Danemark: condamnée, l'ex-ministre de l'Immigration vers une exclusion du Parlement

Cette photo d'archive prise le 2 septembre 2021 montre l'ancienne ministre danoise de l'Immigration Inger Stojberg à Copenhague. (Photo, AFP)
Cette photo d'archive prise le 2 septembre 2021 montre l'ancienne ministre danoise de l'Immigration Inger Stojberg à Copenhague. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 décembre 2021

Danemark: condamnée, l'ex-ministre de l'Immigration vers une exclusion du Parlement

  • En dehors de l'extrême droite, la plupart des partis soutiennent la perte de son siège, y compris son ancien parti des Libéraux qu'elle a quitté en février
  • Inger Støjberg a été reconnue coupable d'avoir délibérément bafoué ses responsabilités et violé la Convention européenne des droits de l'homme en ordonnant la séparation de couples de demandeurs d'asile lorsque la femme avait moins de 18 ans

COPENHAGUE : Déjà condamnée à deux mois de prison pour avoir pris une décision illégale, l'ancienne ministre danoise et championne des mesures anti-immigration Inger Støjberg affronte mardi une très probable exclusion du Parlement.

Au terme d'un rare procès devant une cour spéciale chargée de juger les ministres pour leurs actions durant leurs fonctions, la pasionaria des "valeurs danoises" avait été reconnue coupable la semaine dernière d'avoir délibérément bafoué ses responsabilités et violé la Convention européenne des droits de l'homme en ordonnant la séparation de couples de demandeurs d'asile lorsque la femme avait moins de 18 ans.

Son exclusion est quasiment acquise au terme des débats au Parlement, le Folketing, auxquels l'ex-ministre de 48 ans doit assister à partir de 13H15 (12H15 GMT).

En dehors de l'extrême droite, la plupart des partis soutiennent la perte de son siège, y compris son ancien parti des Libéraux qu'elle a quitté en février.

Depuis 1953, seuls quatre députés ont été exclus du Folketing, popularisé dans la célèbre série danoise Borgen.

"Il est inimaginable qu'on puisse être en prison pour purger une peine pendant qu'on est député", a déclaré à la presse le président du parti libéral au Parlement, Karsten Lauritzen.

En 2016, 23 couples d'immigrés, dont la différence d'âge était pour la plupart peu importante, avaient été séparés, sans examen individuel de leur dossier, en vertu de la consigne donnée par Inger Støjberg. Ils avaient été placés dans des centres d'hébergement différents pendant l'examen de leur dossier de demande d'asile.

Dans sept des cas, le personnel des centres avait signalé des pensées suicidaires ou des tentatives de suicide.

En condamnant la première fois un ministre à une peine de prison, la cour spéciale avait jugé que le ministère de l'Immigration n'était pas habilité à prendre une mesure "dans laquelle aucune considération n'était accordée individuellement aux personnes concernées", selon le jugement.

Soutien de Le Pen

L'ex-ministre, qui était très populaire lorsqu'elle était au pouvoir, s'était défendue en expliquant avoir combattu les mariages forcés.

"Je pense que c'est une défaite pour les valeurs danoises aujourd'hui, pas seulement pour moi", a déclaré Mme Støjberg à sa sortie du tribunal. 

"Je suis punie pour avoir essayé de protéger les filles. Franchement, quelque chose ne va pas du tout !", a-t-elle encore affirmé sur Facebook.

Elle avait notamment recueilli le soutien de la cheffe de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen, qui avait vu dans sa condamnation un signe que "notre Europe perd la tête".

Mme Støjberg a toutefois souligné respecter le verdict qui ne peut pas faire l'objet d'un appel et accepter sa peine "sans plier". "Ma vie continue", a-t-elle ajouté.

Vendredi, elle a choisi de renvoyer à la reine sa médaille de l'ordre de Dannebrog, l'équivalent danois de la Légion d'honneur. 

Ministre de l'Immigration de 2015 à 2019 dans un gouvernement de centre droit soutenu par la droite populiste anti-immigration du Parti du peuple danois (DF), Mme Støjberg se targuait d'avoir fait adopter plus de 110 amendements restreignant les droits des étrangers.

Durant son mandat, elle avait pris de nombreuses autres mesures controversées, dont celles de confisquer des biens de migrants pour financer leur prise en charge au Danemark.

Malgré le retour de la gauche au pouvoir il y a deux ans, le pays scandinave reste le tenant d'une des politiques migratoires les plus dures d'Europe.

C'était seulement la troisième fois depuis 1910 qu'un responsable politique était renvoyé devant les 26 juges de la cour spéciale de justice au Danemark. Celle-ci jue des ministres ayant commis des malversations ou négligences dans l'exercice de leurs fonctions.

Le dernier précédent, qui remontait à 1993, était déjà lié à l'immigration: dans l'affaire dite du "Tamoulgate", un ministre conservateur de la Justice avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir gelé illégalement le regroupement familial des réfugiés tamouls en 1987-1988.

Au Danemark, les personnes qui purgent des peines d'emprisonnement de moins de six mois peuvent bénéficier d'un placement sous surveillance électronique. Mme Støjberg n'a toujours pas indiqué son choix.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.