Les récits des soldats indiens tués en Irak durant la Iere Guerre mondiale mis en ligne

Des troupes britanniques et indiennes traversent un désert lors de la campagne de Mésopotamie pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918). (Alamy)
Des troupes britanniques et indiennes traversent un désert lors de la campagne de Mésopotamie pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918). (Alamy)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

Les récits des soldats indiens tués en Irak durant la Iere Guerre mondiale mis en ligne

  • Parmi ces conflits, certains sont méconnus en Grande-Bretagne, notamment la campagne de Mésopotamie dans la région qui correspond aujourd'hui à l'Irak
  • La publication en ligne des archives de la guerre du Pendjab rappelle de manière opportune que les sacrifices de milliers de personnes attendent encore d'être reconnus

LONDRES : Une note soigneusement écrite à la main a été rédigée par le gouvernement du Pendjab en 1919. Un siècle plus tard, cette note reste brève et poignante à la fois.

À travers ses mots désormais décolorés, le document relate l'histoire d'un jeune homme qui a trouvé la mort en servant un empire étranger : l’histoire de Wasawa Singh, fils de Shera, un Jat (les Jats sont une population d'agriculteurs installés dans le Nord-Ouest de l'Inde et au Pakistan) du village de Gaike dans le nord-est du Pendjab.

Le document ne porte pas de date ; il invoque simplement le rang de Wasana Singh - celui de havildar qui correspond au rang de sergent - ainsi que le nom de son régiment, la 30e  division de Punjabis.

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Les documents retraçant le parcours militaire de 300 000 hommes du Pendjab ont récemment été dévoilés et déposés au musée de Lahore, au Pakistan. (Fourni)

La 30e  division correspond à un régiment d'infanterie que l'armée indo-britannique a fondé en 1857. Elle a participé à la révolte des cipayes (1857-58), à la guerre du Bhoutan (1864-66), à la deuxième guerre d'Afghanistan (1878-80) et à la Première Guerre mondiale.

Au cours de la Première Guerre mondiale où plus d'un million de soldats indiens ont combattu sur la plupart des fronts pour le compte de l'Empire britannique, Singh est mort en même temps que 70 000 de ses compatriotes, voire plus encore.

Les documents documentant son parcours militaire, et celui de plus de 300 000 autres hommes originaires du Pendjab, ont été découverts dans les profondeurs du musée de Lahore, au Pakistan. Aux oubliettes depuis plus de 100 ans, les 26 000 pages ont été numérisées et peuvent désormais être consultées en ligne. Elles classent les soldats selon leur nom, celui de leur père ou celui de leur village.

Trésor inestimable pour les historiens et les descendants des anciens guerriers, ces documents renferment toutefois peu d'informations. Ils ne précisent pas l'âge de Singh lorsqu'il a été abattu, ni la façon dont il est mort, ni la date et le lieu de son décès.

Une inscription sommaire écrite soigneusement par un fonctionnaire inconnu révèle toutefois qu'après la mort de Singh, sa mère, sans nom et sans doute accablée par le chagrin, a reçu une modeste pension.

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Pour quatre années interminables, les soldats britanniques et indiens ont combattu côte à côte pour évincer l'Empire ottoman de la région qui constitue désormais l'Irak moderne. (Alamy)

Selon les archives de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, 153 hommes portant le nom de Singh sont morts en combattant au sein de l'unité 30e Punjabi. Wasawa, numéro de matricule 3902, est mort le 15 janvier 1917. Il combattait les Allemands en Afrique de l'Est. Condamné à mourir à 5 000 km de son village natal au Pendjab, il n'a toutefois pas subi les horreurs commises à Gallipoli ou sur le front de l’Ouest en France. Là, de nombreux Indiens ont combattu et enduré des conditions épouvantables.  

La mort était cependant au rendez-vous. Il a été tué au cours des combats acharnés durant lesquels les Allemands ont fini par être défaits à Mahenge, non loin de la rivière Rufiji, dans la région qui correspond aujourd'hui à la Tanzanie.

On ignore où Wasawa Singh est enterré. Au Cimetière du Sud à Nairobi, au Kenya, son nom est inscrit sur le mur du Mémorial britannique et indien, aux côtés de celui de 1 200 officiers et agents britanniques et indiens « qui n'ont pas eu droit aux funérailles honorables réservées à leurs camarades et ce, en raison de la guerre ».

 

FAITS MARQUANTS

* Le siège de Kut el-Amara, une ville située à 160 km au sud-est de Bagdad, a duré quatre mois et a pris fin le 29 avril 1916.

