UE: Macron et Draghi appellent à réformer les règles de Maastricht

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le Premier ministre italien Mario Draghi se serrent la main lors d'une conférence de presse conjointe après la signature du traité du Quirinal entre l'Italie et la France le 26 novembre 2021, qui vise à fournir un cadre stable et formalisé pour la coopération dans les relations entre les deux pays. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le Premier ministre italien Mario Draghi se serrent la main lors d'une conférence de presse conjointe après la signature du traité du Quirinal entre l'Italie et la France le 26 novembre 2021, qui vise à fournir un cadre stable et formalisé pour la coopération dans les relations entre les deux pays. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 décembre 2021

UE: Macron et Draghi appellent à réformer les règles de Maastricht

  • Emmanuel Macron avait déjà annoncé le 9 décembre vouloir faire de la réforme des critères de Maastricht l'une des priorités de la présidence française de l'UE
  • Son message, appuyé cette fois par son homologue italien, vise à convaincre les pays de l'UE les plus attachés aux règles de la rigueur

PARIS: Emmanuel Macron et Mario Draghi ont appelé jeudi les pays de l'UE à réformer les règles budgétaires européennes définies par les critères de Maastricht, afin de permettre davantage de dépenses d'investissement, tout en reconnaissant qu'il faudra aussi réduire les dettes.

"De la même façon que ces règles n’ont pas bridé notre réponse à la pandémie, elles ne doivent désormais pas nous empêcher de réaliser tous les investissements nécessaires", affirment les deux dirigeants français et italien dans une tribune parue sur le site du Financial Times.

Emmanuel Macron avait déjà annoncé le 9 décembre vouloir faire de la réforme des critères de Maastricht l'une des priorités de la présidence française de l'UE, estimant que la question du "pour ou contre le 3%" de déficit par rapport au PIB était "dépassée".

Son message, appuyé cette fois par son homologue italien, vise à convaincre les pays de l'UE les plus attachés aux règles de la rigueur, dont ceux du nord de l'Europe qui avaient exprimé des réticences avant l'adoption d'un budget de relance exceptionnel post-pandémie. Et aussi l'Allemagne du nouveau chancelier Olaf Scholz, pour l'instant beaucoup plus réservé sur le sujet. 

"Nous devons réduire notre niveau d’endettement, aucun doute n’est permis à ce sujet, mais nous ne pouvons pas espérer atteindre cet objectif en augmentant les impôts ou en réalisant des coupes insoutenables dans les dépenses sociales, ni tuer la croissance dans l’œuf en rééquilibrant les finances publiques par un ajustement budgétaire qui ne serait pas viable", soulignent les deux dirigeants.

"Nous devons disposer d’une plus grande marge de manœuvre et pouvoir réaliser les dépenses clés nécessaires à notre avenir et à notre souveraineté. Les règles budgétaires devraient favoriser la dette créée pour financer ces investissements, qui contribuent indéniablement au bien-être des générations futures et à la croissance à long terme", ajoutent-ils.

Vers une Agence européenne de la dette?

Les responsables français et italien ont montré leur appel à d'autres dirigeants, notamment au chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, qui généralement partagent leurs vues, ainsi qu'à Olaf Scholz, mais aucun des deux ne l'a signé. Ce qui n'indique toutefois pas un désaccord, selon l'Elysée.

Leur tribune suggère en particulier de discuter de manière "approfondie" de la création d'une Agence européenne de la dette, détaillée dans un article signé par plusieurs experts, dont le conseiller économique d'Emmanuel Macron Charles-Henri Weymuller. 

Il s'agirait de transférer les dettes des Etats membres, actuellement inscrites au bilan de la Banque centrale européenne, vers une Agence européenne distincte, chargée de gérer ces dettes et de les refinancer en lançant des emprunts. Ce qui allègerait le bilan de la BCE et aiderait sa politique monétaire. 

Les experts proposent aussi que de nouvelles règles budgétaires établissent pour chaque Etat-membre "une cible de trajectoire" de la réduction de la dette sur 5 ans - plutôt qu'un niveau uniforme de dette en fonction du PIB, comme actuellement - ainsi qu'un plafond de hausse des dépenses publiques, tenant compte de la "qualité" des ces dépenses, pour "récompenser" celles qui bénéficient à la croissance ou au climat, par exemple, avec une sorte de "bonus-malus". 

Selon l'Elysée, Emmanuel Macron souhaite que le sommet des dirigeants de l'UE des 10 et 11 mars, qui sera organisé par la France, permettre de réaliser une estimation des besoins d’investissement, afin d'ensuite pouvoir établir de nouvelles règles pour y parvenir.

Ces travaux, souhaite la présidence française, doivent impliquer tous les gouvernements de l’UE mais aussi les partenaires sociaux et la société civile, dans les prochaines semaines.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.