Philippines: dans l'île dévastée de Bohol, l'appel à l'aide des survivants du typhon

Un habitant se tient à l'intérieur de sa maison détruite dans la ville de Loboc, dans la province de Bohol, le 21 décembre 2021, quelques jours après que le super typhon Rai ait dévasté la province.(AFP)
Un habitant se tient à l'intérieur de sa maison détruite dans la ville de Loboc, dans la province de Bohol, le 21 décembre 2021, quelques jours après que le super typhon Rai ait dévasté la province.(AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Philippines: dans l'île dévastée de Bohol, l'appel à l'aide des survivants du typhon

  • Bohol est l'une des provinces des Philippines les plus durement touchées par Rai
  • Le typhon, accompagné de vents qui ont atteint 195 km/h, a également semé la mort et la désolation sur les îles de Siargao, Dinagat et Mindanao

LOBOC : Au milieu des ruines de sa maison, Concepcion Tumanda pleure. "Nous n'avons plus rien", se lamente-t-elle, quelques jours après le passage dévastateur du typhon Rai sur son île des Philippines.

"La maison est détruite, tout est démoli", se plaint à l'AFP Mme Tumanda, une habitante de la ville de Loboc, sur la côte de l'île de Bohol, où le typhon a déversé des pluies torrentielles, arraché des toits et des arbres et renversé des bateaux de pêche.

Connue pour ses sites de plongée, ses curieuses collines de forme cônique et ses tarsiers - de petits primates aux grands yeux -, Bohol est l'une des provinces des Philippines les plus durement touchées par Rai. Les autorités y ont recensé 98 morts et 16 disparus, sur un bilan national d'au moins 375 morts.

Le gouverneur de l'île, Arthur Yap, a exhorté le président Rordigo Duterte à lui envoyer des fonds pour acheter de l'eau et des aliments pour les habitants. L'île est en outre largement privée d'électricité et de communications.

"On a besoin de nourriture, surtout du riz, de l'eau", dit Giselle Toledo, dont la maison a été emportée par les inondations. "Nous n'avons rien pu sauver. Nous ne savons pas comment reprendre nos vies".

Le typhon, accompagné de vents qui ont atteint 195 km/h, a également semé la mort et la désolation sur les îles de Siargao, Dinagat et Mindanao.

Le président Duterte a déclaré l'état de catastrophe naturelle dans les régions affectées, débloquant des fonds pour l'aide d'urgence et donnant aux autorités locales le pouvoir de contrôler les prix.


« Accélérez l'aide !»

 

L'armée a déployé des navires, des avions et des camions pour apporter des aliments, de l'eau potable et de l'aide médicale aux survivants. La Croix Rouge distribue également des denrées, et de nombreux pays ont promis plusieurs millions de dollars d'assistance.

Mais pour les autorités locales et les habitants, cette aide n'arrive pas assez vite.

"S'il vous plaît, accélérez l'aide! C'est notre dernier espoir car nous n'avons rien d'autre", supplie un travailleur d'un restaurant flottant sur la rivière Loboc qui a été détruit par le typhon.

Sur les routes de Bohol, de longues files de gens attendant pour remplir des bidons d'eau se sont formées. "L'eau est notre principal problème", dit Jocelyn Escudero, réfugiée avec sa famille dans un centre d'évacuation après avoir perdu sa maison.

"Les bidons apportés par les agences d'aide humanitaire ne sont pas très grands, ils font juste cinq litres, alors on est à court d'eau tout le temps", poursuit-elle, ajoutant avoir "juste assez" de nourriture pour pouvoir tenir une journée.

Beaucoup ont fui leurs maisons à l'approche du typhon, mais certains ont décidé de rester coûte que coûte, pour veiller sur leurs propriétés, leurs cochons et leurs poules. 

Certains se sont retrouvés coupés du monde par les inondations et ont passé trois jours sans manger, raconte Pedro Acuña, le chef d'un village, qui a finalement réussi à leur apporter des aliments à bord d'un bateau à rames.

Près d'une semaine après le passage du typhon, des habitants tentent toujours de récupérer des meubles et d'autres biens dans les décombres de leurs logements.

Telesfora Toledo, une femme âgée, dit ne pas savoir comment recommencer à vivre, avec "tant de choses qui ont besoin d'être réparées".

"C'est si douloureux de voir ce qu'il reste de la maison", se désole-t-elle, en ramassant des assiettes et d'autres ustensiles ayant survécu au désastre. "On va essayer de réparer, si quelqu'un nous donne du bois et de quoi fabriquer un toit".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.