Après avoir conduit à l'assaut du Capitole, la désinformation gangrène la politique américaine

Une vue du Capitole des États-Unis sur East Capitol Street au coucher du soleil, le 5 janvier 2022 à Washington, DC. (Photo, AFP)
Une vue du Capitole des États-Unis sur East Capitol Street au coucher du soleil, le 5 janvier 2022 à Washington, DC. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 janvier 2022

Après avoir conduit à l'assaut du Capitole, la désinformation gangrène la politique américaine

  • Twitter et Facebook ont suspendu ses comptes après les violences, et ses allégations ont depuis été réfutées par les responsables du processus électoral
  • Mais les réseaux sociaux, qui profitent de la polarisation de la société, facilitent leur propagation et permettent à ceux qui y croient de s'organiser pour mener des actions violentes

WASHINGTON : Lorsque les partisans de Donald Trump ont pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021, ils étaient chauffés à blanc par l'affirmation, maintes fois répétée mais sans aucun fondement, selon laquelle une fraude électorale généralisée aurait privé le républicain de la victoire à la présidentielle de 2020. Un an plus tard, ce mensonge perdure.

Donald Trump, alors l'un des plus puissants utilisateurs de Twitter, avait des mois durant -- et bien avant l'élection -- instillé l'idée chez ses dizaines de millions d'abonnés que l'élection pourrait être truquée. Le 6 janvier, juste avant l'assaut meurtrier, il avait fustigé une prétendue fraude électorale lors d'un meeting devant la Maison Blanche.

Twitter et Facebook ont suspendu ses comptes après les violences, et ses allégations ont depuis été réfutées par les responsables du processus électoral -- y compris républicains -- et des dizaines de tribunaux.

Mais les enquêtes d'opinion montrent que de nombreux Américains continuent d'adhérer au "grand mensonge" que le milliardaire républicain n'a cessé de marteler et dont les conséquences vont au-delà du 6 janvier 2021.

"Ces allégations répétées menacent l'intégrité et la confiance en notre système démocratique", prévient Nina Jankowicz, chercheuse auprès du cercle de réflexion Wilson Center.

«Née sur les réseaux sociaux»

Les fausses informations concernant les élections ne datent pas d'hier. Donald Trump lui-même en avait propagé en 2016 avant de battre Hillary Clinton. Mais les réseaux sociaux, qui profitent de la polarisation de la société, facilitent leur propagation et permettent à ceux qui y croient de s'organiser pour mener des actions violentes.

"L'attaque du 6 janvier est née sur les réseaux sociaux", explique Emerson Brooking, chercheur au Digital Forensic Research Lab, un centre de recherches basé à Washington, spécialisé dans l'analyse de la désinformation.

"Le mouvement +Stop the Steal+ (+Stop au vol+ des élections, ndlr) a enfermé des millions de gens dans une réalité alternative et les a conduits de l'illusion de masse à l'hystérie, puis à la violence collective contre le Congrès américain".

Ce mouvement, poursuit-il, "est devenu la chose la plus importante au monde pour des dizaines de milliers d'Américains".

Les plateformes de réseaux sociaux ont sévi contre ceux qui propageaient fausses informations et théories du complot, Facebook retirant notamment les contenus avec les termes "Stop the steal", et Twitter suspendant des dizaines de milliers de comptes liés à la nébuleuse complotiste QAnon, dont les adhérents ont joué un rôle important lors de l'assaut contre le Capitole.

Les réseaux sociaux "ont globalement réussi à bannir efficacement les mensonges liés aux élections", estime M. Brooking.

Mais ceux qui croient que l'élection a été volée sont toujours actifs sur les deux sites, et "le déni électoral s'appuie davantage sur un langage codé et des communautés fermées", continue-t-il.

En outre, même écarté de Twitter et Facebook, Donald Trump conserve une présence en ligne, notamment via une liste de diffusion par email qui a de nombreux abonnés, et continue de soutenir dans des communiqués que l'élection était "truquée".

«Stratégie gagnante»

Il bénéficie aussi du concours d'éminents soutiens qui relaient sa parole.

"Trump continue à faire parler de lui, pas sur Twitter ou Facebook, mais via plusieurs personnalités médiatiques de droite comme Dan Bongino (présentateur de la chaîne conservatrice Fox News, ndlr), Bill O'Reilly (animateur d'un podcast conservateur, ndlr) et Candace Owens (qui anime un talk show sur le site conservateur The Daily Wire, ndlr)", détaille Yunkang Yang, chercheur à l'université George Washington.

Et la méfiance à l'égard des médias traditionnels fait que ceux qui pensent que l'élection a été volée n'accordent aucun crédit aux journalistes qui démontrent qu'il n'en est rien.

"Même si la plupart des médias grand public ont consacré beaucoup de temps à démontrer que les allégations de fraude électorale étaient fausses, leur message n'atteint plus les électeurs républicains avec la même force qu'avant", ajoute M. Yang.

"Beaucoup de médias de droite ont alimenté le doute à propos de l'élection de 2020, certains affirmant carrément qu'elle avait été volée", offrant ainsi "un espace alternatif aux électeurs républicains ayant abandonné les médias traditionnels", dit-il.

