La pêche française, une force vieillissante chahutée par le Brexit

Le président français Emmanuel Macron, aux côtés du ministre français des Affaires européennes Clément Beaune, assiste à une réunion avec une délégation de pêcheurs français, sur les licences de pêche post-Brexit dans la Manche au palais de l'Élysée à Paris, France, le 17 décembre , 2021.(AFP)
Le président français Emmanuel Macron, aux côtés du ministre français des Affaires européennes Clément Beaune, assiste à une réunion avec une délégation de pêcheurs français, sur les licences de pêche post-Brexit dans la Manche au palais de l'Élysée à Paris, France, le 17 décembre , 2021.(AFP)
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Publié le Jeudi 23 décembre 2021

La pêche française, une force vieillissante chahutée par le Brexit

  • La France est le troisième producteur de poissons (pêche et aquaculture confondues) de l'Union européenne, derrière l'Espagne et le Danemark
  • Malgré cela, la pêche française reste minoritaire sur les étals nationaux (25% du poisson vendu) et déficitaire, avec des importations qui excèdent largement ses exportations

PARIS : Un secteur prospère et une armada vieillissante: tour d'horizon de la pêche française, éprouvée par le Brexit et confrontée aux défis d'une modernisation plus verte.

Une force en Europe, mais déficitaire

La France est le troisième producteur de poissons (pêche et aquaculture confondues) de l'Union européenne, derrière l'Espagne et le Danemark, avec quelque 720.000 tonnes en 2019, selon les données du ministère de la Mer.

En 2019, la France a vendu pour 1,2 milliard d'euros de poissons. Elle est, par ailleurs, le leader européen de la production d'huîtres et au premier rang des ventes (en valeur) pour les moules (2e derrière l'Espagne en volume).

Malgré cela, la pêche française reste minoritaire sur les étals nationaux (25% du poisson vendu) et déficitaire, avec des importations qui excèdent largement ses exportations, contribuant pour 4,3 milliards d'euros au déficit du commerce extérieur français.

Le goût des Français pour le saumon et la crevette pèse dans la balance: ces deux espèces constituent, à elles seules, le tiers des importations de poissons (2,2 milliards d'euros en 2018).

Des armements vieillissants

La flotte française a diminué de plus d'un quart en 20 ans, pour atteindre 6.034 navires en 2020, dont quelque 4.000 en métropole.

Elle est composée essentiellement de petits bateaux: 5.166 navires de moins de 12 mètres, contre moins de 300 navires dédiés à la pêche au grand large.

La pêche au chalut approvisionne la moitié de l'offre française. Elle permet de pêcher les espèces près du fond comme le cabillaud, le merlu, ou la lotte ainsi que des espèces pélagiques comme l'anchois.

Le reste des approvisionnements se fait avec des filets (raie, sole), mais aussi à la drague (coquilles Saint-Jacques), avec des casiers (crabes, homards) et à la palangre (requins, thons et dorades).

La pêche française est engagée dans un renouvellement de sa flotte, vieillissante. Entre 2017 et 2019, une vingtaine de navires de 18-24 mètres sont sortis des chantiers. Objectifs: réduire la facture énergétique, améliorer la qualité de vie à bord pour attirer de nouveaux marins et développer une pêche plus verte.

Un métier rémunérateur qui manque de bras 

En 2019, la France comptait 13.120 marins-pêcheurs (en équivalent temps plein). Près de la moitié (46%) ont plus de 45 ans et partiront dans les 5 à 10 ans.

Leur rémunération mensuelle varie entre 2.500 et 3.000 euros nets, selon France Filière Pêche, avec de fortes variations dans l'année selon les espèces pêchées et la météo.

Et pourtant, la filière a du mal à recruter: on estime entre 200 et 300 le nombre de matelots qui manquent.

Pointés du doigt comme responsables de la surpêche, les marins ont pourtant participé aux efforts communs: outre le respect des quotas et périodes de pêche, ils participent à la gestion durable de la ressource, par exemple pour la coquille Saint-Jacques, en ensemençant les côtés de la Manche.

En 2020, 60% des volumes pêchés en France étaient issus de stocks exploités durablement, contre 15% il y a 20 ans, selon l'Ifremer. Un effort "compatible avec l'objectif de rendement maximal durable" fixé par la Politique commune de la pêche.

Mais il y a encore 21% de stocks surpêchés (sole, merlan, cabillaud) et 2% des populations sont considérées comme effondrées, comme le merlu en Méditerranée.

Dans le cadre du plan de relance lancé à l'été 2020, 100 millions d'euros sont destinés au renforcement d'un modèle de pêche et d'aquaculture durable et 200 millions au verdissement des ports.

Le choc du Brexit

Si plus d'un millier de licences de pêches post-Brexit ont finalement été octroyées par le Royaume-Uni et les îles anglo-normandes, des dizaines de pêcheurs restent sur le carreau, un an après l'accord de commerce entre Londres et Bruxelles.

Durant cette année, certains pêcheurs, notamment des Haut-de-France, n'ont eu aucun accès aux eaux britanniques, où ils se retrouvent à peine sortis du port de Boulogne-sur-Mer, et affichent des pertes de 20% à 50% de leur chiffre d'affaires, selon le comité national des pêches.

La France s'est engagée à indemniser ceux affectés par le Brexit, mais le manque de visibilité freine les projets d'investissement: les pêcheurs s'inquiètent des modalités techniques (types de filets, quotas) dont seront assorties les nouvelles licences.

