Tennis/Covid - Du sourire à la rétention: six jours dans la vie de Djokovic

Cette photo d'archive prise le 2 février 2020 montre le Serbe Novak Djokovic lors du match final de la quatorzième journée du tournoi de tennis de l'Open d'Australie à Melbourne. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 2 février 2020 montre le Serbe Novak Djokovic lors du match final de la quatorzième journée du tournoi de tennis de l'Open d'Australie à Melbourne. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Tennis/Covid - Du sourire à la rétention: six jours dans la vie de Djokovic

  • Hostile à la vaccination, le Serbe s'estime fondé à bénéficier d'une exemption au protocole sanitaire australien car il affirme avoir contracté le Covid-19 mi-décembre
  • L'affaire prend un tour diplomatique quand le président de la Serbie Aleksandar Vucic dénonce le « mauvais traitement » infligé à son compatriote

PARIS : Parti souriant à Melbourne avec l'espoir d'y récolter des lauriers, il s'y retrouve coincé dans un centre de rétention pour étrangers: six jours dans la vie de Novak Djokovic, qui réclamera lundi à la justice locale de le laisser participer à l'Open d'Australie (17-30 janvier). 

Hostile à la vaccination, le Serbe s'estime fondé à bénéficier d'une exemption au protocole sanitaire australien car il affirme avoir contracté le Covid-19 mi-décembre, une dérogation que lui contestent les autorités locales qui l'ont bloqué à son arrivée à l'aéroport mercredi. 

L'heure du départ

Souriant près d'un chariot d'aéroport rempli de raquettes, Novak Djokovic annonce sur Instagram le mardi 4 janvier qu'il s'envole pour l'Australie pour briguer un dixième titre dans son tournoi fétiche, un 21e Grand chelem, record historique. 

Comment a-t-il pu contourner le strict protocole sanitaire australien ? Il a obtenu une "dérogation", écrit-il juste. L'organisation du tournoi précise qu'elle est "médicale", sans plus de détails. "Il n'y a pas eu de privilège spécial accordé à Novak", affirme le président de Tennis Australia, Craig Tiley. "Idemoooo (En avant) 2022", lance le Serbe sur Instagram. 

Down Under, ça tousse 

L'annonce passe mal en Australie. Melbourne a été soumise à des mesures de confinement parmi les plus strictes et les plus longues du monde. "You must be Djoking", titre le Courrier Mail. C'est un "crachat dans la face de tout" Australien, écrit l'ancien tennisman Sam Groth dans le Herald Sun.

La population comprend d'autant plus mal ce blanc-seing que l'Etat de Victoria, dont Melbourne est la capitale, avait affiché son inflexibilité en décembre: "Toute personne qui voudra venir au tournoi (...) devra être vaccinée totalement." Sentant le vent mauvais, Craig Tiley exhorte Djokovic à rendre publique les raisons de sa dérogation. 

Le gouvernement hausse le ton

Mercredi, le Premier ministre australien Scott Morrison prévient: si les "preuves sont insuffisantes", Djokovic "retournera chez lui par le premier avion". De fait, dans la soirée, le joueur est bloqué à l'aéroport. Simple péripétie ou vrai barrage? L'intéressé reste silencieux sur les réseaux sociaux. 

Dans la nuit, alors que l'affaire prend un tour diplomatique quand le président de la Serbie Aleksandar Vucic dénonce le "mauvais traitement" infligé à son compatriote, les douanes australiennes rendent leur verdict: "M. Djokovic n'a pas fourni les éléments appropriés pour entrer en Australie et son visa a donc été annulé". Il sera donc "placé en détention" ou "expulsé d'Australie".

Dkokovic ne lâche rien...

Djokovic choisit la première option en déposant un recours jeudi. Au moment où les Serbes s'apprêtent à fêter Noël orthodoxe, son père Srdjan Djokovic dresse un parallèle entre son fils et "Jésus (qui) a été crucifié, a beaucoup souffert et vit toujours parmi nous", et évoque un "Spartacus d'un nouveau monde". 

Son rival Rafael Nadal est moins enthousiaste: "Il a pris sa propre décision, et chacun est libre de prendre ses décisions, mais il y a des conséquences." 

... reçoit des vivres sans gluten... 

Après une nuit au centre de rétention, Novak Djokovic sort du silence vendredi avec un court message sur les réseaux sociaux pour remercier ceux qui le soutiennent "à travers le monde", ainsi que Dieu "pour la santé". Devant le centre, manifeste une poignée de supporters et militants anti-vax. Parmi eux, une Serbe de l'importante diaspora australienne exprime son incompréhension: "Pourquoi ne lui avoir rien dit avant qu'il vienne en Australie? Pourquoi maintenant?". Craig Tiley défend lui son travail.

"Le plus grand scandale de tous les temps !", s'étrangle le tabloïd serbe Informer, proche du président Vucic qui dénonce "une chasse politique". Quant au bâtiment où est retenu Djokovic, il est "infâme au sens propre du terme", s'indigne le responsable serbe. Il a fait l'objet de nombreuses polémiques passées: contaminations, incendie, nourriture infestée d'asticots. La Première ministre serbe Ana Brnabic annonce que de la nourriture sans gluten a pu être envoyée à Djokovic. 

... et contre-attaque

La Tchèque Renata Voracova, dans la même situation que le Serbe, quitte l'Australie samedi. Mais le clan Djokovic exclut tout renoncement, qui serait "une défaite" selon son frère Djordje. Dans l'argumentaire de ses avocats publié samedi, Djokovic explique avoir obtenu son exemption car il a contracté le Covid, détecté par un test le 16 décembre 2021. Emergent des photos de Djokovic à des événements publics à Belgrade, sans masque, entouré de jeunes Serbes, le jour de ce test positif supposé et le lendemain. Ces éléments seront examinés lundi par le tribunal fédéral australien. 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.