Et en dépit du fait que Joe Bien occupe bel et bien la Maison Blanche, ceux qui croient aux allégations de fraude peuvent renforcer leurs vues sur des sites indépendants et des plateformes de réseau sociaux qui prospèrent grâce à la polarisation du paysage politique américain.

A l'approche des élections de mi-mandat cette année et du scrutin présidentiel de 2024 auquel Donald Trump pourrait se présenter, aucun signe d'amélioration n'est en vue.

"La désinformation et le déni électoral de 2020 ont failli réussir à renverser une élection démocratique", rappelle Emerson Brooking. "Il n'y a aucune raison de changer une stratégie gagnante."

Assaut contre le Capitole: un glossaire des événements du 6 janvier

Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump avaient pris d'assaut le Congrès où les élus étaient réunis pour certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine.

Les démocrates ont dénoncé une "insurrection" et une "tentative de coup d'Etat", tandis que l'ancien locataire de la Maison Blanche a défendu "une manifestation sans armes" de "patriotes" contre une élection "volée".

Voici quelques expressions utilisées par chaque camp pour qualifier les événements:

«Grand mensonge» et «Stop au vol»

Le slogan "Stop the Steal" ("Stop au vol") est au coeur de la manifestation du 6 janvier des partisans de Donald Trump. Ils dénonçaient des fraudes massives présumées qui auraient permis à Joe Biden de battre le président républicain le 3 novembre 2020.

Ces fraudes, alléguées par Donald Trump mais qui n'ont jamais été prouvées, seront qualifiées de "Big Lie" ("Grand mensonge") par les démocrates.

Mais ce mensonge a la vie dure. Selon des sondages, deux tiers des républicains estiment que Joe Biden n'est pas le vainqueur légitime du scrutin.

Le 6 janvier, les élus étaient rassemblés au Congrès pour certifier les résultats après que la justice eut écarté des dizaines de recours judiciaires et que des nouveaux décomptes de bulletins de vote dans des Etats-clés eurent confirmé la victoire de M. Biden.

A la Maison Blanche, Donald Trump haranguait ses troupes en fustigeant une élection "truquée" et en faisant pression sur Mike Pence afin qu'il bloque le processus en cours au Congrès. Ce qu'a refusé de faire le vice-président, arguant de son rôle strictement protocolaire.

Insurrection

Le président élu Joe Biden avait rapidement dénoncé "l'insurrection" en cours au Capitole, une expression ensuite utilisée par les grands médias pour décrire cette journée.

"Notre démocratie vit une agression sans précédent", avait-il dit, appelant Donald Trump à demander à ses troupes "la fin de ce siège".

Le républicain avait ensuite été visé par une procédure de destitution - la seconde de son mandat - pour "incitation à l'insurrection" et aux "violences contre le gouvernement" américain.

L'ex-président avait finalement échappé à la destitution lors d'un vote au Sénat.

Plus de 700 personnes ont été arrêtées pour avoir commis des violences ou être entrées illégalement dans un édifice public, mais aucune pour le crime d'"insurrection".

Coup d'Etat

Dans le livre "Peril", Bob Woodward et Robert Costa révèlent les procédés de la Maison Blanche et certains conseillers du président pour garder Donald Trump au pouvoir, et l'installation d'une "cellule de crise" dans l'hôtel de luxe Willard dans les jours précédant le 6 janvier.

Pour le juriste Laurence Tribe et des élus démocrates, ces manoeuvres faisaient partie d'une tentative de coup d'Etat constitutionnel.

L'une d'elles prévoyait que M. Trump fasse personnellement pression sur des responsables dans l'Etat crucial de Géorgie pour renverser le résultat de l'élection à son avantage. 

L'avocat conservateur John Eastman avait aussi élaboré un argumentaire juridique dans lequel Mike Pence récusait assez de grands électeurs tombés dans l'escarcelle de Joe Biden pour donner la victoire à Donald Trump.

"Ce plan s'apparente à un coup d'Etat", a affirmé l'élu républicain anti-Trump Adam Kinzinger, qui siège à la commission d'enquête parlementaire sur le 6 janvier.

«Embrassades»

Après le 6 janvier, les partisans de Donald Trump ont présenté un discours parallèle sur l'assaut contre le Congrès qui a fait cinq morts et dans lequel 140 policiers ont été blessés.

M. Trump a récemment affirmé que c'était une "manifestation sans aucune arme", assurant que l'"insurrection a eu lieu le 3 novembre" 2020, le jour de la présidentielle.

En mars, il avait dit sur Fox News que la foule de ses partisans n'avait posé "aucune menace".

"Ils sont entrés - ils n'auraient pas dû - et ils ont enlacé et embrassé les policiers", a-t-il affirmé, évoquant des "gestes de bienvenue" de la part de la police envers les manifestants.

D'autres républicains ont tenté de minimiser les violences. L'élu de Géorgie Andrew Clyde a ainsi comparé l'assaut à "une visite touristique normale", malgré des photos le montrant ce jour-là aidant la police à barricader les portes de la Chambre des représentants.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.