Ils redoutent un "risque de surpêche", notamment après l'été 2026 quand les navires européens devront renoncer à 25% de leurs captures dans les eaux britanniques.

 

Brexit: un an de bataille franco-britannique et le coeur lourd des pêcheurs

Un "long supplice", un "brouillard épais": les pêcheurs français, durement éprouvés par un an de bataille entre Paris et Londres pour obtenir des licences post-Brexit, ont pris acte, dans un mélange de soulagement et d'amertume, de la fin d'une époque.

La veille de Noël 2020, alors que Bruxelles et Londres scellaient enfin un accord de commerce permettant d'éviter le désastre d'un "no deal", ils se disaient plongés dans le noir, "à la merci des Anglais".

Pour certains d'entre eux, on en est toujours là: "On a finalement obtenu un paquet de licences mais maintenant on attend de connaître les modalités de pêche (quotas, période, techniques): on n'a aucune prise là-dessus, tout est entre les mains de Londres", résume Romain Davodet, pêcheur normand de homards et de bulots.

S'ils saluent "l'engagement clair" du gouvernement français à leurs côtés, les pêcheurs ne décolèrent pas contre la Commission européenne qui les a "mal défendus", "trop tard" et noyés sous "une tonne de paperasserie".

"On est soulagés de voir cette période se terminer mais beaucoup en ont assez, même des jeunes veulent quitter le métier", regrette Olivier Leprêtre, président du comité des pêches des Haut-de-France.

L'accord post-Brexit a instauré une période de transition jusqu'à l'été 2026, date à laquelle les pêcheurs européens devront renoncer à 25% des captures dans les eaux britanniques --qui s'élèvent en valeur à environ 650 millions d'euros par an.

Le texte prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Pendant un an, Français et Britanniques se sont disputés sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.

Parmi les Européens, les Français occupent une position singulière du fait de la forte interdépendance entre les deux rives de la Manche: près de 25% des captures françaises sont effectuées dans les eaux britanniques, tandis que 70% des produits de la mer britanniques sont exportés vers l'Europe, avec la France comme premier débouché.

Des importations qui font vivre toute une activité industrielle littorale, du mareyage aux usines de transformation du Boulonnais.

« Se parler à nouveau »

Les premières licences sont arrivées dès janvier pour la zone économique exclusive britannique (12-200 milles), où se pratique une pêche hauturière: les Français obtiennent 734 des 1.674 autorisations européennes.

Les négociations s'enlisent rapidement pour tout le reste et en particulier concernant les petits bateaux de moins de douze mètres, auxquels l'UE n'imposait pas alors d'être dotés d'un système de géolocalisation et qui peinent à apporter la preuve d'une antériorité de leur activité.

Le ton monte, frôlant la confrontation à plusieurs reprises en 2021: un blocus de Jersey par les pêcheurs français en mai, qui a entraîné l'envoi de deux patrouilleurs britanniques; des menaces françaises de sanctions en octobre; le blocage côté français du terminal fret du tunnel sous la Manche en novembre.

Paris a revu à la baisse ses exigences, écartant des dizaines de dossiers fragiles, mais a demandé en retour la "bonne foi" de Londres, qui assurait s'en tenir à de stricts "critères techniques".

Cela dure des mois: Paris finit par critiquer ouvertement la "mollesse" de la Commission européenne, qui impose à Londres la date du 10 décembre pour régler le litige. Tout en rejetant cet "ultimatum", le Royaume-Uni délivre une dernière poignée de licences.

"Nous avons obtenu 1.034 licences, il en manque encore 74", dira la ministre de la Mer Annick Girardin.

Mais une page est tournée et le président Emmanuel Macron l'explique lui-même aux pêcheurs, qu'il reçoit à l'Elysée. La France va demander à la Commission d'engager une procédure de contentieux contre le Royaume-Uni et lance en parallèle un "plan d'accompagnement" pour les professionnels restés à quai.

Pierre Vogel, pêcheur de coquilles à Saint-Malo, a fourni "tous les papiers possibles" et attend toujours sa licence de Jersey. Son dossier est en haut de la pile mais il redoute que "cela dure encore des mois".

"La bonne nouvelle, c'est qu'on va pouvoir se parler à nouveau directement. On partage cette mer depuis si longtemps, dit-il. C'est une vieille histoire avec Jersey", sous souveraineté anglaise depuis le raid éclair de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie couronné roi d'Angleterre le jour de Noël 1066. 

Le choc du Brexit

Si plus d'un millier de licences de pêches post-Brexit ont finalement été octroyées par le Royaume-Uni et les îles anglo-normandes, des dizaines de pêcheurs restent sur le carreau, un an après l'accord de commerce entre Londres et Bruxelles.

Durant cette année, certains pêcheurs, notamment des Haut-de-France, n'ont eu aucun accès aux eaux britanniques, où ils se retrouvent à peine sortis du port de Boulogne-sur-Mer, et affichent des pertes de 20% à 50% de leur chiffre d'affaires, selon le comité national des pêches.

La France s'est engagée à indemniser ceux affectés par le Brexit, mais le manque de visibilité freine les projets d'investissement: les pêcheurs s'inquiètent des modalités techniques (types de filets, quotas) dont seront assorties les nouvelles licences.

Ils redoutent un "risque de surpêche", notamment après l'été 2026 quand les navires européens devront renoncer à 25% de leurs captures dans les eaux britanniques.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".