Washington propose à l'ONU de faciliter sur un an l'aide humanitaire à l'Afghanistan

La position de Pékin, détenteur d'un droit de veto comme membre permanent du Conseil de sécurité, n'est pas connue à ce stade sur ce projet. (Photo, AFP)
La position de Pékin, détenteur d'un droit de veto comme membre permanent du Conseil de sécurité, n'est pas connue à ce stade sur ce projet. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 décembre 2021

Washington propose à l'ONU de faciliter sur un an l'aide humanitaire à l'Afghanistan

  • Profondément remanié par rapport à une première version rejetée dans la journée par la Chine, la Russie, mais aussi l'Inde, la France ou le Royaume-Uni, ce texte a été transmis lundi soir au Conseil et pourrait faire l'objet d'un vote prochainement
  • Plus tôt, la Chine, soutenue par la Russie, avait bloqué un premier projet américain prévoyant d'autoriser au cas par cas des exemptions aux sanctions à des fins humanitaires

NATIONS UNIES : Les Etats-Unis ont remis au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution facilitant sur un an l'aide humanitaire à l'Afghanistan, après avoir abandonné, contraints par la Chine, l'idée d'un mécanisme du cas par cas pour cette assistance qu'ils ne veulent pas voir bénéficier aux talibans.

Profondément remanié par rapport à une première version rejetée dans la journée par la Chine, la Russie, mais aussi l'Inde, la France ou le Royaume-Uni, ce texte a été transmis lundi soir au Conseil et pourrait faire l'objet d'un vote prochainement, selon des diplomates.

La position de Pékin, détenteur d'un droit de veto comme membre permanent du Conseil de sécurité, n'est pas connue à ce stade sur ce projet obtenu par l'AFP.

Il stipule que, "pendant une période d'un an, l'assistance humanitaire et les autres activités liées aux besoins humains fondamentaux en Afghanistan ne constituent pas une violation" de la résolution 2255 de 2015 imposant des sanctions à des entités liées aux talibans.

"La gestion et le paiement de fonds, d'avoirs financiers ou de ressources économiques et la fourniture de biens et services nécessaires pour assurer une telle assistance ou soutenir de telles activités sont autorisées", précise le projet.

Le texte "encourage fortement les fournisseurs" d'aide humanitaire à "minimiser tout avantage", tiré directement ou par voie détournée, dont profiteraient des personnes ou des entités visées par les sanctions. Un contrôle de la destination des aides est aussi prévu dans les deux mois après leur concrétisation.

Plus tôt, la Chine, soutenue par la Russie, avait bloqué un premier projet américain prévoyant d'autoriser au cas par cas des exemptions aux sanctions à des fins humanitaires.

Dans un tweet lapidaire, l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, avait affirmé que "l'aide humanitaire et l'assistance vitale devaient pouvoir atteindre le peuple afghan sans aucune entrave". "Les conditions ou restrictions créées artificiellement ne sont pas acceptables", a-t-il ajouté.

Permettre aux humanitaires d'agir

La suppression d'un paragraphe entier du premier projet américain, relatif à un mécanisme d'exemption au cas par cas, répond aux critiques chinoises.

La décision de limiter à un an la portée de la résolution, non prévue dans le premier texte américain, vise à satisfaire les alliés européens de Washington, qui, à l'instar de l'Inde, avaient critiqué l'absence de toute échéance et réclamé un contrôle solide de la destination de l'aide fournie.

Alors qu'aucune exemption humanitaire aux sanctions n'est en vigueur aujourd'hui, une telle résolution du Conseil doit permettre aux travailleurs humanitaires devant "effectuer des transactions financières avec des ministères dirigés par des personnes sous sanctions" de ne pas se retrouver en position de les violer, indique à l'AFP un diplomate sous le couvert d'anonymat.

Depuis le retour au pouvoir des talibans à la mi-août, les Etats-Unis ont gelé près de 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane et la Banque mondiale a suspendu ses aides à Kaboul.

Le 10 décembre, cette institution financière internationale s'est engagée à verser une aide humanitaire de 280 millions de dollars à l'Unicef et au Programme alimentaire mondial, à charge pour eux de les distribuer en Afghanistan.

Mais ce montant est largement insuffisant pour un pays au bord de l'effondrement financier et économique.

"Le besoin de liquidités et de stabilisation du système bancaire est désormais urgent, non seulement pour sauver le peuple afghan mais aussi pour permettre aux organisations humanitaires d'agir", a dit dimanche le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, lors d'une réunion ministérielle organisée par le Pakistan.

"Certains fonds ont été débloqués par la Banque mondiale mais nous avons besoin de beaucoup plus (...) et de contributions des donateurs", fait valoir un responsable de l'ONU s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de la mission diplomatique américaine à l'ONU.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.