Bousculade mortelle à la CAN au Cameroun: un «chaos terrible», la CAF exige une enquête

Les supporters de l'équipe nationale de football des Comores célèbrent leur but d'équipe lors du match Cameroun vs Comores à Moroni le 24 janvier 2022. (Ibrahim Youssouf/AFP)
Les supporters de l'équipe nationale de football des Comores célèbrent leur but d'équipe lors du match Cameroun vs Comores à Moroni le 24 janvier 2022. (Ibrahim Youssouf/AFP)
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Bousculade mortelle à la CAN au Cameroun: un «chaos terrible», la CAF exige une enquête

  • La bousculade a fait huit morts lundi soir à Yaoundé à l'entrée d'un stade accueillant le huitième de finale Cameroun-Comores de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football
  • Dans la nuit, le ministère de la Santé avait annoncé que deux femmes et un enfant figuraient parmi les personnes décédées

YAOUNDÉ : La Confédération africaine de football (CAF) a délocalisé en catastrophe un quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations et exigé du Cameroun une enquête approfondie mardi, au lendemain de la bousculade qui a fait huit morts à l'entrée du grand stade d'Olembé de Yaoundé. 

"Je dis que la rencontre prévue dimanche au stade d'Olembé (un quart de finale, NDLR) n'aura pas lieu, elle se jouera au stade Ahmadou Ahidjo", a déclaré mardi Patrice Motsepe, le président de la CAF, lors d'une conférence de presse.

"Il faut mettre en place une commission pour enquêter immédiatement sur ce qui s'est passé et pour savoir qui était censé faire quoi et qui ne l'a pas fait, n'a pas rempli des obligations. Et nous voulons leur rapport d'ici à vendredi", a déclaré M. Motsepe.

Il a jugé "inexplicable" la décision de garder une des portes d'entrée fermée, qui est responsable selon lui de la bousculade mortelle. "Si cette porte avait été ouverte comme elle aurait dû l'être, nous n'aurions pas eu le problème que nous avons à présent, ces pertes de vie. Qui a fermé cette porte ? Qui est responsable de cette porte?", s'est-il interrogé. 

"Ce n'est qu'après le rapport détaillé qu'on prendra la décision de retourner ou non à Olembé", le plus grand stade du pays, bâti pour l'occasion et où sont prévues une demi-finale jeudi et la finale le 6 février, a-t-il prévenu.

"Il y aura une tolérance zéro" pour des situations "qui pourraient entraîner des blessures et des décès au stade", a prévenu le chef du foot africain.

Minute de silence

Mardi, les équipes présentes sur la pelouse pour la suite des 8e de finale ont observé une minute de silence et porté des brassards noirs en hommage aux victimes. D'abord dans l'après-midi à Bafoussam pour le match Sénégal-Cap-Vert. Puis dans la soirée pour Maroc-Malawi au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Un message "Nos condoléances à toutes les familles", signé de la CAF était aussi diffusé sur les écrans publicitaires.

La veille, le pays hôte s'apprêtait à jouer son 8e de finale contre les Comores au grand stade d'Olembé de la capitale lorsqu'un mouvement de foule à une porte d'entrée au moins a précipité des dizaines de fans à terre, avant que d'autres ne leur marchent dessus, selon des témoignages convergents recueillis par l'AFP, qui évoquent des forces de sécurité et du personnel sanitaire "dépassés par les événements".

Le professeur André Omgbwa Eballe, directeur de l'hôpital du district d'Olembé, était allé au match et attendait devant la porte Sud, puis a rallié son établissement pour recevoir des dizaines de blessés. "C'était un afflux incroyable, je n'avais jamais vu autant de monde devant ce stade", témoigne le médecin au micro de l'AFPTV. 

"C'est quand la police a ouvert les grilles que les uns sont tombés et les autres leur ont marché dessus", poursuit-il. "Là, j'ai vu le courage des Camerounais, c'était vraiment de la débrouillardise, j'ai vu des gens en réanimer d'autres, d'autres faire du bouche-à-bouche, sinon on aurait eu plus de morts", raconte le professeur, avant de lâcher: "Devant les grilles, la police et le contrôle sanitaire ont été dépassés par les événements."

Comme pour la plupart des rencontres de la sélection nationale, des milliers de supporters étaient massés devant le complexe d'Olembé, certains munis d'un billet, d'autres non, dans l'espoir de rentrer, assurent le professeur Eballe et d'autres témoins.

Écrasé

Le stade de 60 000 places a été spécialement construit pour la CAN. Pour éviter la propagation du coronavirus, une jauge de remplissage des stades à 60% a été instaurée, augmentée à 80% quand jouent les Camerounais, et les supporters doivent présenter conjointement un certificat de vaccination et un test négatif.

Le système de sécurité prévoit trois rangées de contrôle, un alignement de barnums pour la vérification des pass sanitaires, un autre pour les fouilles de sécurité et un troisième avec des grilles de 2m50 de haut pour la vérification des billets.

"Les gendarmes nous demandaient de nous mettre en rang mais il y avait des indisciplinés qui disaient: 'Poussez, poussez'", décrit André Djoko devant l'hôpital de district d'Olembé.

"Alors les premières personnes sont tombées, les autres leur montaient dessus pour passer et d'autres montaient sur la barrière. Ceux de devant disaient: 'Vous êtes en train d'écraser des personnes' mais ils n'écoutaient pas", ajoute le jeune homme, la joue barrée de peinture aux couleurs du Cameroun.

"Je me suis retrouvé écrasé contre une femme qui hurlait qu'elle ne pouvait plus respirer. À un moment, l'entrée a cédé et j'ai pu passer, c'était un chaos terrible", témoigne aussi Stéphane, la trentaine.

Le drame a fait huit morts, dont un enfant et deux femmes, et 38 blessés, dont sept grièvement, a détaillé le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi.

Le président camerounais Paul Biya a ordonné une enquête "afin que toute la lumière soit faite sur cet incident tragique", poursuit le ministre, dont le gouvernement "appelle une fois de plus" les Camerounais "au sens des responsabilités, à la discipline et au civisme de tous pour la réussite totale de cette grande fête sportive".


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.