Alors que l'Arabie saoudite entame une nouvelle ère minière, avec des gisements de minéraux inexploités évalués à plus de 1,3 trillion de dollars, il existe un besoin de compétences locales en matière d'exploration, de forage et de traitement.
L’entreprise qui envisage de mobiliser ce potentiel est Golden Compass, société d’exploitation minière basée à Djeddah, lancée en 2016 et axée sur l'or, le calcaire, le cuivre et la silice - utilisée dans une gamme de produits, allant des micropuces aux panneaux solaires.
Golden Compass a deux principales sources de revenus: le repérage et l'évaluation des ressources souterraines, ainsi que l'exploitation et l'extraction effectives des minéraux.
Son fondateur et directeur général, Meshary Al-Ali, a commencé sa carrière dans le secteur minier par une courte période en Australie, avant de passer neuf ans auprès de Ma'aden en Arabie saoudite - la plus grande compagnie minière de la région du Golfe - où il a été finalement promu ingénieur principal de projet.
Al-Ali a indiqué qu'il avait démissionné de Ma'aden pour créer une startup qui «sera la plus grande société de conseil et de services miniers en Arabie saoudite dans la première phase, et au Moyen-Orient dans la deuxième phase.»
En commençant par une petite équipe de géologues et d'ingénieurs miniers, Golden Compass s'est étendue à 120 employés.
Son premier investissement fructueux a eu lieu en 2018 avec la société de capital-risque saoudienne Naif Al Rajhi Investment Group. L’ampleur de cet accord reste confidentielle, mais celui-ci a conféré à NRI une participation majoritaire. Peu de temps après, NRI a injecté 20 millions de SR supplémentaires (5,3 millions de dollars).
En 2020, 10% de Golden Compass ont été achetés par Saud Al Rajhi Investment Group (NRI et Saud font toutes deux partie de la dynastie du secteur bancaire Al Rajhi) pour 7 millions de SR, valorisant la société à 70 millions de SR.
Un troisième investissement est en cours de finalisation, dont les détails sont également confidentiels, avec une introduction en bourse prévue pour 2028.
Al-Ali a déclaré à Arab News que la nécessité de tels niveaux d'investissements découlait de la quantité d'équipements requis dans le secteur minier.
«Les grandes sociétés minières ne veulent pas nécessairement investir leur capital dans des appareils de forage, des foreuses et des bulldozers, qui sont chers, et dont par ailleurs la valeur se déprécie rapidement», a affirmé Al-Ali.
Il a ajouté: «Si vous êtes une société minière multinationale ayant remporté une concession pour une mine d'or ou de cuivre en Arabie saoudite, vous ne l'exploiterez généralement pas vous-même.
«Vous la sous-traiterez à travers un opérateur reconnu spécialisé dans l'exploration, l'estimation des ressources et des réserves et les profondes excavations – et disposant de ses propre foreuses, bulldozers, installations de traitement, laboratoires et, bien sûr, main-d'œuvre. Tout cela nécessite d'énormes investissements en capital - plus de 50 millions de SR jusqu'à présent, dans notre cas.
«Nous effectuons l'exploration, la prospection, le dynamitage, l'extraction, le forage — le cercle entier des opérations. Nous sommes devenus une adresse unique de services pour les sociétés minières.»
La société se trouve sur une trajectoire ascendante rapide, avec des revenus s’élevant à 30 millions de SR en 2020 et 27 millions de SR en 2021, une baisse en partie due aux changements de direction chez leur principal client Ma'aden, provoquant un retard dans la clôture d'un contrat.
Cependant, Golden Compass prévoit un chiffre d'affaires de 100 millions de SR pour l'exercice en cours.
«Le secteur minier de l'Arabie saoudite est en plein essor», a indiqué Al-Ali. «Cela a vraiment commencé avec le nouveau code minier le 1er janvier 2021. L'Arabie saoudite met maintenant en avant son industrie minière dans le monde et souhaite attirer davantage d'acteurs mondiaux.
«De quelle façon? En promulguant une loi très solide qui protégera les investissements des entreprises étrangères et fournira un accès facile aux informations et aux données - par exemple via le programme de base de données géologiques nationales et de cartographie, qui met à jour de nombreuses informations historiques.
«Les sociétés minières internationales disposent désormais d'une loi très solide pour les protéger ainsi que d'un bon environnement commercial dans un pays stable ayant des réserves minérales confirmées – et le gouvernement saoudien soutient désormais les sociétés minières avec un financement à 70 %. C'est donc un ensemble complet.»
Le programme d'exploration accélérée de l'Arabie saoudite est une autre nouvelle initiative importante, à travers laquelle le ministère de l'Industrie et des Ressources minérales du Royaume cherche à «motiver et encourager les sociétés d'exploration de petite envergure.»
Golden Compass a soumissionné pour certains de ces contrats, et les noms des sociétés sélectionnées seront annoncés au courant de cette année.
L'exploitation minière comporte trois phases. L'amont comprend l'exploration et l'extraction, alors que le traitement s’opère au niveau intermédiaire. Et en aval se trouve la fabrication des produits finis.
«Jusqu'à présent, plus de 80% du secteur minier de l'Arabie saoudite était concentré en amont», a indiqué Al-Ali. «Mais l'objectif maintenant est que le pays soit engagé dans l'ensemble de la chaîne de valeur.»
Il a précisé que l'une des façons d'y parvenir était de mettre en place des usines qui transforment la silice abondante du Royaume en panneaux solaires, avec un transfert de technologie et de savoir-faire, ainsi que la création potentielle de nombreux emplois.
«L'Arabie saoudite doit diversifier ses revenus au cours des vingt prochaines années», a affirmé Al-Ali. «Je pense que les dirigeants de notre secteur minier sont sur la bonne voie et construisent un système sain, durable et transparent pour les investisseurs et les sociétés minières.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com