Pilote ou simple passager: le dilemme de l'Europe sur les vols spatiaux habités

Une lune décroissante brille à travers les nuages par un matin froid et neigeux, à Gaiberg près de Heidelberg, dans le sud de l'Allemagne, le 21 janvier 2022. Daniel ROLAND /AFP
Une lune décroissante brille à travers les nuages par un matin froid et neigeux, à Gaiberg près de Heidelberg, dans le sud de l'Allemagne, le 21 janvier 2022. Daniel ROLAND /AFP
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

Pilote ou simple passager: le dilemme de l'Europe sur les vols spatiaux habités

  • Face à la ruée vers la Lune et l'apparition d'acteurs privés du vol habité, la communauté spatiale européenne milite pour une ambition nouvelle
  • Ces plaidoyers interviennent à l'approche d'un sommet spatial européen à Toulouse le 16 février et d'une conférence ministérielle de l'ESA en novembre qui doit décider des priorités et budgets de l'agence pour les prochaines années

PARIS: L'Europe doit-elle pouvoir envoyer elle-même ses astronautes dans l'espace? Face à la ruée vers la Lune et l'apparition d'acteurs privés du vol habité, la communauté spatiale européenne milite pour une ambition nouvelle. Reste à convaincre les Etats.
Dans les prochaines années, il y aura des hommes sur la Lune. "Nous y habiterons, nous l'utiliserons comme ressource économique, c'est la nouvelle frontière", a plaidé le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, la semaine passée lors de la 14e conférence spatiale européenne à Bruxelles.
"La grande question est: est-ce que nous en tant qu'Européens voulons y prendre part ou regarder les autres le faire? Aujourd'hui, nous n'avons pas de vaisseau pour aller explorer cette nouvelle frontière. Imaginez Christophe Colomb sans son navire", a interpellé le patron de l'agence fédérant 22 Etats européens.
A l'unisson, l'astronaute français Thomas Pesquet appelle à "vraiment réfléchir à une ambition un peu plus forte au niveau européen" en matière de vols habités, et ArianeGroup propose un "concept de deuxième étage réutilisable" de fusée, capable de transporter des astronautes.
Ce serait un moyen de "développer des technologies, le moyen de préparer la Lune, de préparer Mars", abonde Philippe Baptiste, le président du Cnes, l'agence spatiale française. Mais, souligne-t-il, "c'est une question éminemment politique: quelle est l'ambition de l'Europe pour le spatial?"
Ces plaidoyers interviennent à l'approche d'un sommet spatial européen à Toulouse le 16 février et d'une conférence ministérielle de l'ESA en novembre qui doit décider des priorités et budgets de l'agence pour les prochaines années.
De leur côté, les Indiens entendent effectuer cette année le premier vol test de leur programme Gaganyaan de vol habité, la Chine envoyer un taïkonaute sur la Lune d'ici 2030 et les Américains en fouler le sol à partir de 2025 avec leur programme Artemis.

 

Vols habités: l'Europe à l'heure du choix, souligne l'expert Tortora

L'Europe se trouve désormais à l'heure du choix: renoncer ou non à des projets d'exploration humaine de l'espace lointain, et donc à son futur "statut de puissance spatiale", estime Jean-Jacques Tortora, directeur de l'Institut européen de politique spatiale (ESPI), un cercle de réflexion basé à Vienne.

