AMMAN: Lundi, à Jérusalem-Est, une famille palestinienne a menacé de faire exploser, à l'aide de bonbonnes de gaz, la maison qu'Israël l'oblige à quitter. Elle a dit qu’elle préférait y mettre le feu plutôt que d’en être expulsée.
Cette nouvelle confrontation dans le quartier de Sheikh Jarrah a été suivie par plusieurs diplomates occidentaux, qui ont condamné l'action israélienne.
Mahmoud Salhieh, dont la famille est réfugiée à Ein Karem à l’Ouest de Jérusalem, vit dans cette maison depuis les années 1950.
«Ils nous ont obligés à quitter nos maisons en 1948. Nous n'allons pas partir de bon gré cette fois-ci ni accepter que notre maison soit laissée aux Israéliens», s’est-il écrié, debout sur le toit du bâtiment, entouré de bonbonnes de gaz.
«Je vais brûler la maison et tout ce qui s’y trouve, je ne partirai pas d'ici. [Si je dois partir], j’irai directement à la tombe. Je n’ai plus de vie, plus de dignité. Ça fait 25 ans que je me bats contre eux.»
Selon le droit humanitaire international, les expulsions sont illégales.
Diane Corner, Consule générale britannique
La famille est menacée d’expulsion depuis 2017, depuis que la parcelle où se situe la maison a été allouée à la construction d'une école. «Ils auraient pu construire l'école sans déplacer les familles. Il y a assez d'espace. Ce qui est triste, c'est que c'est la municipalité elle-même qui est à l’origine de cette idée, et non les colons d'extrême droite», a dit Laura Wharton, membre du conseil municipal de Jérusalem géré par les Israéliens.
Une délégation de diplomates européens dirigée par Sven Kuhn von Burgsorff, représentant de l'UE en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a été témoin de la tentative d’expulsion.
«Les principes de l’UE sont très clairs: en territoire occupé, les expulsions constituent une violation du droit humanitaire international. Cela est valable pour toute expulsion ou démolition ordonnée, y compris celle-ci», a affirmé le représentant.
La consule générale britannique Diane Corner, qui était également présente, a précisé que le gouvernement britannique considérait bien Jérusalem-Est comme un territoire occupé. «Selon le droit humanitaire international, les expulsions sont illégales. Elles causent des souffrances inutiles et ne servent qu'à alimenter les tensions sur le terrain», a-t-elle déclaré.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com