Trois policiers jugés pour leur passivité lors du meurtre de l'Afro-Américain George Floyd

Le procès, qui pourrait entrer dans le dur dès lundi, pourrait durer quatre semaines, a prévenu le magistrat. (AFP)
Le procès, qui pourrait entrer dans le dur dès lundi, pourrait durer quatre semaines, a prévenu le magistrat. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Trois policiers jugés pour leur passivité lors du meurtre de l'Afro-Américain George Floyd

  • La justice fédérale a entamé jeudi la sélection des jurés qui devront se prononcer sur la culpabilité de Tou Thao, Alexander Kueng et Thomas Lane
  • Il leur est reproché de ne pas lui avoir apporté d'aide, alors que George Floyd agonisait sous le genou de leur collègue, Derek Chauvin

SAINT PAUL : Un policier blanc a déjà été condamné à 22 ans de prison pour avoir asphyxié l'Afro-Américain George Floyd. C'est désormais au tour de trois de ses collègues d'être jugés pour leurs actions, ou plutôt pour leur absence d'action, le jour du meurtre.

La justice fédérale a entamé jeudi la sélection des jurés qui devront se prononcer sur la culpabilité de Tou Thao, Alexander Kueng et Thomas Lane, accusés d'avoir violé les lois américaines sur les "droits civiques" du quadragénaire noir.

Concrètement, il leur est reproché de ne pas lui avoir apporté d'aide, alors que George Floyd agonisait sous le genou de leur collègue, Derek Chauvin, le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis.

Ce jour-là, les quatre policiers avaient voulu arrêter l'Afro-Américain de 46 ans, soupçonné d'avoir acheté un paquet de cigarettes avec un faux billet de 20 dollars. Pour maîtriser cet homme à la stature imposante, ils l'avaient plaqué au sol, menotté, et avaient pris chacun leur position:

- Derek Chauvin, un policier blanc chevronné, s'était agenouillé sur son cou.

- Alexander Kueng, une nouvelle recrue noire, s'était installé au niveau de son dos.

- Thomas Lane, un trentenaire blanc embauché depuis peu, lui tenait les jambes. 

- Tou Thao, un Américain d'origine asiatique, depuis huit ans dans la police, gardait à distance les passants affolés par les supplications, puis les râles de George Floyd.

Ils étaient restés ainsi pendant près de dix minutes.

La scène, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les Etats-Unis et au-delà, et continue de nourrir une réflexion sur le passé raciste de l'Amérique.

«Indifférence délibérée»

La justice du Minnesota avait rapidement lancé des poursuites pour meurtre contre Derek Chauvin et pour complicité de meurtre contre ses collègues. Le premier a été jugé dans ce cadre au printemps et condamné à 22 ans et demi de prison. Le procès des trois autres devant la justice locale débutera le 13 juin prochain.

En parallèle, les procureurs fédéraux ont inculpé en mai les quatre agents pour "violation des droits civiques" de George Floyd, notamment à la liberté et à la sécurité. Ces doubles poursuites sont autorisées aux Etats-Unis, mais relativement rares, et reflètent l'importance de ce dossier hors norme.

En décembre, Derek Chauvin a plaidé coupable dans ce volet fédéral, admettant pour la première fois une part de responsabilité dans le drame.

Ses trois collègues se sont donc présentés sans lui jeudi dans un tribunal fédéral de Saint-Paul, la ville-jumelle de Minneapolis, où la sécurité a été renforcée.

Leur procès "marque une nouvelle étape importante dans le long et lent chemin vers la justice pour George Floyd et sa famille", a commenté l'avocat Ben Crump, qui défend les proches du défunt.

Les trois hommes sont accusés de ne pas avoir apporté les secours nécessaires au quadragénaire, malgré les signes de détresse médicale. "Consciemment, ils ne lui ont pas fourni d'aide, agissant avec une indifférence délibérée", selon l'acte d'inculpation.

Tou Thao et Alexander Kueng se voient également reprocher de ne pas être intervenus pour dissuader Derek Chauvin d'"exercer une force déraisonnable", alors qu'ils "savaient" que George Floyd était inconscient et n'avait plus de pouls.

Le document ne précise pas pourquoi Thomas Lane n'est pas visé par ce chef d'inculpation, mais il avait à deux reprises suggéré à Derek Chauvin de positionner l'Afro-Américain sur son flanc.

Les trois hommes plaident non coupables. Les deux débutants devraient insister lors du procès sur l'ascendant exercé par Derek Chauvin et ses 19 ans d'expérience dans la police. Tou Thao devrait, lui, dire qu'il se concentrait sur les passants et n'a pas prêté attention à la détresse de George Floyd.

Le juge en charge du procès a prévu deux jours pour sélectionner douze jurés et six suppléants. Vendredi, il a éliminé plusieurs personnes qui se disaient incapables d'être impartiales.

Le procès, qui pourrait entrer dans le dur dès lundi, pourrait durer quatre semaines, a prévenu le magistrat.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.