* Près de 4 000 hommes sont morts pendant le siège et 23 000 autres ont été tués ou blessés en tentant de venir en aide aux troupes assiégées.

 

Des centaines de milliers de familles indiennes et pakistanaises ont vu leurs grands-pères et arrière-grands-pères prendre les armes pour défendre la cause des Britanniques pendant la guerre de 1914-1918. La publication des documents retrouvés au Musée de Lahore les rapproche de la reconnaissance tant attendue des sacrifices qu'ont faits de nombreux habitants du sous-continent indien.

D’énormes efforts ont été déployés ces dernières années pour que les commémorations du jour de l'Armistice incluent toutes les nations de l'Empire britannique qui ont sacrifié de jeunes combattants. Mais ce n'est ce n'est qu'en 2002 – soit 84 ans après la fin de la guerre –  que la Constitution Hall  à Londres a inauguré un mémorial solennel consacré « à la mémoire des 5 millions de volontaires du sous-continent indien, d'Afrique et des Caraïbes qui ont pris les armes aux côtés de la Grande-Bretagne durant les deux guerres mondiales ».

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Un soldat indien détenu par les Turcs dans une prison de Mésopotamie au lendemain de la chute de Kut. Le 28 juin 1917. (Daily Mirror/Mirrorpix/Mirrorpix via Getty Images)

On dirait que les sacrifices que les soldats originaires du sous-continent ont consentis au service de l'empire ont été considérés comme acquis pendant toutes ces années.

Telle est la seule conclusion que l'on puisse tirer d'un rapport établi par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth. Celle-ci a en effet créé en 2019 un comité chargé de se renseigner sur les premiers temps de la Commission impériale des sépultures de guerre dans une tentative de déceler des inégalités dans la commémoration par l'organisation des morts appartenant à l'Empire britannique.

La Commission impériale des sépultures militaires a été fondée un siècle plus tôt dans le but de commémorer les morts de l'empire britannique tombés au cours de la Première Guerre mondiale. A ses débuts, la mission de cette organisation consistait à traiter tous les morts avec la même dignité. Dans un document destiné à la Commission en 1918, le lieutenant-colonel Sir Frederic Kenyon, directeur du British Museum, a écrit que «  les lieux de repos des Indiens et des autres membres non-chrétiens de l'empire devraient être honorés au même titre que les tombes de nos soldats britanniques ».

Au début de l’année, le comité a publié un rapport dans lequel il affirme que « si l'organisation a tenu sa promesse de traiter les morts de façon équitable en Europe, cela n'a pas toujours été le cas pour certains groupes ethniques dans d'autres régions ».

Le rapport constate que « contrairement aux principes qui régissent l'organisation », entre 45 000 et 54 000 victimes – des Indiens, des Africains de l'Est, des Africains de l'Ouest, des Égyptiens et des Somaliens pour la plupart – « ont été commémorés de manière inéquitable ».

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Les Memorial Gates (Portes commémoratives) situées à la sortie de la Constitution Hill à Londres. (Shutterstock)

Plus étonnant encore, quelque 350 000 autres personnes « n'ont pas été nommées ou n'ont probablement pas été commémorées ». 

Les troupes indiennes ont combattu dans de nombreuses batailles, durant lesquelles elles ont sacrifié des hommes qui n'ont jamais été reconnus. Parmi ces conflits, certains sont méconnus, notamment en Grande-Bretagne, comme la campagne de Mésopotamie, qui a marqué la plus grande contribution de l'Inde au cours de la Première Guerre mondiale. Dans son livre de 2009 intitulé « Kut 1916 : Courage and Failure » (Kut 1916 : courage et échec), le colonel britannique Patrick Cowley, vétéran d'une guerre menée plus tard en Irak,   a écrit : « La campagne de Mésopotamie est une ‘guerre tombée dans l'oubli’ et l'histoire de Kut a été occultée par les événements qui se sont déroulés dans d'autres régions ».

Pour quatre années interminables, les soldats britanniques et indiens ont combattu côte à côte pour évincer l'Empire ottoman de la région qui constitue désormais l'Irak moderne. Cette guerre sanglante et brutale a mené à la victoire. Toutefois, elle fut ternie par le siège calamiteux de Kut el-Amara, une ville située à 160 km au sud-est de Bagdad et entourée des trois côtés par le Tigre.  

En effet, le siège a duré quatre mois. C'est le 29 avril 1916 qu'il prend fin, avec la reddition de 12 000 soldats, pour la plupart indiens. Leur effectif, leur armement et leur commandement étaient insuffisants. Au terme de quatre mois de désespoir, ils étaient affamés et malades, sans espoir de secours.

