Kazakhstan: le président promet le départ des troupes russes

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev est vu sur un moniteur lors d'une vidéoconférence avec le président du Conseil européen Charles Michel au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 10 janvier 2022. (AFP)
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev est vu sur un moniteur lors d'une vidéoconférence avec le président du Conseil européen Charles Michel au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 10 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 10 janvier 2022

Kazakhstan: le président promet le départ des troupes russes

  • La soudaineté et la violences des émeutes ont conduit le président kazakh à appeler la Russie à l'aide
  • Le président kazakh doit présenter mardi devant le Parlement la composition du nouveau gouvernement, le précédent ayant été limogé la semaine dernière dans un effort initial pour calmer les protestations

ALMATY : Le président du Kazakhstan a assuré lundi que son pays avait vaincu une "tentative de coup d'Etat", en référence aux émeutes meurtrières de la semaine passée, promettant le départ sous peu des troupes russes appelées à la rescousse.

La vie reprenait, elle, progressivement à Almaty, la plus grande ville de ce pays d'Asie centrale où les troubles ont été les plus graves. Les autorités ont rebranché par intermittence l'internet, mais les façades calcinées de bâtiments publics et les carcasses de véhicules brûlés témoignent encore de la violence des affrontements. 

Lors d'une visioconférence, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a fait le bilan des événements devant son homologue russe Vladimir Poutine et d'autres alliés qui ont déployé plus de 2.000 hommes dans l'ex-république soviétique. 

Lui comme le maître du Kremlin ont promis un retrait de ces forces une fois leur mission accomplie, tout en affirmant que les évènements sanglants de la semaine dernière avaient été orchestrés depuis l'étranger, sans présenter pour autant d'éléments en ce sens

Le bilan humain des troubles, les pires qu'a connus cette ex-république soviétique depuis l'indépendance en 1991, reste inconnu.

M. Tokaïev a indiqué que le nombre de victimes civiles était "en cours de vérification". Il a fait état de 16 tués et plus de 1.600 blessés au sein des forces de l'ordre, mais le nombre total de morts se compte en dizaines selon les autorités locales.

Pour le président, le Kazakhstan a été attaqué par des "groupes de combattants armés" qui se sont servis d'un mouvement de colère et de manifestations liées à une hausse des prix du carburant pour agir.

"Leur objectif est apparu clairement: saper l'ordre constitutionnel, détruire les institutions de gouvernance et prendre le pouvoir. Il s'agissait d'une tentative de coup d'Etat", a-t-il soutenu.

La soudaineté et la violences des émeutes ont conduit le président kazakh à appeler la Russie à l'aide. Un contingent multinational de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance pilotée par Moscou, a été déployé le 6 janvier.

Selon M. Tokaïev ces 2.030 militaires et 250 véhicules devraient quitter "bientôt" le Kazakhstan, Vladimir Poutine confirmant que ses soldats étaient sur place "pour une période limitée".

« Terrorisme »

Après des jours de pillages, d'échanges de coups de feu ainsi que l'incendie de la résidence présidentielle et de la mairie d'Almaty, M. Tokaïev a assuré lundi que "l'ordre constitutionnel (avait) été rétabli".

Selon lui, le pays a été victime de forces "terroristes" organisées, incluant des "islamistes", "des criminels", des "casseurs" et des "petites frappes".

M. Tokaïev a assuré que ses forces "n'ont jamais utilisé et n'utiliseront jamais la force militaire contre des manifestants pacifiques".

Le président kazakh doit présenter mardi devant le Parlement la composition du nouveau gouvernement, le précédent ayant été limogé la semaine dernière dans un effort initial pour calmer les protestations.

Vladimir Poutine a également estimé que le Kazakhstan avait fait face à une "agression du terrorisme international", évoquant des "bandes d'hommes armés", disposant "clairement d'une expérience de combat" et qui étaient selon lui formés dans des "centres à l'étranger".

M. Poutine n'a pas manqué de blâmer internet et les réseaux sociaux, selon lui utilisés pour "impliquer les citoyens dans des actions de protestation, qui sont un précurseur des attaques terroristes".

Il a ensuite averti que Moscou ne tolèrerait pas de "révolutions de couleur" en ex-URSS, formule récurrente pour décrire des révoltes orchestrées selon le Kremlin par l'Occident dans des pays ex-soviétiques depuis les années 2000.

Une journée de deuil était observée lundi au Kazakhstan. L'internet, le réseau téléphonique et les transports en commun ont été progressivement rétablis lundi à Almaty, tandis que des employés municipaux nettoyaient les rues et remplaçaient les panneaux de circulation endommagés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les arrestations massives, elles, se poursuivaient avec près de 8.000 interpellations dans tout le pays, selon le ministère de l'Intérieur.

Outre la hausse des prix, la colère des manifestants était également dirigée contre la corruption, endémique, et contre l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev, 81 ans, qui a régné sans partage sur le pays de 1989 à 2019, avant de transmettre les rênes du pouvoir à M. Tokaïev, un fidèle.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.