PRAGUE : Le mouvement centriste populiste ANO du Premier ministre tchèque Andrej Babis a remporté samedi les élections régionales, en dépit des critiques sur sa gestion de la crise du coronavirus.
ANO a remporté le vote dans dix des treize régions tchèques, lors d'un scrutin considéré comme un indicateur avant les élections législatives prévues l'année prochaine.
"C'est un énorme succès. Je ne m'y attendais pas", s'est réjouit M. Babis devant les journalistes, remerciant les électeurs de s'être rendus dans les bureaux de vote malgré un pic en cours d'infections au coronavirus.
Cependant, ANO risque d'avoir du mal à prendre le pouvoir dans certaines régions, ses rivaux ayant créé des alliances pour y contrôler la majorité des sièges.
Lors des dernières élections régionales en 2016, ANO avait gagné dans neuf régions mais a obtenu le poste de gouverneur régional seulement dans cinq d'entre elles.
Le cabinet de centre gauche de M. Babis a récemment été critiqué par certains pour sa façon de lutter contre la propagation de l'épidémie dans ce pays de l'UE de 10,7 millions d'habitants.
Après avoir relativement bien surmonté la première vague du Covid-19 au printemps, la République tchèque connait depuis septembre un pic record d'infections.
3.793 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés vendredi après 3.493 jeudi. Depuis le début de la pandémie, la République tchèque a comptabilisé au total près de 80.000 personnes contaminées dont 709 décédées.
Le gouvernement a récemment serré des mesures de prévention, ordonnant le port de masques obligatoire à l'intérieur, des restrictions sur le nombre de personnes lors de rassemblements et la fermeture des écoles dans les régions les plus touchées.
Mais des critiques ont dénoncé ces mesures comme arrivées trop tard, avec une communication jugée chaotique de la part du gouvernement minoritaire qui comprend aussi les sociaux-démocrates et s'appuie sur le soutien tacite des communistes.
M. Babis est confronté à des accusations formelles pour fraude aux subventions de l'UE, et à des critiques de la part de la Commission européenne et de l'opposition sur son double rôle de responsable politique décidant des subventions de l'UE et d'entrepreneur qui en bénéficie.
Malgré cela, depuis des années le soutien à ANO reste stable et oscille autour de 30% dans différents sondages.