Trump renonce à s'exprimer jeudi, un an après l'assaut du Capitole

L'ancien président Donald Trump a fait volte-face mardi (Photo, AFP).
L'ancien président Donald Trump a fait volte-face mardi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

Trump renonce à s'exprimer jeudi, un an après l'assaut du Capitole

  • L'ex-homme d'affaires n'apporte pas d'explication claire à l'annulation de la conférence de presse qu'il prévoyait depuis sa luxueuse résidence en Floride
  • L'annonce de cet événement, qui aurait coïncidé avec un moment de recueillement du Congrès américain à Washington, avait été reçue comme une provocation de plus

WASHINGTON: L'affrontement à distance avec Joe Biden n'aura pas lieu: l'ancien président Donald Trump a fait volte-face mardi et renonce à donner une conférence de presse jeudi, un an exactement après l'assaut du Capitole par ses partisans. 

Dans un communiqué publié mardi, le républicain assure qu'il s'exprimera le 15 janvier, dans un meeting en Arizona. 

Il s'insurge à nouveau contre la "fraude" qui a selon lui, et sans qu'il n'en apporte aucune preuve, entaché la dernière élection présidentielle remportée par Joe Biden. "Le crime du siècle!" écrit Donald Trump, que son adversaire dméocrate a devancé de sept millions de voix. 

L'ex-homme d'affaires n'apporte pas d'explication claire à l'annulation de la conférence de presse qu'il prévoyait depuis sa luxueuse résidence en Floride (sud-est). 

Il dit renoncer "à la lumière" de la commission parlementaire "biaisée et malhonnête" qui enquête sur son rôle et celui de ses proches dans cette attaque qui a traumatisé l'Amérique. 

Le républicain charge également les médias "Fake News", l'une de ces cibles favorites. 

L'annonce de cet événement, qui aurait coïncidé avec un moment de recueillement du Congrès américain à Washington, avait été reçue comme une provocation de plus par les critiques de l'ancien président. 

Mais la perspective de cette prise de parole semblait également embarasser le camp républicain, sur lequel Donald Trump a pourtant une immense influence. La majorité des sympathisants du parti conservateur adhèrent en effet à la thèse du "vol" de la dernière élection présidentielle qu'il colporte 

"Le comportement de Trump n'a sans doute pas de précédent dans l'histoire américaine. Aucun ancien président n'a à ce point tenté de jeter le discrédit sur son successeur et sur le processus démocratique", estime Carl Tobias, professeur de droit à l'université de Richmond. 

Prise de parole de Joe Biden 

La volte-face de Donald Trump laisse la voie libre à Joe Biden, qui prendra bien la parole jeudi depuis l'enceinte du Capitole, même des milliers de partisans de son adversaire républicain ont essayé d'empêcher le Congrès de certifier son élection. 

"Il va parler du travail qui reste à faire pour assurer et renforcer notre démocratie et nos institutions, pour rejeter la haine et les mensonges que nous avons vus le 6 janvier, pour unir le pays", a dit mardi sa porte-parole Jen Psaki. Sécession". 

Une star de Fox News invitée à témoigner dans l'enquête sur l'assaut du Capitole

Un présentateur vedette de la chaîne préférée des conservateurs américains, Fox News, a été invité mardi à témoigner auprès de la commission qui enquête sur l'assaut du Capitole, en raison de sa proximité avec l'ancien président Donald Trump. 

Sean Hannity, star des médias conservateurs et invité régulier des meetings de Donald Trump, intéresse les élus de cette enquête parlementaire en raison de ses "dizaines de SMS" envoyés au milliardaire républicain et à son entourage dans les jours précédant et suivant l'invasion du Congrès américain. 

"Je suis très inquiet au sujet des prochaines 48 heures", écrit M. Hannity dans un des SMS, adressé le 5 janvier, la veille de l'attaque. 

Depuis son élection, Joe Biden semble répugner à s'en prendre frontalement à "l'autre type" ou "le gars d'avant" - les formulations employées par le président et par la Maison Blanche pour ne surtout pas nommer celui que, peut-être, il faudra à nouveau affronter lors de la présidentielle de 2024.  

Officiellement, Joe Biden compte se représenter, et le républicain, lui, laisse entendre qu'il y songe. 

Pour Lara Brown, professeure de sciences politiques à l'université George Washington, "le président et la vice-présidente (Kamala) Harris ne peuvent pas aller sur ce terrain" de l'attaque verbale directe "parce qu'ils ne veulent pas donner l'impression d'une +chasse aux sorcières+" orchestrée depuis la Maison Blanche, pour reprendre une expression chère à Donald Trump.  

Naïveté 

"L'administration Biden se disait qu'en prenant de bonnes décisions politiques, tout cela disparaîtrait, mais je crois que c'est de la naïveté", ajoute-t-elle. 

A croire Joe Biden, le meilleur moyen de contrer Donald Trump serait de réconcilier la classe moyenne américaine avec la démocratie représentative, en lui garantissant des emplois, du pouvoir d'achat et une certaine sérénité face à la mondialisation. 

Mais le président, de plus en plus impopulaire, peine à livrer les résultats espérés: les Etats-Unis subissent avec une immense lassitude une nouvelle vague de la pandémie, ses grandes réformes sociales sont bloquées au Congrès, le coût de la vie augmente... 

Rachel Bitecofer, stratège proche du camp démocrate, pense que Joe Biden devrait affronter plus crûment l'ancien homme d'affaires et le parti républicain. 

Face à un Donald Trump qui vient de soutenir, par voie de communiqué, le dirigeant hongrois ultra conservateur Viktor Orban, "nous devons être très francs sur ce que cela veut dire", juge-t-elle. 

Il s'agit, selon Rachel Bitecofer, d'un moyen pour l'ancien président "de signaler ce qu'il veut pour l'Amérique et ce n'est pas un avenir démocratique".  

Mais, déplore-t-elle, "il y a une vraie réticence à admettre à quel point l'attaque de la droite contre la démocratie est virulente". 

"Les menaces actuelles contre la démocratie sont réelles et inquiétantes", juge Carl Tobias. Il estime toutefois que "les Etats-Unis ont surmonté des crises bien plus dangereuses, en particulier la guerre de


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.