Réduire les quarantaines pour limiter les absences, le pari de l'administration Biden

L'administration Biden a limité la durée des quarantaines dans l'espoir de réduire les absences (Photo, AFP).
L'administration Biden a limité la durée des quarantaines dans l'espoir de réduire les absences (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 décembre 2021

Réduire les quarantaines pour limiter les absences, le pari de l'administration Biden

  • L'initiative a été saluée par les entreprises, en particulier les compagnies aériennes et les restaurateurs qui espèrent ainsi regarnir leurs équipes
  • La mesure marque surtout l'idée que la pandémie est devenue un élément que les entreprises doivent prendre en compte au jour le jour

NEW YORK: Face à la flambée des contaminations au Covid-19 qui cloue les avions au sol, perturbe les restaurants et annule des spectacles, l'administration Biden a limité la durée des quarantaines dans l'espoir de réduire les absences, une mesure accueillie diversement par le monde économique.

L'initiative a été saluée par les entreprises, en particulier les compagnies aériennes et les restaurateurs qui espèrent ainsi regarnir leurs équipes, mais est plutôt critiquée par les syndicats qui redoutent des pressions sur les salariés.

Pour les économistes, la mesure ne devrait avoir qu'un impact à la marge sur l'activité du pays en général.

Elle marque surtout l'idée que la pandémie est devenue un élément que les entreprises doivent prendre en compte au jour le jour.

"S'il n'y a pas de risque, pourquoi pas ? Je pense que ça peut nous aider dans la mesure où on a du mal à trouver des gens", remarque Dimitri Fetokakis, propriétaire à Houston (Texas) de trois restaurants employant environ 120 personnes.

Depuis le début de la pandémie, il a sans cesse dû s'adapter, y compris aux recommandations fluctuantes des autorités sanitaires, dit-il à l'AFP. "On doit continuer à vivre, on doit continuer à faire tourner nos entreprises."

Fatigue face à la pandémie

Les autorités sanitaires américaines ont réduit lundi de moitié la durée recommandée de quarantaine pour les personnes positives au Covid-19, de dix à cinq jours pour les personnes asymptomatiques, et de 14 à cinq pour les cas contacts non-vaccinés.

La majorité des infections ont lieu dans les deux jours précédant et les trois jours suivant l'apparition des symptômes, ont justifié les autorités, qui doivent trouver un délicat équilibre entre protection de la santé et problèmes économiques.

La compagnie aérienne Delta, qui avait publiquement appelé à ce changement, s'est réjoui de la décision de l'administration Biden, qui permet selon elle "plus de flexibilité pour organiser les emplois du temps des équipages et employés au moment de la période chargée des fêtes de fin d'année".

Des milliers de vols ont en effet dû être annulés ces derniers jours dans le monde à cause de la progression fulgurante du très contagieux variant Omicron, qui a contaminé ou exposé les personnels navigants à grande échelle.

Pour la fédération représentant les commerçants, NRF, aussi, la mesure est "bienvenue", notamment car elle apporte "plus de clarté".

À New York, elle va pouvoir aider des restaurants qui, en plus de subir l'annulation de nombreux évènements de fin d'année, ont été contraints de fermer lorsque leurs cuisiniers et serveurs ont dû s'isoler, estime Andrew Rigie de l'Alliance des métiers de l'hôtellerie-restauration.

"La vie doit continuer, de manière prudente, mais nous ne pouvons pas simplement arrêter l'économie à chaque fois", avance-t-il auprès de l'AFP.

Les syndicats sont plus réticents.

Quand l'administration avait décidé la semaine dernière, déjà, de raccourcir les périodes d'isolation pour les soignants atteints du Covid-19, et de ne plus imposer de quarantaine aux soignants pleinement vaccinés exposés au virus, le syndicat des infirmiers NNU avait prédit "plus de transmission, de maladies et de décès".

Le syndicat des stewards et hôtesses de l'air AFA craint de son côté que les entreprises fassent pression sur les travailleurs pour qu'ils retournent au travail au bout de cinq jours, même s'ils ne se sentent pas mieux.

"Nous ne pouvons pas laisser la lassitude face à la pandémie conduire à des décisions qui prolongent la durée de la pandémie ou en font porter la responsabilité aux travailleurs", déplore le syndicat dans un communiqué.

Effet psychologique

Pour Joseph LaVorgna, économiste en chef chez Natixis, les nouvelles recommandations sanitaires ne vont pas avoir "d'effet substantiel sur l'économie" mais pourraient avoir un "effet psychologique" positif. 

"Les gens s'inquiétaient il y a encore quelques semaines de devoir faire face à une nouvelle période de confinement", explique-t-il à l'AFP. Les nouvelles règles "éloignent cette perspective, poussant les gens à reprendre leur vie plus rapidement". 

Il est encore trop tôt pour quantifier précisément l'impact d'Omicron, d'autant que la période des fêtes a généralement tendance à brouiller les indicateurs, estime pour sa part Oren Klachkin d'Oxford Œconomicus. 

Abaisser la période de quarantaine, toutefois, atténuera "au moins temporairement les problèmes de manque de main d'oeuvre", avance-t-il.

Mais, remarque aussi l'économiste Joel Naroff, "cela ne va pas faire disparaitre les problèmes existants", comme les difficultés dans la chaîne d'approvisionnement en dehors des Etats-Unis, le faible taux de participation au marché du travail ou la fin des aides gouvernementales. 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.