MOGADISCIO: Voici les temps forts de la crise électorale que traverse depuis février 2021 la Somalie, pays instable de la Corne de l'Afrique, où un accord a été annoncé dimanche pour finaliser le scrutin parlementaire d'ici au 25 février.
Selon le complexe système électoral somalien, les assemblées des cinq Etats du pays et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.
La Somalie est plongée dans le chaos depuis la chute en 1991 du régime militaire du président Siad Barré. Elle est également confrontée aux shebab, des islamistes affiliés à Al-Qaïda, qui contrôlent de vastes zones rurales et mènent des attentats jusque dans la capitale.
Crise politique
Le 5 février 2021, des discussions entre le gouvernement fédéral et les Etats régionaux en vue de l'organisation d'élections s'achèvent sans accord.
Le 8, une alliance de candidats d'opposition juge illégitime le président Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, élu en 2017 et dont le mandat vient d'expirer.
Violences à Mogadiscio
Mi-avril, la prolongation pour deux ans du mandat de Farmajo provoque des affrontements à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991.
Le président se résout à des élections
Le 1er mai, en signe d'apaisement, Farmajo charge le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, d'organiser des élections dans les meilleurs délais.
Le 29 juin, Mohamed Roble parvient à un accord sur un calendrier électoral de plusieurs mois, devant s'achever par l'élection du président le 10 octobre. Mais le processus prend du retard.
Tensions au sommet du pouvoir
Le 5 septembre, M. Roble limoge le directeur de l'Agence nationale des renseignements et de sécurité (Nisa) Fahad Yasin, un intime de Farmajo, jugeant l'enquête sur la disparition d'une de ses agents « pas convaincante ».
Le président annule cette décision et nomme Fahad Yasin au poste de conseiller présidentiel à la sécurité.
Le 8, Mohamed Roble accuse le président d'« entraver » l'enquête et limoge le ministre de la Sécurité Hassan Hundubey Jimale, remplacé par Abdullahi Mohamed Nur, un critique de Farmajo. Décision rejetée par le chef de l'Etat.
Le même jour, M. Roble estime que le chef de l'Etat « a l'intention de revendiquer les responsabilités électorales et sécuritaires (...) transférées au Premier ministre ».
Le 16 septembre, le président suspend les pouvoirs exécutifs du Premier ministre, décision rejetée par ce dernier.
Le 21 octobre, les deux hommes semblent enterrer la hache de guerre, dans un appel commun à accélérer le processus électoral.
L'élection de la chambre haute du Parlement terminée, à l'exception d'un Etat, celle de la chambre basse débute le 1er novembre.
Premier ministre suspendu
Le 25 décembre, le président retire la responsabilité d'organiser les élections au Premier ministre qui l'accuse en retour le 26 de saboter le processus électoral.
Le 27, Farmajo suspend le chef du gouvernement, évoquant une affaire d'appropriation de terres. Ce dernier dénonce une tentative de « coup d'Etat ».
Le 28, des militaires lourdement armés sont présents dans des secteurs stratégiques de Mogadiscio, faisant craindre le retour de violences.
Accord pour achever les élections
Le 9 janvier 2022, M. Roble et les leaders régionaux annoncent avoir conclu un accord pour achever les élections d'ici au 25 février.