Les pays du Golfe étudient la réponse du Liban à la feuille de route pour apaiser les tensions

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, pose avec les ministres arabes des Affaires étrangères, lors d’une réunion pour discuter de la réponse du Liban à une feuille de route du Golfe visant à mettre fin à la crise diplomatique. (Reuters)
Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, pose avec les ministres arabes des Affaires étrangères, lors d’une réunion pour discuter de la réponse du Liban à une feuille de route du Golfe visant à mettre fin à la crise diplomatique. (Reuters)
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Publié le Mardi 01 février 2022

Les pays du Golfe étudient la réponse du Liban à la feuille de route pour apaiser les tensions

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, pose avec les ministres arabes des Affaires étrangères, lors d’une réunion pour discuter de la réponse du Liban à une feuille de route du Golfe visant à mettre fin à la crise diplomatique. (Reuters)
  • Le patriarche chrétien maronite déclare que la décision de l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, de se retirer de la politique et de boycotter les élections législatives de mai ne devrait pas être utilisée comme excuse pour retarder les élections
  • Les pays occidentaux veulent que les élections aient lieu à temps

KOWEÏT: Le Koweït a déclaré dimanche que la réponse libanaise à la feuille de route suggérée pour atténuer la crise diplomatique avec les pays du Golfe est en cours d’étude. 

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser al-Mohammed al-Sabah, a indiqué que cette réponse constituait un «pas positif de la part des autorités libanaises». 

Il s’est exprimé lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, à laquelle a participé le haut diplomate libanais, Abdallah Bouhabib. 

Cheikh Ahmed s’est rendu à Beyrouth la semaine dernière et il a remis aux dirigeants libanais une feuille de route pour tenter de résoudre la crise diplomatique avec les pays du Golfe. 

En octobre, l’Arabie saoudite et ses alliés ont suspendu leurs relations diplomatiques avec le Liban après la diffusion de commentaires du ministre de l’Information de l’époque, Georges Kordahi, critiquant le conflit militaire au Yémen. 

Le Koweït avait rappelé son ambassadeur du Liban, demandant également au chargé d’affaires de Beyrouth de quitter l’émirat. 

M. Kordahi a démissionné en novembre, dans le but d’atténuer la confrontation. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que Paris et Riyad avaient décidé de s’engager pleinement pour rétablir les relations diplomatiques. 

«Il appartient désormais aux parties concernées au Koweït et dans les États du Golfe d’étudier cette réponse afin de savoir quelle sera la prochaine étape pour le Liban», précise cheikh Ahmed. 

Il a remercié Beyrouth «d’avoir interagi» avec les demandes, ce qui, selon lui, constitue une étape positive. 

Les mesures proposées par le Koweït s’inscrivent dans le cadre d’efforts plus larges pour rétablir la confiance entre le Liban et ses voisins du Golfe, au moment où Beyrouth est en proie à une crise financière sans précédent. 

Les conditions soumises à Beyrouth le 22 janvier comprennent l’établissement d’un calendrier pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU), parmi lesquelles figure la résolution 1 559, adoptée en 2004 et appelant au désarmement des milices non étatiques au Liban. 

Dans sa lettre de réponse qui expose son projet, le Liban exprime son respect pour les résolutions de l’ONU «qui visent à garantir la paix civile et la stabilité nationale» et il affirme qu’il «ne servira pas de base pour des activités qui porteraient atteinte aux pays arabes». 

Malgré la démission de Georges Kordahi, les tensions entre le Liban et les États du Golfe persistent, principalement en raison du Hezbollah soutenu par l’Iran. 

Plus tôt ce mois, l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth a appelé les partis politiques libanais à «mettre fin à l’hégémonie terroriste du Hezbollah sur tous les aspects de l'État». 

Dimanche, le patriarche chrétien maronite a déclaré que la décision de l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, de se retirer de la politique et de boycotter les élections législatives de mai ne devrait pas être utilisée comme excuse pour retarder les élections. 

Le cardinal Bechara Boutros al-Rahi s’est dit inquiet de cette éventualité. Il espère que les sunnites participeront toujours aux élections afin que ces dernières «reflètent la position de tous les Libanais». 

La décision de M. Hariri a bouleversé le paysage électoral, renforçant les incertitudes auxquelles le pays est confronté. 

«Compte tenu de l’importance de ces élections, nous devons tous faire face aux tentatives de les contourner», insiste le cardinal Al-Rahi, indiquant que le nouveau Parlement élirait le remplaçant du président libanais, Michel Aoun. 

Évoquant la décision de Saad Hariri, il soutient «qu’il n'est pas permis à certains de se servir de la nouvelle situation comme prétexte pour reporter les élections». 

Il n’a cependant pas spécifié à qui il faisait allusion. 

Lors des élections de 2018 au Liban, le Hezbollah et ses alliés, dont M. Aoun, ont obtenu la majorité parlementaire. Ses adversaires espèrent pouvoir inverser la donne en mai. 

Le cardinal Al-Rahi critique souvent le Hezbollah, affirmant qu’il a nui au Liban en l’entraînant dans des conflits régionaux. 

Bien qu’aucun des principaux partis libanais n’ait appelé à reporter les élections, de nombreux observateurs estiment que cela pourrait arranger un certain nombre d'acteurs influents. 

Les pays occidentaux veulent que les élections aient lieu à temps. 

Saad Hariri laisse derrière lui une communauté sunnite divisée. 

Vendredi, son frère aîné, Bahaa, a fait part de son intention de participer aux élections, affirmant qu’il «poursuivrait l’œuvre» de son père, Rafic Hariri. 

Il est à noter que Bahaa Hariri prévoit de soutenir des candidats, mais qu’il ne se présentera pas lui-même aux élections. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.