LISBONNE: Le Portugal, un des pays au taux de couverture vaccinale parmi les plus élevés du monde, lance samedi sa campagne de vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans, emboîtant le pas à d'autres pays d'Europe en pleine progression du variant Omicron.
Près de 80 000 enfants, sur les quelque 640 000 compris dans cette tranche d'âge, se sont inscrits pour recevoir ce week-end une première dose du vaccin pédiatrique Pfizer.
"J'étais inquiet, mais plus maintenant", témoigne Paulo, un garçon de 10 ans après avoir reçu sa piqûre dans un centre de vaccination à Lisbonne.
"Son grand frère de 12 ans était déjà vacciné, donc lui aussi voulait venir", précise sa maman, Zélia Monte, en se disant "soulagée" que toute la famille soit désormais vaccinée car le grand-père des enfants, âgé de 85 ans, vit avec eux.
"Je respecte l'avis des médecins et ils disent que les vaccins sont sûrs", déclare Joana Espirito Santo, une maman de 41 ans employée dans un call-center qui accompagne ses jumeaux de 11 ans. "Ce sont les +fake news+ qui me font peur".
Lançant un appel en faveur de la vaccination, le Premier ministre Antonio Costa a expliqué vendredi que la progression du nouveau coronavirus était plus forte "chez les enfants non vaccinés et leurs parents".
Avec 88,9% de sa population de 10,3 millions d'habitants vaccinée, le Portugal occupe le deuxième rang mondial derrière les Emirats arabes unis, selon des données compilées par le site "Our World in Data".
Par ailleurs, plus de 2,2 millions de doses de rappel ont déjà été administrées, offrant une protection accrue à 80% des plus de 80 ans et à 70% des 65-79 ans, selon la ministre de la Santé Marta Temido.
En dépit de ce taux de couverture vaccinale, le gouvernement a rétabli depuis début décembre plusieurs mesures de contrôle sanitaire afin d'élargir l'usage du masque, du certificat de vaccination et des tests de dépistage.
Le Portugal figure en outre parmi les pays qui exigent un test négatif pour les voyageurs arrivant sur son territoire, y compris ceux qui sont vaccinés. Cette mesure sera prolongée au delà de la date initialement prévue du 9 janvier, a d'ores et déjà annoncé M. Costa.
Malgré ces restrictions, le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes a atteint son plus haut niveau depuis février dernier et le nombre de personnes hospitalisées en soins intensifs a doublé en un mois, poussant le taux d'occupation de ces services au delà des 60%.
Comme ailleurs en Europe, le variant Omicron est en nette progression et devrait représenter 80% des nouveaux cas d'ici la fin de l'année, selon les prévisions des autorités sanitaires.
Pour réduire les contacts après les rassemblements prévus pour les fêtes de fin d'année, l'exécutif socialiste a également décidé de prolonger les vacances scolaires et rendre le télétravail obligatoire pendant la première semaine de janvier.