LONDRES: Le Premier ministre britannique Boris Johnson veut éviter une "effusion de sang" en Ukraine et doit appeler Vladimir Poutine pour de nouveau l'exhorter à "reculer et s'engager diplomatiquement", a déclaré vendredi soir une porte-parole de Downing Street.
"Le Premier ministre est déterminé à accélérer les efforts diplomatiques et à renforcer la dissuasion pour éviter une effusion de sang en Europe", a dit la porte-parole dans un communiqué.
"Il réitèrera la nécessité pour la Russie de reculer et de s'engager diplomatiquement lorsqu'il s'entretiendra avec le président Poutine cette semaine", a-t-elle ajouté.
Washington enverra «prochainement» des troupes en Europe de l'Est
Joe Biden a indiqué vendredi qu'il enverrait "prochainement" un petit nombre de militaires américains en Europe de l'Est, sur fond de tensions avec Moscou autour de l'Ukraine.
"Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l'Est et dans les pays de l'Otan prochainement. Pas beaucoup", a déclaré le président américain à des journalistes à sa descente d'avion, au retour d'un déplacement en Pennsylvanie (est).
Les Etats-Unis ont déjà placé 8 500 militaires en alerte pour renforcer l'Otan.
Joe Biden a toutefois dit et répété qu'il n'était pas question d'envoyer des troupes américaines en Ukraine, qui n'est pas membre de l'alliance militaire.
Un envoi de troupes dans les pays de l'Est serait un moyen de pression supplémentaire sur le président russe Vladimir Poutine, dont les Américains estiment qu'il pourrait attaquer l'Ukraine au mois de février.
Outre cet appel, le chef du gouvernement britannique doit faire un déplacement dans la région dans les jours qui viennent.
La Russie a déployé ces derniers mois des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine, faisant craindre une invasion. Si le gouvernement russe nie tout projet en ce sens, il insiste sur des garanties écrites pour la sécurité de la Russie, y compris la promesse que l'Ukraine n'entrera pas dans l'Otan.
La diplomatie britannique doit annoncer lundi au Parlement un durcissement de son régime de sanctions pour permettre au Royaume-Uni, accusé de fermer les yeux sur l'afflux de fonds russes sur son sol, de cibler des intérêts stratégiques et financiers de Moscou.
Dans une tribune parue vendredi dans CityAm, l'un des quotidiens prisés par la puissante industrie financière britannique, le député conservateur Tom Tugendhat, le président de la Commission des Affaires étrangères au Parlement, a souligné que la menace russe ne provenait pas seulement des "chars", mais aussi de "l'argent liquide".
"Pendant que Moscou montre ses muscles en Ukraine, l'argent russe empoisonne toujours nos rivages", a-t-il asséné, considérant que les fonds placés dans des "comptes et propriétés à Londres sont utilisés pour miner la sécurité du Royaume-Uni". Il a notamment cité la mort de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium en 2006 à Londres après avoir dénoncé la corruption et les liens présumés des services de renseignement russes avec le crime organisé.