Transports, travail, éducation, les bouleversements entraînés par 2 ans de Covid

Tourisme, santé, travail, éducation... l'épidémie a déjà rebattu de nombreuses cartes, installant des tendances qui pourraient s'avérer durables. (Photo, AFP)
Tourisme, santé, travail, éducation... l'épidémie a déjà rebattu de nombreuses cartes, installant des tendances qui pourraient s'avérer durables. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Transports, travail, éducation, les bouleversements entraînés par 2 ans de Covid

  • Les deux années de Covid-19 ont entraîné une montagne russe d'incertitudes, d'espoirs de relance et d'annulations pour ce secteur
  • Un retour à la normale n'est pas attendu avant au mieux 2024 dans les trains ou les avions

Il y aura un avant et un après Covid-19. Tourisme, santé, travail, éducation... l'épidémie a déjà rebattu de nombreuses cartes, installant des tendances qui pourraient s'avérer durables.

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L'aérien en berne, mais pas pour toujours

Ce fut le premier effet palpable de la crise sanitaire. Les deux années de Covid-19 ont entraîné une montagne russe d'incertitudes, d'espoirs de relance et d'annulations pour ce secteur. Bon an, mal an, des normes plus ou moins acceptées, à commencer par le port du masque et un pass sanitaire reconnu partout en Europe, ont permis une reprise d'une bonne partie des déplacements. Mais les compagnies ont essuyé des milliards d'euros de pertes. Un retour à la normale n'est pas attendu avant au mieux 2024 dans les trains ou les avions.

Le trafic aérien mondial, amputé de deux tiers en 2020 n'a atteint fin 2021 que la moitié du niveau enregistré en 2019, accablé par la fermeture d'une grande partie de l'Asie et, jusqu'en novembre, des Etats-Unis.

Les lignes intérieures ou inter-régionales, à environ 79% des trafics d'avant-crise, ont mieux résisté que les liaisons intercontinentales (34%), victimes des frontières fermées avant même la vague Omicron.

A long terme en revanche, le secteur reste optimiste, comme en témoignent les carnets de commandes bien remplis chez Airbus et Boeing: avec la montée en puissance des classes moyennes en Asie notamment, les compagnies aériennes s’attendent même à accueillir 10 milliards de passagers par an en 2050 contre 4,4 milliards en 2019.

Dans les villes, les transports publics ont vu leur fréquentation s'effondrer -- par peur de la contamination. On note un essor remarqué du vélo -- pourtant assez limité en volume-- et surtout un fort retour de la voiture.

Explosion et transformation des ventes en ligne

L'épidémie de Covid-19 et son lot de confinements et fermetures administratives de magasins a été accélérateur durable de la vente en ligne.

Le panéliste eMarketer, cité par la Fédération du e-commerce français (Fevad), estime que la part des produits et services commandés sur internet (hors voyage, billetterie événementielle, services de restauration et jeux d'argent) était passée de 13,6% en 2019 à 18% des ventes totales dans le monde, pesant la bagatelle de 4 280 milliards de dollars.

Les moins jeunes étaient réticents? "On a observé l'arrivée de nouveaux clients, plus seniors, qui sont désormais fidélisés", indique à l'AFP Gaëlle Le Floch, spécialiste de la distribution chez Kantar.

Certaines catégories de produits, l'hygiène ou la beauté, semblaient moins propices à la vente en ligne? Les acteurs se sont adaptés pour proposer l'essayage en ligne et investi sur la "beauty tech".

La vie sociale des consommateurs a davantage lieu en ligne que devant les vitrines? Selon le cabinet de conseil Accenture, 492 milliards de dollars de ventes ont déjà été réalisées par le biais des réseaux sociaux en 2021, comme ces marques qui se glissent entre deux posts Instagram, un chiffre qui pourrait grimper à 1 200 milliards en 2025.

Rien ne semble pouvoir arrêter ce mouvement de fond, qui profite bien sûr à Amazon, aux résultats financiers étourdissants. Il a d'ailleurs aussi encouragé tous ses rivaux à se mettre à la vente en ligne, au point qu'en France en 2020 par exemple, les ventes du géant américain ont crû moins vite que le marché dans son ensemble, selon Kantar.

