PARIS: Ce n'est sans doute plus un secret pour nos lecteurs assidus que de constater que l'Égypte est une pépinière de jeunes talents qui ne cesse de se déployer, et ce, dans les différents domaines de l'art et de la culture. Raison de plus pour découvrir le travail de Farah el-Kadi, directrice artistique qui a un penchant particulier pour le design et les angles.
L'art comme mode de vie
La première passion artistique de Farah el-Kadi a été la peinture, et plus précisément, la peinture à l'huile. «Au cours de mon adolescence, j'ai peint des portraits et surtout des danseurs de flamenco. J'adorais saisir le mouvement et les couleurs vibrantes à travers la peinture.»
Le mouvement est un élément déterminant de son parcours. Née à Doha, elle est diplômée en architecture et en aménagement d'intérieur de l'université du Commonwealth de Virginie aux États-Unis. Chaque été et chaque hiver, elle visitait le pays de ses origines familiales. «Je passais mes journées avec mon appareil photo à la main, à me balader dans les rues du centre-ville du Caire. » Cet amour de la photographie n'est pas le fruit du hasard. Farah el-Kadi l'a hérité de son père. «Il m'a beaucoup inspiré. Il a su immortaliser nos moments en famille grâce à de nombreuses vidéos à la manière d’un vlog bien avant que ce soit en vogue.»
Cette passion familiale, elle a su la partager en enseignant la photographie dans le domaine du portrait et de la mode en 2019-2020 à l'université du Commonwealth de Virginie. Au même moment, aux États-Unis, ses camarades d'université, qui ont lancé leur propre marque, la contactent pour qu'elle puisse organiser des séances de photographie. Ainsi débuta la carrière de Farah el-Kadi.
Puis, tout naturellement, il y a un peu plus d'un an et demi, elle se met encore en mouvement pour, cette fois-ci, s'installer définitivement en Égypte. «J'ai toujours voulu vivre en Égypte. Il y a des arcs-en-ciel de créativité que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Il y a aussi une grande visibilité.»
Dans ce climat favorable, elle prend le chemin de la direction artistique. «L'aménagement d'intérieur m'a beaucoup aidée, car on retrouve des points similaires, notamment en amont, dans la préparation.» C'est un domaine très mouvant. «L'appellation “direction artistique” est assez récente. Il y a encore très peu gens à ce poste.»
Farah el-Kadi, une signature en devenir
Ce retour dans le pays de ses ancêtres est l'occasion pour elle d'exaucer son rêve: que son travail soit connu et reconnu. «J'ai toujours eu comme rêve que les gens reconnaissent mon travail grâce à une signature spécifique. Je veux que les gens ressentent qu'il y a une histoire derrière les photos.» Son rêve est en train de se réaliser, d'autant plus que son travail a été reconnu par de prestigieuses institutions. Une prouesse pour une femme âgée seulement de 25 ans. En 2020 et 2021, ses photographies ont été sélectionnées par Vogue Italia. Le magazine Elle Arabia a également publié en juin 2021 ses photographies de la collection haute couture du designer Rafik Zaki.
Sa signature est appréciée. «J’accorde une grande importance au mouvement, à la lumière et aux couleurs. Je pense que ce qui me différencie un peu est que l'esthétique globale de mon travail apparaît instable que ce soit en termes d'angles, de poses et de lumières.»
Pour l'année 2022, Farah el-Kadi va consacrer la majeure partie de son temps à la marque qu'elle a fondée – Kahlo Kairo. Là encore, la sensation de mouvement est présente. Sa marque encourage les femmes à porter des pyjamas à l'extérieur. Cette marque est finalement à son image: chic, élégante, en mouvement et infiniment pop. «Le but de la marque et notamment de la nouvelle collection est de proposer aux femmes de s'habiller avec style et confort.»
Briser les codes est synonyme de liberté et, bien entendu, de mouvement!