


Le ministre malien des Affaires étrangères a assuré que le "différend" actuel entre capitales "ne touche pas les ressortissants français qui sont parmi nous ni les entreprises françaises".


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.