Boom du télétravail

La crise de la Covid a généralisé le télétravail, même si les pays riches ont pu plus facilement y recourir que les autres.

Selon les prévisions de l'entreprise de recherche Gartner, les télétravailleurs représenteront 32% de tous les employés dans le monde d'ici la fin de 2021, contre 17% en 2019.

Un rapport de l'OCDE publié en septembre indiquait que 47% des employés en France ont télétravaillé en 2020, une progression de plus de 25 points en un an. Au Japon, le taux de télétravail est passé de 10 à 28%.

Une tendance durable? Oui, répond l'OCDE: "la plupart des entreprises et des individus s'attendent à recourir davantage au télétravail", en particulier les travailleurs ayant un niveau de qualification élevé.

Une école à plusieurs vitesses

Pour l'Unesco, la perturbation mondiale de l’éducation causée par la pandémie de Covid-19 est la pire crise éducative jamais enregistrée.

Face à l'épidémie, la fermeture, plus ou moins longue des établissements scolaires ou d'enseignement supérieur a eu des conséquences dramatiques en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Dans cette catégorie, la part des enfants affectés par la pauvreté des apprentissages – de 53% avant la pandémie – pourrait potentiellement atteindre 70%.

Certaines régions du Brésil, du Pakistan, de l'Inde rurale, de l'Afrique du Sud ou encore du Mexique, entre autres, enregistrent des pertes substantielles d'apprentissage en mathématiques et en lecture.

Sur le long terme, la génération de jeunes actuellement à l'école risque de perdre près de 17 000 milliards de dollars de revenus en raison des carences entraînées par les fermetures d'établissements liées à la pandémie, s'alarment la Banque mondiale et des agences onusiennes.

Deux ans de Covid: "La désinformation est entrée dans les familles" (expert)

La pandémie a montré à tous l'ampleur et l'impact de la désinformation sur la société, explique à l'AFP Sebastian Dieguez, chercheur en neurosciences à l'Université de Fribourg (Suisse), co-auteur du livre "Le complotisme" (Ed. Margada).

Q: Quel bilan tirez-vous de ces deux ans de désinformation massive ? 

R: "Pour la première fois, on fait vraiment face à l'insuffisance du modèle strictement informatif. C'est quelque chose qu'on savait déjà pour le climat: il ne suffit pas de donner les faits ou de communiquer la science pour créer l'adhésion ou même faire comprendre ce qui se passe.

Avec la Covid, c'est devenu évident. Au début, personne ne savait rien et donc la science s'est progressivement et rapidement constituée, avec des incertitudes et hésitations. 

Parallèlement, les gens constituaient leur propre registre de savoir, parfois autour de la désinformation sur les réseaux ou du bouche-à-oreille, parfois autour de pure invention, de schémas que les gens ont eux-mêmes dans leur tête sur ce que c'est la maladie.

Ce que nous a montré cette pandémie, c'est aussi que la désinformation est un sujet à part entière: ce n'est pas juste un obstacle, un truc un peu pénible qui vient s'opposer à l'information. La désinformation se fabrique jour après jour, elle est rapide et opportuniste, elle relève plus de l'idéologie que de la crédulité.

C'est quelque chose de dynamique, d'actif, dans lequel des gens s'investissent. On le savait déjà plus ou moins, mais on ne l'avait jamais reçu comme ça en pleine face, en direct. 

C'est un point très important, qui devrait orienter les démarches des scientifiques, chercheurs, autorités, journalistes: ne plus prendre cela comme de simples bêtises mais comme de véritables projets de nature politique. 

Il faut bien sûr corriger les fausses informations mais il faut comprendre qu'il y a une frange de consommateurs de désinformation qui y adhèrent non pas en dépit du fait qu'elles sont fausses, mais précisément parce qu'elles sont fausses, niées par les autorités, rejetées, stigmatisées. Cela les rend attrayantes.

Ce n'est donc pas des gens qu'on va récupérer en transmettant les bonnes informations. Ils anticipent le fait d'être traités de naïfs ou de complotistes.  

