Omicron, une version très contagieuse du virus

Les mutations d'Omicron sont de nature à considérablement réduire l'immunité par anticorps contre le virus. (Illustration, AFP)
Les mutations d'Omicron sont de nature à considérablement réduire l'immunité par anticorps contre le virus. (Illustration, AFP)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

Omicron, une version très contagieuse du virus

  • C'est une nouvelle version du SARS-CoV-2 (le coronavirus à l'origine de la Covid) qui a été identifiée fin novembre au Botswana, puis en Afrique du Sud
  • Sa particularité, c'est son nombre élevé de mutations par rapport à la souche initiale du virus, dite de Wuhan, et les précédents variants

PARIS : Il risque de changer le visage de l'épidémie de Covid-19. Près d'un mois après son identification, le variant Omicron apparaît très contagieux et semble échapper en partie aux vaccins avec une grande inconnue: la gravité des infections.

Qui est Omicron?

C'est une nouvelle version du SARS-CoV-2 (le coronavirus à l'origine de la Covid) qui a été identifiée fin novembre au Botswana, puis en Afrique du Sud.

Sa particularité, c'est son nombre élevé de mutations par rapport à la souche initiale du virus, dite de Wuhan, et les précédents variants, comme le Delta, qui domine largement les contaminations mondiales depuis l'été 2021.

On ne sait pas précisément où et comment est apparu Omicron. Une hypothèse séduit de nombreux scientifiques: le virus aurait peu à peu muté à bas bruit dans l'organisme d'une personne immunodéprimée, un processus qui aurait mis plusieurs mois pour aboutir à une version nettement différente de la souche initiale.

Que change-t-il?

Il est manifestement très contagieux. Ce n'était qu'une hypothèse lors de son apparition, mais c'est devenu une certitude dans les premières semaines de décembre, au vu de la situation épidémique dans plusieurs pays.

Omicron se propage "à un rythme que nous n'avons jamais vu avec aucun autre variant" et "se trouve probablement dans la plupart des pays", a averti mardi Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a pour l'heure été identifié dans près de 80 pays.

L'Afrique du Sud et ses voisins ont enregistré une flambée de cas de Covid avec l'arrivée d'Omicron, qui a aussi connu une avancée fulgurante dans plusieurs pays européens.

C'est le cas du Danemark et du Royaume-Uni. Plus largement, Omicron pourrait être dominant en Europe d'ici à la mi-janvier, selon des propos tenus cette semaine par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Va-t-il définitivement remplacer Delta? C'est une forte probabilité mais les scientifiques évoquent d'autres possibilités: qu'Omicron supplante un temps son prédécesseur mais finisse par lui laisser à nouveau la place ou que les deux variants coexistent comme c'est le cas pour certaines souches du virus de la grippe saisonnière.

Et les vaccins?

C'est l'un des grands défis posés par Omicron, alors que les vaccins actuels sont déjà en train de perdre en efficacité au cours du temps contre les infections au variant Delta.

Les mutations d'Omicron sont de nature à considérablement réduire l'immunité par anticorps contre le virus. Conséquence: il peut probablement réinfecter des personnes précédemment atteintes du virus et contaminer un nombre important de vaccinés.

Ainsi, selon une étude de l'Imperial College de Londres rendue publique vendredi, le risque d'être réinfecté après avoir déjà eu la Covid est 5,4 fois plus important avec Omicron qu'avec Delta.

Et plusieurs études récentes, faites en laboratoire, montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et, plus encore AstraZeneca ou Sinovac.

Certes, une dose de rappel semble relancer nettement l'immunité par anticorps, comme l'ont notamment annoncé Pfizer et BioNTech, mais on est très loin de savoir à quel point cet effet perdure dans le temps.

Toutefois, cela ne signifie pas que les vaccins perdent toute leur efficacité. Car les anticorps ne sont qu'un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T. Plus difficile à mesurer, cette "immunité cellulaire" n'en joue pas moins un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie.

De fait, une étude publiée cette semaine en Afrique du Sud, laisse penser que le vaccin Pfizer/BioNTech reste plutôt efficace contre les formes graves générées par Omicron, y compris après les deux premières doses.

Omicron semble aussi poser des difficultés aux traitements par anticorps de synthèse, surtout utilisés chez les patients déjà hospitalisés.

On peut en revanche espérer qu'il ne résiste pas aux pilules anti-Covid récemment annoncées par les laboratoires Merck et Pfizer. C'est toutefois une hypothèse, liée au fonctionnement de ces médicaments, qui doit encore être appuyée par les faits.

Moins dangereux?

C'est désormais la grande inconnue. Les données cliniques des dernières semaines laissent clairement penser qu'Omicron n'est pas plus dangereux que ses prédécesseurs, notamment Delta.

C'est "quasiment certain", a dit début décembre l'éminent scientifique américain Anthony Fauci, estimant même qu'il pourrait être moins dangereux.

Mais faut-il miser sur cette éventualité? C'est un pari risqué.

Déjà, un premier décès a été enregistré en début de semaine au Royaume-Uni.

Surtout, les scientifiques mettent en garde contre un effet d'optique. Si Omicron est moins dangereux mais beaucoup plus contagieux, les conséquences resteront en effet graves sur le plan collectif.

"Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin", a prévenu le patron de l'OMS. "Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés."


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.