Pécresse veut « ressortir le Kärcher » pour convaincre sur la sécurité

La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse (Photo, AFP).
La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 janvier 2022

Pécresse veut « ressortir le Kärcher » pour convaincre sur la sécurité

  • Valérie Pécresse a brusquement grimpé dans les sondages après sa désignation comme candidate LR début décembre, et apparaît maintenant en mesure de menacer Emmanuel Macron
  • Avec ses remarques, la candidate LR reprend une critique récurrente à droite, qui décrit Emmanuel Macron comme mal à l'aise sur les sujets régaliens

PARIS : "Je vais ressortir le Kärcher": en déplacement dans le sud-est jeudi, Valérie Pécresse, reprenant la formule de Nicolas Sarkozy, s'affiche intraitable sur la sécurité, pour parler aux indécis tentés par l'extrême droite, en s'efforçant d'installer le duel avec Emmanuel Macron.

Pour ce premier gros déplacement de 2022, la candidate LR avait choisi les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse -deux départements où le Rassemblement national atteint des scores élevés- et le thème de la sécurité dont elle compte faire un marqueur.

Accompagnée d'Eric Ciotti, son très droitier conseiller "autorité", celle qui assure vouloir "remettre de l'ordre" a passé un long moment jeudi dans le centre de surveillance urbaine de Salon-de-Provence, s'intéressant aux 151 caméras et aux drones utilisés dans la ville pour la vidéo-protection, avant de se rendre sur un point de deal démantelé.

Elle devait poursuivre sa visite à Cavaillon pour rencontrer les forces de l'ordre et tenir une réunion publique, sa première de 2022.

"Il faut ressortir le Kärcher car il a été remis à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis dix ans", a-t-elle affirmé lors d'un point presse devant le commissariat de Salon-de-Provence, reprenant une formule employée par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'Intérieur, et restée dans les annales politiques.

Tacler Macron 

"Aujourd’hui il est temps de nettoyer les quartiers, il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, c'est eux qu'il faut harceler et punir, qu’il faut priver de leur citoyenneté", a-t-elle ajouté.

Construction de "20.000 places de prison supplémentaires", ouverture de "centres de détention provisoire dans des bâtiments désaffectés"... la candidate n'a pas exclu non plus de "faire intervenir en partie l'armée" lors des opérations de "sécurisation de zones" dans les quartiers.

Le langage est musclé, mais la candidate en est convaincue: "Ce que veulent les Français c'est des résultats tout de suite" car "on est en crise d’autorité". 

Une pique lancée à Emmanuel Macron, qui doit se rendre à Nice lundi sur le même thème. "S'il court après la candidate des Républicains sur ce thème, c’est bien qu’il y a de la fébrilité, de l’inquiétude dans son camp", a-t-elle affirmé à La Provence.

Valérie Pécresse a brusquement grimpé dans les sondages après sa désignation comme candidate LR début décembre, et apparaît maintenant en mesure de menacer Emmanuel Macron -même si elle reste loin derrière au premier tour: un sondage mercredi donnait 24% au chef de l'Etat contre 16% à Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour.

« Non-droit »

Avec ses remarques, la candidate LR reprend une critique récurrente à droite, qui décrit Emmanuel Macron comme mal à l'aise sur les sujets régaliens.

"On a un président qui discourt en permanence, pour insulter ou pour séduire. Les Français me connaissent moins, parce que j’agis", a affirmé la présidente de la région Ile-de-France.

Pour l'emporter, il lui faudra continuer à rassembler sa famille politique. La République en marche a du reste ironisé jeudi sur les divisions au sein des députés LR sur le vote du pass vaccinal, alors que Valérie Pécresse avait pris position pour.

Mais il lui faut aussi convaincre les hésitants qui pourraient être tentés par Eric Zemmour ou Marine Le Pen, un électorat très convoité. La candidate du Rassemblement national sera ce weekend à Béziers et Perpignan. 

"Nettoyer les quartiers" "zones de non-droit, voire parfois des zones de non-France"... les formules, sans concession, ont rapidement été critiquées.

"Avant de sortir le Kärcher de la cave pour lutter contre la délinquance, Valérie Pécresse devrait plutôt arrêter de subventionner l’immigration clandestine comme elle le fait avec les +mineurs+ isolés à la région Île-de-France", a lancé sur twitter Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national.

"Madame Pécresse est la candidate du centre, (...) un clone d’Emmanuel Macron", a de son côté affirmé Eric Zemmour sur Europe 1.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.