Autre leçon de la pandémie: ils ne sont pas totalement isolés ou un petit groupe de farfelus".

Q: Justement, quel est l'impact sur la société ? 

R: "Ceux qui adhèrent activement ont une action sur le monde réel. Ils peuvent influencer les décisions: les autorités vont essayer de ne pas froisser, de peur des réactions, des manifestations etc.

Cela va rendre timorés les décideurs politiques, surtout en période d'élection.

La désinformation a plusieurs effets: elle induit en erreur mais elle va aussi altérer un environnement intellectuel général et avoir un impact sur ce qui va être dit, à cause de la pression d'une frange très minoritaire mais très bruyante.

On a l'impression --même si c'est difficile à prouver-- qu'on a adapté la lutte contre le virus à la susceptibilité de certains, par exemple avec les campagnes de vaccination, ce qui a agacé beaucoup de chercheurs. 

C'est vrai aussi dans les conversations quotidiennes : les gens ne veulent plus parler du virus parce qu'on sait que tel ou tel n'est pas d'accord et qu'on va +s'engueuler+. 

Les gens se retrouvent obligés de choisir un camp. Le concept de désinformation et de complotisme est entré dans les familles, il déchire les amitiés, les groupes sociaux. Il y a une polarisation, une extrémisation.

+Comment puis-je convaincre ma cousine d'arrêter de regarder ces vidéos?+ ou +ma mère a perdu totalement contact avec la réalité+: c'est ça aussi la préoccupation des gens.

Ils ont moins peur du virus que de ce que leur environnement social est devenu. Il y a un besoin de réparation sur les ravages de la désinformation".

Q: Est-on aujourd'hui mieux armé pour la combattre ?

R: "Malheureusement non. Mais on a peut-être une première leçon: si on veut faire passer la science, il ne faut pas oublier les sciences humaines (comme la psychologie sociale, ndlr).

Il faut savoir comment les gens se comportent, comment marche cette désinformation, comment elle circule. Et le faire main dans la main avec les épidémiologistes, les climatologues, qui n'arrivent pas à faire passer leur message. 

La désinformation exploite tous les nouveaux moyens de communication, internet, les réseaux sociaux... Mais ce sont des choses qu'on peut reprendre en main, pour l'information.

Il y a aussi le +fact-checking+, et le journalisme en général, mais aussi la législation qui doit s'adapter : est-ce qu'on censure ou pas (la désinformation qui circule les réseaux sociaux, ndlr) ? Et ne pas se contenter de commissions ou de rapports par-ci par-là".

Hausse de la faim dans le monde

La pandémie de Covid-19 aura des effets à long terme sur la sécurité alimentaire mondiale, après avoir contribué en 2020 à une envolée du nombre de personnes confrontées à la faim, a averti l'agence spécialisée des Nations unies FAO.

Cette aggravation de la faim dans le monde (+18% l'an dernier sur un an), la plus importante depuis au moins 15 ans, compromet plus que jamais l'objectif fixé par l'ONU de l'éradiquer d'ici 2030.

La Covid-19 a jeté 20 millions de personnes dans l'extrême pauvreté au cours de l'année 2021, souligne le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Elle a aussi plongé nombre de systèmes de santé dans le chaos, avec un effet délétère sur la lutte contre d'autres fléaux comme le VIH, la tuberculose ou le paludisme. Cette année, 23 millions d'enfants n'ont pas pu recevoir les vaccins de base.

Covid: ce que l'on sait désormais sur les moyens de se protéger

Il y a deux ans, un virus auquel l'humanité n'avait jamais été confrontée entraînait, le 11 janvier, un premier mort. En plus de bouleverser nos vies, la pandémie de Covid-19 a fait considérablement évoluer la science, y compris sur les manières de se protéger.

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C'est dans l'air

Au début de la pandémie, les autorités sanitaires insistaient beaucoup sur le lavage des mains pour empêcher la transmission de la Covid.

Mais courant 2020, un consensus a émergé chez les scientifiques: plus que par les mains souillées qu'on porte à son nez ou sa bouche, cette maladie se transmet massivement via les aérosols, nuages de particules que nous émettons lorsque nous respirons et, plus encore, lorsque nous parlons, crions ou chantons.