En quoi la question d'une autonomie européenne pour les vols spatiaux habités se pose-t-elle?
"On a évacué cette question des vols habités depuis l’échec cuisant d’Hermès, qui a été un traumatisme. L'Europe avait accepté le fait qu'elle ne se doterait pas de capacité autonome d’accès à l’espace, et qu'elle s’appuierait sur les capacités disponibles en Russie ou aux Etats-Unis en achetant des tickets pour faire voler ses astronautes.
Cela n’avait rien de choquant dans la mesure où tous les vols habités étaient à destination de l’ISS, la Station spatiale internationale, qui n’était pas appelée à être pérennisée, et la desserte de l’orbite basse n’était pas un grand objectif en soi.
Aujourd’hui la situation est différente. Maintenant on a une destination, qui est l’orbite cislunaire (autour de la Lune, ndlr) pour y déployer des infrastructures, soit pour des navettes pour atteindre le sol lunaire, soit pour atteindre la planète Mars dans de bien meilleures conditions qu’en faisant des vols depuis la Terre.
L’orbite cislunaire est une vraie destination parce que le projet américain d’y positionner une infrastructure majeure, qui sera une porte d’accès vers d’autres destinations, a toutes les chances d’être pérennisé. On peut considérer que c’est un objectif permanent bien établi.
Du coup, ce renoncement européen prend une autre saveur. Renoncer à l'ISS, qui avait une durée de vie limitée, est une chose, renoncer de manière définitive et probablement irréversible à toute capacité d’accès et de contribution autonome à des projets qui vont probablement concentrer l’essentiel des ambitions en matière d’exploration, mérite d’y réfléchir."

Pourquoi un renoncement serait-il définitif?
"Si on arrive dans dix ans, on trouvera toujours notre place dans ce grand projet, mais certainement dans de bien moins bonnes conditions.
Les coopérations internationales se négocient sur la base d’équipements et de capacités dont on dispose dès le début de la coopération, et pas celles qu’on s’engage à développer en cours de route."

A quoi tient une décision de l'Europe ?
"Les arguments (en faveur des vols habités) échappent à la rationalité économique. Il s’agit essentiellement d’objectifs de nature politique, si l’Europe a envie d’avoir le statut de puissance spatiale ou non.
Si on décide d’être une puissance spatiale, il faut être cohérent. Un des atouts essentiels des puissances spatiales aujourd’hui c’est leur capacité à projeter des vols habités.
Si on a une approche de l’espace uniquement basée sur des enjeux économiques, il n’y aucune raison de remettre en cause les positions européennes.
Aujourd’hui la position raisonnable, c’est de dire: asseyons-nous et reconsidérons un peu la situation parce que les paramètres sont en train de changer et la position historique qu’on avait n’est peut-être plus la plus pertinente."

A chaque fois, en ligne de mire, une présence pérenne sur et autour de la Lune, point de départ vers des explorations plus lointaines.
Les projets d'exploration drainent aussi les investissements privés. Ils représentent désormais 10 à 15% des montants investis par le privé dans le spatial, un marché qui a lui-même décuplé en dix ans, selon le cabinet McKinsey.

Question de moyens

Une trentaine d'Européens ont déjà séjourné dans l'espace à bord de missions russes ou américaines en contrepartie d'une contribution européenne. L'Europe est déjà assurée de trois séjours à bord de la future station orbitale lunaire proposée par les Américains, appelée Gateway, pour laquelle elle construit plusieurs modules.
A chaque fois "on fait du troc", résume Didier Schmitt, chef de la stratégie de l'ESA pour l'exploration. Pour obtenir de la Nasa qu'un Européen foule lui aussi le sol lunaire, l'ESA compte en contrepartie proposer en novembre aux Etats membres de développer un "atterrisseur lunaire" destiné au ravitaillement, a-t-il expliqué à la webtélé Bsmart.
La Nasa dépend cependant maintenant de SpaceX, un acteur privé, pour ses vols habités. Les astronautes n'ont "pas accès à toutes les informations" et sont considérés "comme des passagers", juge l'astronaute allemand Alexander Gerst, pour qui "c'est un pas en arrière" et une menace pour le futur.
"Nous serons dépendants des services fournis par d'autres et nous pourrions ne pas arriver à atteindre nos priorités", met-il en garde.
Pour les Européens, il est temps d'une nouvelle réflexion 30 ans après l'échec du projet de navette Hermès, estime Jean-Jacques Tortora, directeur de l'Institut européen de politique spatiale (ESPI), un cercle de réflexion basé à Vienne.
Les arguments en faveur d'un programme européen "échappent à la rationalité économique", convient-t-il, "il s'agit essentiellement d'objectifs de nature politique, si l'Europe a envie d'avoir le statut de puissance spatiale ou non".
Et "il est difficile de concevoir que des personnes, même aussi fortunées qu’Elon Musk (fondateur de SpaceX) ou Jeff Bezos (Amazon), soient capables de faire à un échelon individuel ce que l’Europe dans son ensemble décrète ne pas en avoir les moyens".
Le budget de l'ESA consacré à l'exploration s'élevait en 2021 à 735 millions d'euros, soit 7% de celui de la Nasa.
Lors de la conférence spatiale de Bruxelles, aucun des ministres et représentants français, allemand et italien, dont les pays représentent 60% du budget de l'ESA, n'ont mentionné un programme européen de vols habités parmi leurs priorités.
Pas de quoi démonter Josef Aschbacher, qui "ne demande pas une décision aujourd'hui ou dans trois semaines".


