PARIS : Smic à 1 500 euros nets, 500 000 emplois en plus dans les services publics, revenu étudiant à partir de 850 euros, nationalisation d'EDF, triplement de l'ISF: le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel a présenté lundi ses 180 propositions pour "la France des jours heureux".
"Il y en a marre d'une France qui promet l'austerité, des économies", a lancé M. Roussel lors d'une conférence de presse au QG du Parti communiste à Paris, voulant lui "donner de l'espoir à ceux qui n'y croient plus".
Dans son livre-programme de 124 pages "La France des jours heureux", en hommage à celui du Conseil national de la résistance, le candidat communiste présente son "projet de société" en faveur de "l'emploi et le pouvoir d'achat, une République sociale et laïque, et pour la paix en Europe et dans le monde".
M. Roussel souhaite la hausse du Smic à 1 500 euros nets, "une conférence" pour que le salaire minimum soit appliqué "dans les 40 branches" ou encore "une pension minimum pour les retraités à 1 200 euros".
Objectif phare: "éradiquer le chômage" en "garantissant à chacun un emploi ou une formation avec un salaire digne", "en commençant tout de suite par les jeunes", a expliqué M. Roussel.
"Nous voulons passer d’une France des bas salaires, du chômage, des allocations chômage, à une France des salaires élevées, du travail, du revenu issus du travail", a-t-il résumé.
Pour cela, le candidat communiste entend aussi créer 500 000 emplois dans les services publics et "garantir un revenu étudiant à partir de 850 euros (...) jusque 1.000 euros selon (sa) situation".
Pour lui, il faut "garantir la possibilité d’avoir un emploi ou une formation, et un salaire": "Nous ne pouvons plus voir notre pays se vider" de ses emplois et compétences, a-t-il lancé.
"L'Etat est complice" et "responsable" de la situation économique du pays, a dénoncé M. Roussel au sujet des délocalisations, réitérant en outre ses appels à "rendre effective l'égalité salariale" en "six mois dans les services publics et en un an dans le privé".
Sur la santé, Fabien Roussel entend "lutter contre les déserts médicaux" en "orientant l'installation de médecins dans la ruralité et dans les zones urbaines denses où aujourd'hui il y a des déserts médicaux".
M. Roussel a appelé à "reprendre le pouvoir sur la finance" et "sur l'argent (...) qui est là: il coule à flot pour certains!", demandant à tripler l'ISF, taxer les bénéfices des multinationales qui font un bénéfice "de plus de 500 000 euros" et nationaliser les compagnies d'assurance privée.
Sur la transition écologique, M. Roussel a de nouveau répété son envie de proposer "un mix énergétique", en défendant le nucléaire au côté des énergies renouvelables, tout en demandant la "nationalisation d’EDF et d’Engie".
Il a décliné "un pacte ambitieux" de "140 milliards d'euros pour le climat, soit 6% du PIB" avec notamment "une prime à la conversion pour un véhicule propre de 10 000 euros" et la gratuité des transports publics.
Au niveau international, le candidat communiste demande la sortie de la France de l'Otan, la "réécriture" de nouveaux traités économiques au sein de l'UE, et l'élaboration "d'un traité de sécurité collective (...) avec l'ensemble des pays de l'Europe, jusqu'à la Russie".