DACCA: Un émissaire de l'ONU pour les droits humains s'est inquiété dimanche de la fermeture, ordonnée par le Bangladesh, d'écoles pour réfugiés rohingyas, estimant que cette mesure risquait de condamner une génération entière à se retrouver "pratiquement sans éducation".
Les autorités du Bangladesh ont ordonné cette semaine la fermeture des écoles "non autorisées" dans les camps où s'entassent quelque 850 000 musulmans rohingyas apatrides ayant fui les persécutions dont cette communauté fait l'objet en Birmanie.
En visite dans le pays, le rapporteur de l'ONU pour les droits de l'homme en Birmanie, Tom Andrews, a affirmé que ces écoles privées jouent un rôle fondamental dans l'éducation des enfants rohingyas.
"Je suis profondément inquiet d'apprendre qu'une nouvelle politique, promulguée pendant mon séjour ici, va fermer toutes les écoles privées dans les camps", a-t-il déclaré aux journalistes dans la capitale Dacca.
"Nous ne pouvons permettre qu'une génération entière de Rohingya se retrouve pratiquement sans éducation", a-t-il ajouté.
Le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh a affirmé que cette décision, qui n'affectera pas les quelque 3 000 établissements scolaires opérant sous l'égide de l'Unicef, avait été prise dans le but d'éliminer les écoles qui "font la promotion du radicalisme et sont impliquées dans des activités illégales".
Selon l'organisation Human Rights Watch, environ 30 000 enfants cesseront d'avoir accès à l'éducation si cette décision est appliquée.
Les réfugiés rohingyas sont entassés dans des camps le long de la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie. La plupart ont fui en 2017 une sanglante répression de l'armée birmane qui, selon l'ONU, pourrait constituer un génocide.