Ukraine: la Russie a lancé une attaque nocturne record avec 188 drones, selon Kiev

Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 25 novembre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une réunion avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky par appel vidéo à Kiev. (AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 25 novembre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une réunion avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky par appel vidéo à Kiev. (AFP)
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  • Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines, l'Ukraine ayant récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie et le Kremlin ayant lancé un missile hypersonique expérimental
  • "Malheureusement, des sites d'infrastructures essentielles ont été touchés" et "dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés"

KIEV: L'Ukraine a annoncé mardi avoir été la cible durant la nuit d'une attaque russe avec un nombre record de 188 drones de combat qui ont endommagé, selon Kiev, des immeubles résidentiels et des "infrastructures essentielles", mais n'a pas fait de victimes.

"Pendant l'attaque nocturne, l'ennemi a lancé un nombre record de drones de combat de type Shahed et non identifiés", ainsi que quatre missiles balistiques Iskander-M, a indiqué l'armée de l'air ukrainienne dans un communiqué sur Telegram.

Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines, l'Ukraine ayant récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie et le Kremlin ayant lancé un missile hypersonique expérimental sur une ville ukrainienne, menaçant également de frapper l'Europe et les Etats-Unis.

"Malheureusement, des sites d'infrastructures essentielles ont été touchés" et "dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés", a-t-elle ajouté. Selon les données préliminaires, l'attaque n'a pas fait de "morts ou blessés", a indiqué l'armée de l'air.

Vers le matin, la défense aérienne a réussi à abattre 76 drones dans 17 régions ukrainiennes alors que 95 de ses appareils sont probablement tombés en raison du brouillage électronique par l'armée ukrainienne, a ajouté le communiqué.

Cinq autres drones se sont envolés vers le territoire bélarusse, pays allié de Moscou situé au nord de l'Ukraine, selon la même source.

A Kiev, les journalistes de l'AFP ont entendu des explosions pendant l'alerte aérienne qui a duré plus de cinq heures. Selon l'administration militaire de la ville, "plus de 10 drones" russes visant la ville ont été détruits, sans causer de dommages cette fois-ci.


Borrell: Israël n'a «pas d'excuse» pour refuser un cessez-le-feu au Liban

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements". (AFP)
"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements". (AFP)
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  • "Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a affirmé Josep Borrell en marge d'une réunion du G7 près de Rome.
  • Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, les Etats-Unis affirmant qu'un  accord était "proche"

FIUGGI: Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser le cessez-le-feu au Liban négocié par les Etats-Unis et la France, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.

"Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a-t-il affirmé en marge d'une réunion du G7 près de Rome.

"Plus d'excuses, plus de requêtes supplémentaires, arrêtez ces combats, arrêtez de tuer des gens, et commençons à penser à la paix", a-t-il martelé.

Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, les Etats-Unis affirmant qu'un  accord était "proche".

"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis et appelant à la prudence.

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements".

"Un cessez-le-feu est absolument nécessaire si nous voulons que des centaines de milliers de déplacés puissent rentrer chez eux", a-t-il dit, déplorant que "tout le sud du Liban a été détruit".

Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d'une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en riposte à une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre.


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »