SAN CRISTOBAL : Une étoile de sherif entourée des flèches vertes : c'est l’écusson de la Police de l'environnement de l'Etat de Tachira, dans l'ouest du Venezuela, projet pilote de tri des ordures et de recyclage.
"C'est gratifiant comme nouveau défi", se réjouit Jairo Ramirez, policier de 48 ans "content" de faire partie de cette nouvelle police de l'environnement.
Son rôle: "apprendre aux gens cette nouvelle culture" de tri des déchets et du recyclage. "Des choses que nous n'avons pas fait pendant tant d'années", précise-t-il.
Le recyclage en est à ses balbutiements au Venezuela.
Et les autorités, en lien avec l'entreprise privée "Ecole du recyclage", filiale d'une société de production de sacs en plastique, ont mis en place un programme à long terme.
Celui-ci s’appuie sur cette police plutôt spéciale: éduquer la population au ramassage et au tri des ordures de manière régulière et recycler ce qui peut l'être.
Les deux mesures les plus visibles sont ces nouveaux hommes en uniforme et l'installation de bacs de tri sélectif dans la ville.
La police a effectué ses premières patrouilles fin novembre. Elle ne compte que sept agents dont le but est surtout d'éduquer et de responsabiliser.
Mais, à long terme, elle devra verbaliser les mauvais comportements.
"Au début, les gens nous ont demandé si on était une police des parcs ! Mais on leur explique que c'est tout de qui concerne l'environnement. Que cela commence à San Cristobal mais que cela va s’étendre à tout l'Etat", explique Mariasela Carrero, une des policières, qui entend mettre l’accent sur "l'éducation".
"Pour moi, ça commence à la maison" avec mes deux enfants, dit-elle.
"C'est important. Il y a des gens irresponsables qui jettent tout dans la rue sans se préoccuper de savoir si ça peut être mauvais ou pas pour la santé", affirme Alberto Quintero, 62 ans, un habitant de San Cristobal, en jetant ses déchets triés.
L'Ecole du recyclage est en amont de la chaîne avec l'organisation de la police de l'environnement et l'installation des conteneurs, mais aussi en aval pour le traitement des déchets. Spécialisée dans le plastique, elle veut mettre en place des filières recyclant tous les matériaux.
A la tête du projet, Ronny Chacon estime qu'il faudra plusieurs années pour prendre des bonnes habitudes.
Mais "l'idée, c'est que l'Etat de Tachira et San Cristobal soient plus propres et plus sains" et de créer une nouvelle filière avec des entreprises créatrices de "richesse et d'emploi".