La veille de la reddition, un officier britannique écrit dans son journal : « Notre armée est malade, squelettique et rongée par le choléra et les maladies ».

Le siège a coûté la vie à environ 4 000 hommes. Curieusement, 23 000 autres soldats – des indiens pour la plupart – ont été tués ou blessés en tentant de secourir les troupes assiégées.

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Des infirmiers de l'armée indienne transportent un soldat britannique blessé sur la passerelle d'un bateau à vapeur à Falariyeh, en Mésopotamie. L’armée indienne, qui se compose de brigades britanniques et indiennes, avance le long du Tigre en direction de Bagdad à l'été 1915. (Alamy)

Parmi les soldats qui ont défendu les assiégés, on trouve des hommes des 22e, 24e, 66e, 67e  et 76e  unités de Punjabis. De nombreuses unités indiennes ont également souffert lors de ce siège, dont le 117e  Mahrattas, le 103e  Mahratta Light Infantry, le 120e  Rajputana Infantry et un escadron du 7e  Hariana Lancers.

D'autres régiments du Pendjab, dont les 28e  et 92e régiments, ont participé à la force de secours qui n'a pas réussi à rejoindre Kut à temps ; de nombreux soldats ont été blessés. Les 51e  et 53e  régiments Sikhs et le 9e  régiment d'infanterie de Bhopal ont subi le même sort.

Sur les 12 000 hommes conduits en captivité en Anatolie (Turquie), au moins un tiers est mort. Certains sont morts des suites de la maladie et de la famine. D'autres ont été abattus ou battus à mort simplement parce qu'ils avaient pris du retard sur le chemin, ou laissés à l'abandon après s'être effondrés au bord de la route, exténués. Au cours de la marche, on a jeté des corps dans un ravin, où des crânes ont été retrouvés ultérieurement pendant la guerre.

La cruauté des Ottomans n’a pas épargné les Arabes de la région ayant soutenu les Britanniques. Ils furent quelque 250 hommes à avoir été exécutés à la suite de la reddition. De nombreux interprètes furent pendus sur la place de la ville de Kut.

À ce jour, on connaît peu de choses sur ce siège, surtout en Grande-Bretagne. Il fait toutefois partie des plus grandes catastrophes que l'armée britannique ait jamais connues. Aujourd'hui encore, le siège de Kut fait partie des sujets examinés par les stratèges militaires du monde entier. Ils y voient un exemple du risque que court une armée qui envahit un territoire au-delà de ses lignes de ravitaillement.

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Les archives de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth font état de 153 hommes appelés Singh, morts alors qu'ils combattaient au sein du 30e Punjabis. (Alamy)

La plupart des Indiens morts à Kut ou en captivité ne sont pas enterrés dans une tombe identifiable. Nombre d'entre eux sont inscrits sur le Mémorial de Bassora, édifié en 1929 à Maqil, sur la rive ouest du Shatt-al-Arab. En 1997, sur ordre de Saddam Hussein, il a été démonté et reconstruit à 32 km sur la route de Nasiriyah, au milieu de ce qui a été un champ de bataille important lors de la guerre du Golfe.

 

Le monument se trouve aujourd'hui en mauvais état. La Commonwealth War Graves Commission (Commission des sépultures de guerre du Commonwealth) a fait savoir qu' »en raison de l'instabilité politique qui prévaut actuellement en Irak, elle a beaucoup de mal à gérer ou à entretenir ses cimetières et monuments dans ce pays». 

Mais quand elle pourra enfin rénover le mémorial de Bassora, la Commission ne trouvera que de la maçonnerie et du marbre à réparer.

Comme l'indique le rapport du Comité spécial sur les inégalités en matière de commémoration, « parmi les problèmes avérés liés aux monuments commémoratifs des disparus on peut signaler que 38 696 victimes originaires d'Inde ont été ou continuent d'être mentionnées sous forme numérique sur les monuments commémoratifs », sans que leurs noms soient indiqués.

Des noms ont ensuite été rajoutés au mémorial de Port Tewfik en Égypte et aux mémoriaux britanniques et indiens à Nairobi et à Dar es Salaam. Mais « on attend encore une décision concernant le mémorial de Bassora, principalement en raison de l'instabilité qui règne en Irak ». 

On trouve sur les panneaux du mémorial les noms des 7 385 membres des troupes britanniques et des officiers indiens qui sont morts en Mésopotamie.

Cependant, 33 256 officiers et soldats de l'armée britannique et indienne attendent que leurs noms apparaissent sur le mémorial de Bassorah à la place des chiffres qui les identifient.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.