Ukrainiens en Pologne: entre l'angoisse et la volonté de se battre

Des réfugiés de l'est de l'Ukraine quittent un bus à l'aéroport de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, le 13 janvier 2015. (Photo, AFP)
Des réfugiés de l'est de l'Ukraine quittent un bus à l'aéroport de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, le 13 janvier 2015. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 janvier 2022

Ukrainiens en Pologne: entre l'angoisse et la volonté de se battre

  • La Pologne accueille depuis plusieurs années les Ukrainiens, qui viennent massivement y travailler
  • Plus de 300 000 Ukrainiens bénéficient actuellement d'une carte de séjour en Ukraine, selon les données officielles

VARSOVIE : "C'est pour nous l'angoisse, l'inquiétude et la peur pour nos proches qui sont restés en Ukraine", témoigne Hrystyna Zanyk, établie depuis neuf ans en Pologne voisine.

Les informations qui affluent de son pays sont loin d'être rassurantes: plus de 100 000 militaires russes sont massés à la frontière ukrainienne depuis fin 2021, selon les estimations des Occidentaux, qui craignent une invasion imminente de l'Ukraine.

"Nous, on est en sécurité, loin de tout cela. Mais chacun cherche sa propre réponse à cette situation", explique à l'AFP Mme Zanyk, originaire de Kolomya, dans l'ouest de l'Ukraine, rédactrice en chef de l'hebdomadaire ukrainien en Pologne "Notre voix".

La Pologne accueille depuis plusieurs années les Ukrainiens, qui viennent massivement y travailler.

Plus de 300 000 Ukrainiens bénéficient actuellement d'une carte de séjour en Pologne, selon les données officielles, mais leur nombre réel est estimé à environ 1,5 million, et augmente visiblement depuis 2014, l'année de l'annexion de la Crimée par la Russie.

«Je ne reviens plus»

"Je ne vais pas revenir en Ukraine. C'est invivable", déclare fermement Lessia Savchyn, caissière dans un magasin à Varsovie, originaire d'Ivano-Frankivsk, dans l'ouest de l'Ukraine.

"C'est la misère là-bas. On envoie de l'argent à nos proches pour qu'ils puissent payer leur loyer, l'électricité, les médicaments, se nourrir", dit la jeune femme de 26 ans qui vit en Pologne depuis cinq ans.

Selon elle, nombre d'hommes fuient le pays "pour éviter d'être mobilisés par l'armée". Certains au contraire veulent revenir au pays pour se battre.

Dmytro Dovzhenko, ancien étudiant en marketing et médecine, reste à la tête d'une fondation d'entraide d'anciens combattants ukrainiens établis dans des pays de l'Union européenne. Lui-même vétéran des combats dans l'est de l'Ukraine, de 2014 à 2019, il réside désormais avec sa famille à Wroclaw, dans le sud-ouest de la Pologne.

"Dès qu'on aura besoin de nous, 70% d'entre nous sont prêts à retourner en Ukraine. S'il y a une grande guerre, on rejoindra l'armée", déclare-t-il à l'AFP.

«Huit ans de guerre»

M. Dovzhenko avoue cependant ne ressentir "plus aucune émotion" face aux nouvelles en provenance de la frontière russo-ukrainienne.

"Cette guerre, elle est là depuis huit ans. Rien n'a changé. C'est même un peu mieux en ce moment parce qu'on reçoit de l'aide d'autres pays", explique-t-il en faisant référence à la mobilisation importante à l'Occident en vue de désamorcer la menace à la paix et à la sécurité européennes et mondiales.

L'engagement de l'Occident "est une bonne chose, même s'il arrive un peu tard", souligne Miroslaw Kupicz, responsable de l'Association des Ukrainiens en Pologne.

Confusion

Pourtant "tout le monde n'est pas fait pour se battre, fait remarquer Mme Zanyk, on peut faire d'autres choses, aider financièrement ou, par exemple, diffuser des informations fiables".

Loin de chez eux, les migrants restent souvent à la merci des réseaux sociaux qui foisonnent de fake news ou d'informations de sources incertaines qui sèment la confusion.

Galina, originaire de la région de Ternopil, en Ukraine occidentale, vient en Pologne régulièrement depuis 10 ans pour travailler comme femme de ménage, tout comme sa mère. Angoissée, elle ne veut plus entendre les services d'informations.

Pourtant, les rumeurs courent sans arrêt.

Elle a entendu que toutes les femmes ukrainiennes doivent se faire inscrire sur des listes de personnes mobilisables en cas de nécessité.

"Qu'est-ce qu'on va faire à cette guerre, on y fera de la cuisine pour les soldats? On va troquer nos aspirateurs contre des kalachnikov?", s'exclame-t-elle.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.