PARIS : Christiane Taubira, candidate à la Primaire populaire de la gauche pour l'élection présidentielle, a regretté vendredi sur BFMTV une "porosité" que "montre" selon elle la droite "avec de plus en plus d'aisance à l'égard de l'extrême droite".
Interrogée sur une proposition de Valérie Pécresse concernant l'immigration, l'ex-ministre de la Justice a reproché à la candidate LR de soutenir "le financement par l'UE des murs de barbelés qui permettent de faire converger les arrivants vers les points de passage autorisés". Selon elle, il s'agit là de "bavardages irresponsables" pour "distraire la galerie".
"Ce qu'il y a de plus inquiétant sur la droite, c'est plutôt la porosité qu'elle montre avec de plus en plus d'aisance à l'égard de l'extrême droite", a poursuivi Mme Taubira.
"On voit bien ce glissement vers la droite extrême et l'extrême droite, même, ces gages qui sont donnés publiquement", a-t-elle regretté, en rappelant que les "grands ténors de la droite sociale", citant Philippe Seguin décédé en 2010, "doivent s'en inquiéter".
"Nous avons besoin de cohésion, pas de paroles irresponsables, comme sortir le Kärcher de la cave", a insisté la candidate qui a fait son premier meeting jeudi à Bordeaux devant quelque 600 personnes.
Quant à Eric Zemmour, qui souhaite débattre avec elle, "je ne suis pas là pour satisfaire ses désirs", a-t-elle dit.
"Lorsqu'il sera confirmé à l'élection présidentielle, à ce moment, nous aviserons", a-t-elle expliqué, mais "je n'ai pas de raison particulière de venir débattre avec lui".
Dénonçant "ses idées nauséabondes et inacceptables", elle a expliqué ne pas vouloir faire "de zèle pour légitimer le discours" du canidat d'extrême droite, "confirmer son installation confortable dans l'espace public, donner un écho supplémentaire à sa parole de haine, de rejet, de division, d'exclusion".
"Je n'y prendrai pas ma part", a-t-elle ajouté, une manière de critiquer la démarche du candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a débattu à deux reprises avec le candidat de Reconquête!.