La perception de demandeurs d'emploi "victimes" d'une situation subie plutôt que choisie reste largement majoritaire (75%), mais un certain "soupçon" à leur égard progresse, selon un baromètre Unédic publié vendredi.
Selon cette étude sur la perception du chômage réalisée par Elabe, quasiment tous les Français (94%) estiment que tout le monde peut connaître une période de chômage au cours de sa carrière. Un niveau stable depuis le premier volet du baromètre, réalisé avant le premier confinement.
Pour 75% des sondés (-3 points par rapport à la dernière édition du baromètre publiée en septembre 2020), le chômage est davantage une situation subie que choisie.
Mais un certain "soupçon" à l'égard des demandeurs d'emploi progresse, note l'étude.
La majorité des personnes interrogées estiment que les demandeurs d'emploi ont des difficultés à trouver du travail car ils ne font pas de concession dans leur recherche d'emploi (59%, +3) et qu'ils ne travaillent pas, car ils risqueraient de perdre leur allocation chômage (55%, +3). Et près d'une personne interrogée sur deux (48%, +3) considère que la plupart des chômeurs ne cherchent pas vraiment à retrouver un emploi.
Ce regard se fonde sur une connaissance partielle des réalités du chômage, relève l'étude, avec une surestimation du taux de chômage (69%) ou du nombre de chômeurs indemnisés (33%).
Les demandeurs d'emploi ressentent pour leur part un durcissement de l'opinion. Ils sont 26% (+2) a dire qu'on dit qu'ils sont "assistés", qu'on les "méprise" (25%, +3) ou qu'ils sont "paresseux" (23%, +2).
Alors que la dernière édition avait montré que la crise du Covid-19 avait fortement accentué les craintes des Français pour l'emploi, ce volet est moins sombre. Le sentiment d'une dégradation de la situation de l'emploi reste ainsi élevé (49%) mais recule très fortement (-24 points). La perception de la situation de l'emploi revient à des niveaux comparables à la période pré-Covid, notent les auteurs.
Les actifs en emploi (68%, +8) comme les demandeurs d'emploi (60%, +12) sont également nettement plus optimistes pour l'avenir de leur vie professionnelle.
Un autre indicateur souligne l'importance croissante de la valeur du sens accordé au travail: le fait de faire ce que l'on aime faire progresse de 4 points, à 51%.
Enquête menée en ligne du 31 août au 27 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 4.519 personnes de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas (3.002 interviews du grand public et 1.517 interviews de demandeurs d'emploi).