Brésil: après les inondations, la détresse et la polémique

Dans les villes où le niveau de l'eau a commencé à baisser, des montagnes de décombres apparaissent, dans un paysage de désolation. L'accès aux quartiers les plus sinistrés se fait seulement par bateau pneumatique ou par hélicoptère. (Photo, AFP)
Dans les villes où le niveau de l'eau a commencé à baisser, des montagnes de décombres apparaissent, dans un paysage de désolation. L'accès aux quartiers les plus sinistrés se fait seulement par bateau pneumatique ou par hélicoptère. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 décembre 2021

Brésil: après les inondations, la détresse et la polémique

  • Bolsonaro très critiqué pour son absence : plusieurs ministres ont survolé les zones sinistrées, pendant qu'il s'affichait en jet-ski sur une plage
  • Les inondations ont touché un tiers des municipalités de Bahia, affectant près d'un demi-million de personnes et faisant plus de 90000 déplacés

Les habitants de l'Etat de Bahia, dans le nord-est du Brésil, tentaient mercredi de sauver ce qu'ils pouvaient des décombres après des inondations causées par des pluies diluviennes, l'absence du président Jair Bolsonaro sur le terrain étant très critiquée.

Le bilan humain s'est encore alourdi, s'élevant à au moins 24 morts depuis fin novembre.

Les inondations ont touché 140 communes, soit un tiers des municipalités de Bahia, affectant près d'un demi-million de personnes et faisant plus de 90.000 déplacés.

Les météorologues craignent désormais que de violents orages chargés de pluie atteignent dans les prochains jours les Etats très peuplés du sud-est du Brésil, notamment ceux de Minas Gerais, Rio de Janeiro et Sao Paulo.

A Itapetinga, une des villes les plus touchées du sud de Bahia, Carlos Batista da Silva désigne sur le mur une trace au-dessus de sa tête qui montre le niveau atteint par l'eau.

"On a essayé d'enlever les meubles, mais on n'a pas eu le temps. On a seulement pu sauver la télé", confie-t-il à l'AFP.

À Itambé, autre ville du sud de Bahia, Watson Gomes montre ce qu'il reste de la maison de son beau-père: un pan de mur et un tas de bois, des restes de meubles détruits.

"On essaie de voir ce qu'on peut sauver dans les décombres. Dans certaines maisons, il a fallu casser la porte pour aider des personnes âgées à sortir", raconte-t-il.

"Quand j'ai pu revenir dans ma maison, j'avais de l'eau jusqu'au nombril. On a tout perdu, c'est une destruction totale", dit Eliane Silva, une autre habitante d'Itambé.

Dans les villes où le niveau de l'eau a commencé à baisser, des montagnes de décombres apparaissent, dans un paysage de désolation. L'accès aux quartiers les plus sinistrés se fait seulement par bateau pneumatique ou par hélicoptère.

Mais d'autres localités restent sous la menace de nouvelles inondations et des habitants ont dû être évacués par mesure de prévention.

Les pompiers de Bahia surveillent de près une dizaine de digues proches de la rupture et des cours d'eau qui menacent de déborder. Au total, plus de 40 routes ont été endommagées.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a signé mardi un décret autorisant un crédit extraordinaire de 200 millions de réais (environ 21 millions d'euros) pour la réparation des infrastructures de cinq États touchés par la pluie, dont 80 millions affectés à Bahia.

Mais le gouverneur de Bahia, Rui Costa, a estimé mardi que ces fonds étaient "insuffisants".

"L'étendue de la destruction est impressionnante. On dirait qu'il y a eu la guerre", a insisté cet élu du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, favori contre Jair Bolsonaro pour la présidentielle d'octobre 2022.

Lundi, Rui Costa décrivait déjà les inondations dans son État comme la "pire catastrophe de l'histoire de Bahia".

Le président Bolsonaro a été très critiqué pour son absence : plusieurs ministres ont survolé les zones sinistrées mardi, pendant que lui s'affichait en jet-ski sur une plage de l'Etat de Santa Catarina, dans le sud du Brésil.

"J'espère ne pas devoir écourter mes vacances", a déclaré le chef de l’État à des partisans, selon le site d'informations locales de Santa Catarina ND Mais.

Le mot-dièse #BolsonaroVagabundo (Bolsonaro fainéant) était un des plus utilisés au Brésil sur Twitter ces derniers jours.

Mercredi, le chef de l'Etat s'est contenté de publier sur les réseaux sociaux une vidéo d'un hélicoptère de la Marine apportant des vivres, avec comme message : "toujours-là à Bahia".

"Ce n'est pas juste de l'irresponsabilité, c'est un manque de compassion. Près de 500000 personnes ont été affectées par les inondations à Bahia et où est le président ?", a lancé mercredi sur Twitter le député de gauche Marcelo Freixo.

De nombreuses célébrités se sont mobilisées pour appeler aux dons afin de venir en aide aux sinistrés, notamment les chanteurs Gilberto Gil et Caetano Veloso, originaires de Bahia.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.