Espagne: des habitants «asphyxiés» par la flambée des prix de l'énergie

Les gens déneigent une rue de Madrid le 14 janvier 2021 après que la tempête Filomena a provoqué les plus fortes chutes de neige de la région depuis 50 ans. (Photo, AFP)
Les gens déneigent une rue de Madrid le 14 janvier 2021 après que la tempête Filomena a provoqué les plus fortes chutes de neige de la région depuis 50 ans. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

Espagne: des habitants «asphyxiés» par la flambée des prix de l'énergie

  • Dans son appartement de la banlieue de Madrid, Pamela Ponce n'allume plus les radiateurs, malgré le froid mordant qui s'introduit par les fenêtres
  • Pour réchauffer tant bien que mal son logement, cette ancienne femme de ménage a acheté un appareil équipé d'une bombonne de gaz

LEGANES : Dans son appartement de la banlieue de Madrid, Pamela Ponce n'allume plus les radiateurs, malgré le froid mordant qui s'introduit par les fenêtres. "Les prix sont trop élevés, je n'ai plus le choix", soupire cette mère de famille d'une voix résignée.

En ce matin de janvier, la température ne dépasse pas les cinq degrés dehors. A l'intérieur, "il peut aussi faire très froid, surtout quand il n'y a pas de soleil", précise la jeune femme, en faisant visiter le trois pièces où elle réside avec sa mère et ses deux fils à Leganès.

Cette Péruvienne de 32 ans confie ne plus pouvoir payer ses factures d'électricité depuis maintenant "trois mois", alors que la flambée des prix a atteint 72% en 2021 en Espagne - soit l'une des plus fortes hausses de l'Union européenne.

"Avant, je payais 35 à 60 euros par mois. Maintenant, ça dépasse les 100 euros, sans compter le gaz, qui a aussi augmenté", détaille Pamela Ponce, sans emploi depuis une infection sévère au Covid qui lui a laissé de graves séquelles, notamment à la main gauche.

"Je ne sais plus quoi faire", soupire la trentenaire, dépendante de son ex-compagnon pour régler son loyer et la nourriture du foyer. "Je me sens asphyxiée, étouffée", ajoute-t-elle, la gorge serrée.

Pour réchauffer tant bien que mal son logement, cette ancienne femme de ménage a acheté un appareil équipé d'une bombonne de gaz, qu'elle transporte d'une pièce à l'autre au gré des besoins - "c'est plus économique", assure-t-elle.

Pour le reste, tout est sujet à rationnement. "Mes fils ne se douchent qu'un jour sur deux" et "je cuisine en général pour deux ou trois jours, afin de ne pas trop allumer la cuisinière", ajoute la jeune femme.

Mesures insuffisantes

Pamela Ponce est loin d'être seule dans cette situation. "De plus en plus de familles ont du mal à payer leurs factures" et "doivent choisir entre l'alimentation et l'électricité en fin de mois", assure Sara Casas, responsable environnement pour la Croix-Rouge espagnole.

Le gouvernement de gauche espagnol a pourtant annoncé début juillet puis en septembre une série de baisses d'impôts censées alléger la facture des consommateurs. Mais ces mesures n'ont pas suffi à compenser la hausse des prix.

D'après l'Organisation des consommateurs et usagers (OCU), la facture électrique des foyers espagnols est ainsi passée de 675 euros en 2020 à 949 euros en 2021, soit une progression de 41% en un an. Par rapport à 2018, année du précédent record, la hausse atteint 18%.

Les personnes vulnérables, comme "les femmes seules avec enfants, les personnes âgées à faibles revenus et les migrants", sont particulièrement touchées, d'autant que "beaucoup ont des difficultés pour accéder aux aides de l'Etat", faute de documents en règle, souligne Sara Casas.

Pulls et manteaux

D'après Médecins du Monde, qui a lancé une campagne de sensibilisation sur le sujet, 6,8 millions d'Espagnols sur près de 47 souffriraient, à des degrés divers, de "pauvreté énergétique". Une situation qui "favorise les bronchites chroniques, la dépression et l'anxiété", souligne l'ONG.

Parmi eux, Raul, informaticien de 55 ans installé à La Corogne (nord-ouest), avec son épouse, sa fille et sa belle-mère de 82 ans. "Ici, dès qu'on allume un appareil électrique, on pense à la facture", raconte ce père de famille, qui ne souhaite pas donner son patronyme pour des raisons de confidentialité.

Victime d'un accident vasculaire cérébral en mars 2021, il se trouve aujourd'hui sans emploi et dépend du seul salaire de sa conjointe.

"Ma neurologue me dit qu'il faut que j'évite de stresser. Mais c'est très difficile quand on ne sait pas si on pourra payer ses factures le mois suivant", raconte le quinquagénaire, qui confie n'avoir quasiment pas allumé le chauffage de l'hiver, malgré le "froid" et "l'humidité".

"Pour ma belle-mère, nous avons acheté une couverture chauffante" et "dans la maison, je mets systématiquement plusieurs pulls voire des manteaux", explique le père de famille, contraint de se lancer dans la fabrication d'un chauffage artisanal.

"C'est un palliatif", précise Raul, qui dit croiser les doigts "pour que les prix finissent par retomber".


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».