L'Atlantique à la rame: le baroudeur de 75 ans Jean-Jacques Savin retrouvé mort dans son canot

Jean-Jacques Savin, un ancien parachutiste de 74 ans, pose sur sa chaloupe dans un chantier naval de Lege-Cap-Ferret, dans le sud-ouest de la France, le 28 mai 2021. (Photo, AFP)
Jean-Jacques Savin, un ancien parachutiste de 74 ans, pose sur sa chaloupe dans un chantier naval de Lege-Cap-Ferret, dans le sud-ouest de la France, le 28 mai 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

L'Atlantique à la rame: le baroudeur de 75 ans Jean-Jacques Savin retrouvé mort dans son canot

  • Cet ancien pilote privé et conservateur de parc national en Afrique avait ainsi rallié les Antilles, qu'il espérait à nouveau rejoindre à la rame
  • Lors des derniers contacts, Jean-Jacques Savin se trouvait au large, au nord de Madère, et faisait route vers la petite île de Ponta Delgada, dans l'archipel des Açores

BORDEAUX : Le Girondin Jean-Jacques Savin, 75 ans, qui tentait de traverser l'Atlantique à la rame et dont les proches étaient sans nouvelles depuis vendredi, a été retrouvé mort samedi dans son canot, au large des Açores.

Le "corps de Jean-Jacques a été retrouvé sans vie à l'intérieur de la cabine de son canot l'Audacieux", a annoncé dans un communiqué à l'AFP l'équipe de bénévoles qui suivaient l'aventure du septuagénaire.

La "sécurité maritime portugaise avait localisé hier (vendredi) le bateau malheureusement retourné au large des Açores. Un plongeur a pu descendre et visiter l'embarcation ce samedi", précise le texte qui ajoute que "l'océan a cette fois-ci été plus fort que notre ami, lui qui aimait tant la navigation et la mer".

L’équipe indique par ailleurs qu’elle ne connaît "pas encore les circonstances exactes du drame".

Le navigateur, qui s'était fait connaître en traversant l'Atlantique dans un tonneau en 2019, poussé par les vents et les courants, suscitait depuis vendredi matin l'inquiétude de ses proches, à qui il ne donnait plus signe de vie depuis la nuit de jeudi à vendredi.

"Nous sommes très inquiets", disaient à l'AFP des membres de l'équipe qui avaient perdu sa trace au nord de Madère.

"Malheureusement, depuis 00H34 hier matin (vendredi), nous n’avons plus aucun contact ni aucune manifestation de sa part", disaient-ils après avoir précisé que le navigateur avait alors déclenché "ses deux balises de détresse nous indiquant être +en grande difficulté+".

Sur la page Facebook "Jean-Jacques Savin: traversée de l'Atlantique à la rame", Manon, sa fille, avait indiqué que "Tout a été mis immédiatement en œuvre en coordination avec les services de secours en mer français, portugais et américains".

Lors des derniers contacts, Jean-Jacques Savin se trouvait au large, au nord de Madère, et faisait route vers la petite île de Ponta Delgada, dans l'archipel des Açores, pour réparer.

« Pas en danger ! »

Car peu après son départ de Sagres (sud du Portugal) le 1er janvier, l'aventurier avait été vite dérouté en raison de mauvais vents. Son parcours initial avait ainsi été rallongé de 900 km puis il devait rencontrer de graves problèmes d'énergie et de communication.

Mercredi, sur sa page Facebook, Jean-Jacques Savin mentionnait la "forte houle et la force de vent", ajoutant qu'il était obligé d’"utiliser (son)  désalinisateur manuel". "Cela me coûte de l’énergie physique. Rassurez-vous, je ne suis pas en danger !", écrivait-il.

Jean-Jacques Savin, habitant d'Arès sur le bassin d'Arcachon, entendait traverser l'Atlantique à la rame en canot et devenir "le doyen de l'Atlantique", "une façon de narguer la vieillesse".

Il avait fêté ses 75 ans le 14 janvier à bord de son canot de huit mètres de long, 1,70 m de large et équipé de deux cabines et d'un poste de rame.

A son bord, 300 kg d'équipements, dont de la nourriture lyophilisée, un point de chauffage, un fusil-harpon pour pêcher, un désalinisateur électrique et un manuel, sa mandoline, du Champagne, du Sauternes et du foie gras pour fêter son anniversaire.

"Je pars en vacances vers le grand large, je prends trois mois de vacances", s'amusait-il peu avant son départ.

Grand sportif et "aventurier dans l'âme", cet ancien militaire parachutiste, mince et musclé, avait passé en 2019 plus de quatre mois dans un bateau en forme de tonneau de trois mètres de long et 2,10 m de diamètre. Il avait ainsi traversé l'Atlantique en solitaire, poussé par les vents et les courants.

Cet ancien pilote privé et conservateur de parc national en Afrique avait ainsi rallié les Antilles, qu'il espérait à nouveau rejoindre à la rame.

Il avait signé un livre, "127 jours à la dérive, l'Atlantique en tonneau", sur son aventure qui avait également été suivie par 23.000 personnes sur Facebook.

"Je vais ramer huit heures par jour, et quand ça soufflera fort, je m'enferme", avait-il dit avant d'entamer son périple.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".