Dans l'ombre de la saga Djokovic, le calvaire des migrants en Australie

La police monte la garde devant un centre de détention gouvernemental où le champion de tennis serbe Novak Djokovic séjourne à Melbourne le 10 janvier 2022. (Photo, AFP)
La police monte la garde devant un centre de détention gouvernemental où le champion de tennis serbe Novak Djokovic séjourne à Melbourne le 10 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 janvier 2022

Dans l'ombre de la saga Djokovic, le calvaire des migrants en Australie

La police monte la garde devant un centre de détention gouvernemental où le champion de tennis serbe Novak Djokovic séjourne à Melbourne le 10 janvier 2022. (Photo, AFP)
  • Pendant quatre nuits, le centre de rétention pour immigrés de l'ex-Park Hotel de Melbourne est devenu la demeure du N°1 mondial du tennis, Novak Djokovic
  • Des hommes en rétention avaient installé aux fenêtres des panneaux sur lesquels on pouvait lire: «neuf ans de trop» ou «ne sommes-nous pas des êtres humains comme vous?» 

MELBOURNE: Pendant quatre nuits, le centre de rétention pour immigrés de l'ex-Park Hotel de Melbourne est devenu la demeure du N°1 mondial du tennis, Novak Djokovic, mais les 32 personnes qui y sont retenues --certaines depuis des années-- en vertu de la stricte politique d'immigration de l'Australie ne l'ont pas aperçu.  

Des dizaines de journalistes, mais aussi de supporteurs, manifestants anti-vaccins et militants des droits des migrants, se sont rassemblés quotidiennement pendant plusieurs jours devant cet ancien hôtel sinistre de cinq étages dont les pensionnaires n'ont aucune possibilité de sortir.  

Mais mardi, au lendemain de la décision de justice rendant sa liberté à la superstar serbe au milieu des vivats de ses supporteurs en liesse, l'attention des médias est partie avec lui.  

Seuls deux reporters de télévision se trouvent devant l'hôtel et plus aucun manifestant. Une pancarte solitaire réclame: « libérez Novak et tous les réfugiés », un slogan repris par un graffiti à la craie sur la façade.  

« Les médias parleront davantage de nous, le monde entier probablement, ce qui est vraiment triste, parce que ce n'est dû qu'à la présence de Djokovic ici pendant quelques jours », avait dit jeudi l'une des personnes en rétention, Mehdi Ali, peiné de voir son joueur préfére partager son sort.  

« 3 099 jours »   

Durant la rétention de Djokovic, au moins une vingtaine d'activistes pro-réfugiés venaient chaque jour devant l'hôtel chanter, danser et brandir des pancartes. Autour d'eux, un mélange de manifestants de tout poil.  

« Je trouve plutôt intéressant qu'ils manifestent pour Djokovic qui est en rétention depuis moins d'un jour », avait observé la militante Kim Matousek au premier jour de l'arrivée du joueur de tennis au centre. « Quant à nos amis, ils sont en rétention depuis quoi, 3 099 jours maintenant? »   

La nourriture servie est de mauvaise qualité, avait-elle ajouté. « La salade de chou sent l'alcool parce qu'elle est pourrie, ils ne la mangent pas ».   

Des hommes en rétention avaient installé aux fenêtres des panneaux sur lesquels on pouvait lire: « neuf ans de trop » ou « ne sommes-nous pas des êtres humains comme vous? »  

« Personne ne devrait être enfermé dans ce trou à rats », observait parmi les manifestants devant l'hôtel Deviani Segal, un professeur de piano âgé de 54 ans.  

L'établissement avait gagné en notoriété en décembre dernier lorsqu'un incendie s'y était déclaré, forçant son évacuation et provoquant l'hospitalisation d'une personne.   

Une semaine plus tard, des demandeurs d'asile avaient posté des photos sur les réseaux sociaux, affirmant que c'était la nourriture qu'on leur servait, infestée d'asticots et accompagnée de pain moisi.  

« Nous craignons que bien après le retour de Djokovic sur le lucratif circuit mondial du tennis, ces hommes soient toujours en détention - beaucoup d'entre eux en sont à leur neuvième année de détention par le gouvernement australien », déclare le porte-parole de Refugee Action Collective, David Glanz.  

« Ces hommes, comme tous ceux qui sont détenus, ont fui leur pays en quête de sécurité. »  

Dans le cadre de la politique d'immigration draconienne de l'Australie, les migrants qui tentent d'arriver par bateau sont depuis des années envoyés dans des centres de rétention sur la petite île de Nauru, dans le Pacifique, et sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. 

« Un grand soutien »   

L'année dernière, l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée avaient annoncé que leur « accord régional de réinstallation » prendrait officiellement fin le 31 décembre 2021, mais Nauru s'est engagé à continuer d'accepter les demandeurs d'asile australiens.  

Tous les migrants n'ont pas le même sort. Des Afghans ayant fui les talibans ont obtenu l'asile auprès du gouvernement australien. Ils sont hébergés temporairement juste au bout de la rue de l'ancien Park Hotel.  

« Le gouvernement a été d'un grand soutien », a confié la semaine dernière l'une de ces réfugiés, Qamaria Sharani. « Nous avons tout laissé derrière nous », ajoute-t-elle, « nous sommes ici pour un avenir meilleur. Pour mes enfants, en particulier ».  

Elle a compati avec ceux retenus dans l'ancien hôtel. « C'est un moment très difficile. Ils ne devraient pas être là et, si cela est possible, ils doivent sortir ». 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.