Dans une pièce fermée et mal aérée, ces aérosols peuvent flotter dans l'air pendant une longue durée et se déplacer dans tout l'espace, ce qui augmente considérablement les risques d'infection.

Malgré cela, l'importance de l'aération --qui disperse ces nuages contaminés, comme de la fumée de cigarette-- n'est pas toujours bien comprise par le grand public.

"Je pense qu'il y a eu une erreur de communication: on n'a pas été assez clairs sur l'aération, nous les scientifiques", a récemment assuré à l'AFP Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique qui guide le gouvernement français.

"Quand les scientifiques parlent des gestes barrières, il faut bien préciser aux gens que l'aération en fait partie", a-t-il ajouté.

Volte-face sur les masques

Conséquence directe de la prise de conscience sur la transmission par aérosols, le discours sur les masques a radicalement changé en deux ans.

Dans un premier temps l'Organisation mondiale de la santé et de nombreux gouvernements répétaient que les masques devaient être uniquement utilisés par les soignants, les malades et leur entourage proche, et non par le grand public.

Mais aux yeux des partisans du port du masque généralisé, ce discours était avant tout destiné à éviter une pénurie chez les soignants.

A partir du printemps 2020, changement de cap: le masque est devenu un outil essentiel de la lutte contre la pandémie, et son utilisation a même été rendue obligatoire par moments.

Au fur et à mesure de l'émergence de variants plus contagieux, les simples masques en tissu, moins filtrants, ont été délaissés au profit du masque chirurgical, devenu un symbole des années Covid.

Et avec la prise de pouvoir d'Omicron, à la contagiosité extrême, nombre de scientifiques conseillent désormais de passer au masque FFP2 en intérieur. Plus ajusté sur le visage et plus filtrant, ce masque est donc plus protecteur, mais aussi plus contraignant à porter.

Vaccins: un effet turbo...

La pandémie nous l'a appris: il est possible de concevoir de nouveaux vaccins contre une maladie inédite puis de commencer à les administrer mondialement en moins d'un an. Auparavant, ce processus prenait dix fois plus de temps.

Début janvier 2022, soit un peu plus d'un an après le début de la campagne de vaccination mondiale, environ la moitié de la population de la planète est complètement vaccinée contre la Covid, selon le site de l'université britannique d'Oxford Our world in data.

En revanche, ce qui était prévisible dès le début s'est confirmé: l'accès aux vaccins est très inégalitaire entre pays pauvres et pays riches.

"Si nous mettons fin à cette inégalité, nous mettons fin à la pandémie", a martelé le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans son message du Nouvel An. Son objectif est de "vacciner 70% des gens dans tous les pays d'ici juillet."

 ... mais pas magique

La vaccination a été l'outil primordial de la lutte contre la pandémie: sans elle, le bilan aurait été beaucoup plus lourd puisqu'elle protège contre les formes graves de la maladie.

Pourtant, certains espoirs qu'elle avait fait naître ne se sont pas confirmés.

A l'origine, on espérait que vacciner rapidement la planète permettrait de mettre un point final à la pandémie.

On sait désormais que ce ne sera pas le cas, car les vaccins n'empêchent pas de transmettre la Covid et leur efficacité baisse avec le temps.

Cette efficacité est en outre moins élevée contre les derniers variants --désormais Omicron et, avant lui, Delta-- qu'elle ne l'était contre la souche historique du coronavirus SARS-CoV-2.

Tout cela a incité les pays riches à intensifier leur campagne de rappel pour restaurer l'efficacité des vaccins contre l'infection. Mais on ignore encore combien de temps durera cet effet.

Tout miser sur les rappels, quitte à devoir les multiplier, pourrait donc n'être qu'une stratégie court-termiste, mettent en garde des spécialistes.

"Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel", a prévenu fin décembre Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Les vaccins ne mettront pas fin à la pandémie à eux seuls", a renchéri lundi sur Twitter Maria Van Kerkhove, responsable technique de l'OMS pour la Covid, en citant d'autres outils complémentaires: "La surveillance, les tests, l'isolement, les traitements, la ventilation, les masques ou la distanciation".


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.