Electricité: vigilance élevée dans l'Hexagone après l'arrêt de 12 réacteurs

RTE évalue la disponibilité prévisionnelle entre 43 et 51 gigawatts pour janvier (sur une capacité de production nucléaire totale de 61 GW). (Photo, AFP)
RTE évalue la disponibilité prévisionnelle entre 43 et 51 gigawatts pour janvier (sur une capacité de production nucléaire totale de 61 GW). (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

Electricité: vigilance élevée dans l'Hexagone après l'arrêt de 12 réacteurs

  • La France, qui tire 70% de son courant de l'atome, subit une moindre disponibilité de son parc nucléaire lié à un calendrier de maintenance chargé
  • L'année 2022 devrait débuter avec 12 réacteurs à l'arrêt, sur un total de 56, dont deux unités arrêtées à cause de défauts sur des circuits de sécurité

L'approvisionnement de la France en électricité fera l'objet d'un niveau de vigilance renforcé en janvier à cause d'une moindre disponibilité du parc nucléaire, selon le gestionnaire du réseau.

Les prévisions météorologiques tempèrent toutefois les craintes quant à la sécurité d'alimentation: la survenue d'épisodes de froid sévère et durable, sources des pics de consommation, "apparaît très peu probable" au cours de la première quinzaine du mois et pour la suite "peu probable" (avec cependant un degré d’incertitude plus élevé), note RTE jeudi dans une note d'analyse sur l'équilibre entre l'offre et la demande.

Pour autant, le gestionnaire des lignes à haute tension a relevé son "niveau de vigilance", et prévoit une série de mesures dans un contexte de crise énergétique européenne et de tensions sur l'offre en France.

Le pays, qui tire 70% de son courant de l'atome, subit une moindre disponibilité de son parc nucléaire lié à un calendrier de maintenance chargé, en outre perturbé par les confinements de 2020. EDF a aussi dû à la mi-décembre arrêter deux réacteurs à Chooz (Ardennes) et prolonger l'arrêt de Civaux (Vienne), après la détection de défauts sur des circuits de sécurité.

RTE évalue ainsi la disponibilité prévisionnelle entre 43 et 51 gigawatts pour janvier (sur une capacité de production nucléaire totale de 61 GW), soit "le niveau le plus bas jamais atteint pour le parc nucléaire à cette période de l’année".

L'année 2022 devrait débuter avec 12 réacteurs à l'arrêt (sur 56), avant une amélioration en cours de mois, sauf aléa. EDF en comptait jusqu'à 17 à la mi-décembre.

Le gouvernement, lui, a demandé de prendre des mesures pour améliorer à court terme la sécurité d'approvisionnement, et un audit indépendant sur la maîtrise industrielle et l'optimisation des arrêts de réacteurs (avec un point d'étape attendu d'ici à la mi-mars).

L'électricien a annoncé avoir "réoptimisé" son planning de maintenance, ce qui devrait se ressentir à partir de février seulement, estime Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE, en charge du pôle Stratégie, prospective et évaluation.

Quant à la consommation électrique, la hausse des prix liée à la crise de l'énergie en Europe n'a pas conduit à un recul marqué de la demande et RTE maintient sa prévision de -1% à -2% par rapport à la période précédant la crise sanitaire.

C'est ainsi que la France, traditionnellement exportatrice d'électricité, a dû en importer depuis novembre, et ce, à des niveaux parfois proches des capacités techniques maximales comme entre les 20 et 22 décembre.

Aujourd'hui le pays dispose de stocks hydrauliques satisfaisants. RTE rappelle en outre l'existence de deux dernières centrales à charbon, à Saint-Avold et Cordemais: ces unités pourraient être utilisées en début d'hiver, mais leurs limites légales d'utilisation les rendraient assez vite indisponibles.

Dans ce contexte tendu, RTE dispose d'un panel de mesures exceptionnelles pour la suite de l'hiver. D'abord l'interruption de grands consommateurs industriels et une légère baisse de la tension sur les réseaux, "probables" en cas de grand froid (de l’ordre de 4°C en dessous des normales saisonnières) ou de faible production éolienne en Europe.

"En dernier ressort", en cas de froid durable couplé à l'absence de vent pour l'éolien, ou de nouvelle dégradation des capacités, notamment nucléaires, RTE pourra aussi "potentiellement recourir à des coupures ciblées de consommateurs", prévient-il.

Ces "coupures momentanées ne sont en rien un +blackout+ mais des opérations que nous contrôlons, mises en œuvre avec les distributeurs et les administrations de l’État", insiste Jean-Paul Roubin, directeur de l'exploitation de RTE, évoquant une mesure rarissime, dont le dernier exemple remonte aux années 1990 dans un contexte de mouvement social.

Un "délestage (...) localisé, limité à deux heures consécutives", et épargnant les consommateurs sensibles, en particulier le secteur de la santé, précise RTE.

RTE publiera fin janvier un diagnostic actualisé pour février. Dans l'intervalle, les consommateurs peuvent suivre la situation en temps réel sur le site Ecowatt (www.monecowatt.fr).


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.