Piégés à la frontière américano-mexicaine, deux migrants trouvent l'amour

Un membre de la patrouille frontalière commence à examiner une famille de migrants après avoir traversé le Rio Grande aux États-Unis le 17 novembre 2021 à La Joya, au Texas. (Photo, AFP)
Un membre de la patrouille frontalière commence à examiner une famille de migrants après avoir traversé le Rio Grande aux États-Unis le 17 novembre 2021 à La Joya, au Texas. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 janvier 2022

Piégés à la frontière américano-mexicaine, deux migrants trouvent l'amour

  • La plupart des personnes expulsées sont rentrées dans leur pays d'origine, mais des milliers sont restées à la frontière
  • L'exubérant nicaraguayen raconte comment il s'était employé à persuader Espana, 26 ans, qu'il ne «jouait pas avec elle»

CIUDAD : Piégés à la frontière américano-mexicaine, un jeune Nicaraguayen et une Guatémaltèque disent que c'est l'amour qui les a aidés à s'accrocher à leur rêve américain malgré la douleur d'une longue et anxieuse attente.

"J'avais l'habitude de lui dire, un jour tu seras ma famille et tu seras la mère de mes enfants", se souvient Jose Luis Alvarado, 29 ans, à propos de son flirt avec Wendy Espana dans le foyer pour migrants Pan de Vida (pain de vie) dans la ville frontalière mexicaine de Juarez.

Les deux jeunes gens avaient été expulsés des Etats-Unis avec plus de 71 000 autres demandeurs d'asile après que le président de l'époque, Donald Trump, eut émis en janvier 2019 un ordre les forçant à attendre au Mexique le traitement de leurs demandes par les Etats-Unis.

La plupart des personnes expulsées sont rentrées dans leur pays d'origine, mais des milliers sont restées à la frontière.

Alvarado avait quitté le Nicaragua, où il était infirmier militaire, après avoir été persécuté pour des raisons politiques, assure-t-il, tandis qu'Espana affirme avoir fui le Guatemala après avoir reçu des menaces de mort d'un groupe criminel.

L'exubérant nicaraguayen raconte comment il s'était employé à persuader Espana, 26 ans, qu'il ne "jouait pas avec elle".

"Je suis venu avec beaucoup de peur, avec beaucoup de peur des gens, avec méfiance", admet-elle.

Cela a pris du temps, a ajouté Alvarado, mais "nous nous sommes liés et avons appris à mieux nous connaître". Finalement, ils ont emménagé ensemble, transformant un espace dans un entrepôt en leur maison.

Et c'est là qu'Espana a donné naissance à leur fille, Danna, maintenant âgée d'un an.

Une attente angoissante

Une fois à la Maison Blanche, Joe Biden a mis fin à l'ordre de son prédécesseur, permettant à plus de 13 000 migrants d'entrer légalement aux Etats-Unis entre février et août 2021. Cette décision a été soutenue par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Mais lorsque le dossier est parvenu à la Cour suprême des Etats-Unis, Biden a été contraint de rétablir l'ordre. Le programme, largement dénoncé à l'étranger, a repris en décembre, stoppant sine die l'entrée légale des demandeurs d'asile.

Espana et Alvarado font désormais partie des près de 3 000 demandeurs d'asile qui se sont inscrits mais restent bloqués au Mexique par la décision de la Cour suprême.

Alvarado était sur le point d'entrer dans le pays mais ne l'a pas fait, pressé par un conseiller du HCR d'attendre trois semaines pour qu'Espana et Danna puissent l'accompagner. Mais cela n'est jamais arrivé.

Avec leurs demandes embourbées dans un énorme arriéré de paperasse, le jeune couple est devenu de plus en plus inquiet. "Malheureusement", a déclaré Alvarado, "les Etats-Unis n'ouvrent pas leurs portes pour nous laisser même voir quel est notre statut".

Dans leur foyer, d'autres migrants bloqués depuis 2019 attendent aussi. Parmi eux, Santos Felipe Salmeron, 44 ans. Il a fui la violence des gangs en Salvador avant d'être expulsé par les Etats-Unis et enlevé, raison pour laquelle il a raté la participation à l'audience de sa demande d'asile.

Ce souvenir traumatisant le fait pleurer.

«Une bénédiction»

Aucun des trois migrants n'a pu retrouver son dossier sur le site internet du gouvernement américain concerné.

Plus de 190 000 migrants sans papiers ont été dénombrés au Mexique au cours des neuf premiers mois de 2021, soit le triple par rapport à l'année précédente.

Mais au milieu de toute l'incertitude, l'amour peut apporter un baume. Cette semaine, Espana et Alvarado ont partagé leur bonheur avec d'autres migrants lors d'un barbecue festif marquant l'arrivée de leur certificat de mariage officiel, à la suite d'une cérémonie civile le 6 janvier.

La femme et la fille d'Alvarado lui donnent maintenant des raisons de s'accrocher à son rêve américain.

"J'ai toujours dit: 'Je viens seul.' Mais maintenant, j'ai deux femmes", lance-t-il fièrement. Pour Espana, son mari et surtout Danna sont "une bénédiction".

"C'est mon désir le plus cher de me lever tous les jours, d'avancer et de me battre pour ce rêve d'aller aux Etats-Unis", dit-elle.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.