RDC: un kamikaze tue cinq personnes dans l'est en faisant exploser sa bombe

«Le kamikaze, empêché par les vigiles d'accéder au bar bondé de clients, a activé la bombe à l'entrée. Le bilan encore provisoire fait état de six morts, dont le kamikaze, et 13 blessés admis dans les hôpitaux», a écrit le général de brigade Sylvain Ekenge. (Photo, AFP)
«Le kamikaze, empêché par les vigiles d'accéder au bar bondé de clients, a activé la bombe à l'entrée. Le bilan encore provisoire fait état de six morts, dont le kamikaze, et 13 blessés admis dans les hôpitaux», a écrit le général de brigade Sylvain Ekenge. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 décembre 2021

RDC: un kamikaze tue cinq personnes dans l'est en faisant exploser sa bombe

  • La bombe a explosé à l'intérieur du restaurant «In Box», situé dans le centre de la ville de Beni
  • Une source de la mairie de Beni a indiqué que parmi les personnes tuées, «il y a deux enfants»

BENI : Un kamikaze a tué au moins cinq personnes en faisant exploser sa bombe samedi à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où les autorités provinciales accusent les rebelles du groupe Forces démocratiques alliées (ADF).

Groupe le plus meurtrier en RDC, les ADF sont aussi accusées par l'Ouganda d'être responsables de récents attentats sur son sol, revendiqués par l'organisation djihadiste Etat islamique, qui présente ce groupe comme "sa province d'Afrique centrale" (Etat islamique en Afrique centrale, ISCAP).

"Le kamikaze, empêché par les vigiles d'accéder au bar bondé de clients, a activé la bombe à l'entrée. Le bilan encore provisoire fait état de six morts, dont le kamikaze, et 13 blessés admis dans les hôpitaux", a écrit le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, dans un communiqué attribuant l'attaque aux ADF.

Quelques minutes après l'explosion, un correspondant de l'AFP avait vu trois corps déchiquetés. La mairie avait appelé les habitants à rentrer chez eux, par crainte d'autres attaques.

Une source de la mairie de Beni a indiqué que parmi les personnes tuées, "il y a deux enfants".

"Parmi les blessés se trouvent les deux bourgmestres adjoints des communes de Mulekera et de Ruwenzori", a-t-elle ajouté, indiquant que "les terroristes ADF aux abois ont actionné leurs cellules dormantes dans la ville de Beni en vue de déclencher des actions contre les paisibles citoyens".

La bombe a explosé à l'intérieur du restaurant "In Box", situé dans le centre de la ville de Beni, où plus d'une trentaine de personnes célébraient Noël, selon deux témoins interrogés par l'AFP.

Des débris de chaises, des tables, des verres et des bouteilles sont éparpillés dans le restaurant, a constaté un correspondant de l'AFP.

"J'étais assis là. Il y avait une moto en stationnement. Subitement, la moto est partie en trombe, puis il y a eu un bruit assourdissant", a témoigné auprès de l'AFP Nicolas Ekila, animateur d'une radio de Beni.

Un véhicule de police a emmené les blessés dans un centre médical proche, qui a immédiatement été fermé au public.

Milliers de civils tués

Le 27 juin, l'explosion d'une bombe artisanale dans une église catholique a blessé deux femmes. Le même jour, le porteur d'une bombe a été tué dans l'explosion de son engin près d'un bar et non loin d'une mosquée. La veille un autre engin avait explosé non loin d'une station-services, sans faire de dégâts.

Les autorités avaient déjà accusé les rebelles ADF d'être responsables de ces attentats à Beni.

Le Nord-Kivu et l'Ituri sont depuis début mai sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a donné les pleins pouvoirs aux militaires mais qui n'a pas permis, jusqu'à présent, de stopper les exactions des groupes armés.

Dans ces deux provinces de la RDC, les armées congolaise et ougandaise mènent depuis le 30 novembre des opérations militaires conjointes contre des positions des ADF. 

Ce groupe est historiquement une coalition rebelle d'origine ougandaise, dont le groupe le plus important était musulman, qui s'opposait au président ougandais Yoweri Museveni.

Mais il s'est établi dans l'est de la RDC en 1995, devenant le plus meurtrier des nombreux groupes rebelles de la région.

La mort de milliers de civils leur est attribuée durant la dernière décennie en RDC, ainsi que des attentats à la bombe dans la capitale ougandaise Kampala.

Les Etats-Unis ont placé le 11 mars les ADF sur leur liste de "groupes terroristes" affiliés aux djihadistes de l'EI.


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.