BASSE-TERRE: Des manifestants du collectif antipass sanitaire ont fait irruption jeudi dans l'hémicycle du Conseil régional de la Guadeloupe à Basse-Terre, en brisant des vitres et d'autres objets, a appris l'AFP auprès du Conseil régional.
"Le collectif a cassé le portail d'entrée et la porte du hall d'accueil, et ils sont entrés dans l'hémicycle alors que s'achevait une plénière", selon une responsable de la communication à la région. Elle a ajouté que les élus avaient "eu le temps de quitter l'hémicycle" et que le président de la région, Ary Chalus "s'est enfermé dans son bureau".
Selon les images diffusées par la chaine locale Guadeloupe la 1ère, les manifestants ont envahi l'hémicycle en chantant. "Non à l'obligation vaccinale! Non au pass sanitaire", pouvait-on lire sur une banderole.
"Il y a plus d'une centaine de personnes dans l'hémicycle", selon le service de presse de la région, mais au total ce sont "plus de 400 personnes" qui ont envahi les lieux, en comptant celles restées à l'extérieur. "Ils nous empêchent de sortir", a-t-elle ajouté.
En Guadeloupe, la résistance à la vaccination est forte. L'archipel a été touché en novembre par un mouvement de contestation, parfois violent, né de l'opposition à l'obligation faite au personnel soignant et aux pompiers de se vacciner contre le Covid-19. Des revendications sociales plus larges ont émergé par la suite.
Cette contestation est menée par un collectif d'organisations, notamment syndicales et citoyennes, très revendicatif.
Les négociations qui devaient débuter mi décembre pour résoudre cette crise ont avorté à la mi-décembre et n'ont pas repris après que les élus ont quitté la table des négociations au motif que la principale revendication du collectif, revenir sur l'obligation vaccinale, était des compétences de l'Etat, pas des leurs. Pour satisfaire les autres points de revendication, ils ont formulé leurs propositions sur les questions sociales et familiales sur un site internet.
Ce week-end, des manifestations se sont déroulées en plusieurs lieux de l'île. Samedi, les manifestants ont durant plusieurs heures bloqué l'accès au plus grand centre commercial de l'île, bondé, quelques jours avant Noël, bloquant des gens à l'intérieur.
Un incendie s'est ensuite déclaré dans l'hypermarché. Après un dépôt de plainte de la direction de l'établissement, l'enquête devra déterminer "si les deux faits sont liés", a indiqué le parquet de Pointe-à-Pitre.
Des violences sont également régulièrement commises dans l'enceinte du CHU de Pointe-à-Pitre, à l'encontre de la direction mais aussi de soignants non suspendus.
Lors d'une précédente intrusion fin octobre au siège de la région des manifestants avaient remplacé le drapeau français sur la préfecture par le drapeau indépendantiste de Guadeloupe.