Tour de vis des Etats-Unis contre Pékin, accusé de génocide contre les Ouïghours

Des experts, des témoins et le gouvernement américain affirment que plus d'un million d'Ouïghours et d'autres musulmans turcophones sont incarcérés dans des camps. (Photo, AFP)
Des experts, des témoins et le gouvernement américain affirment que plus d'un million d'Ouïghours et d'autres musulmans turcophones sont incarcérés dans des camps. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 décembre 2021

Tour de vis des Etats-Unis contre Pékin, accusé de génocide contre les Ouïghours

  • Dans le détail, le ministère du Commerce et le Trésor ont décidé de cibler la haute technologie chinoise
  • Des groupes de défense des droits humains ont rapporté que la Chine exerçait une surveillance sans précédent sur cette population via notamment des recherches à l'aide d'ADN et l'usage d'intelligence artificielle

WASHINGTON : Loi interdisant les importations en provenance de la province chinoise du Xinjiang, sanctions contre des firmes high-tech et de biotechnologie chinoises: les Etats-Unis ont renforcé jeudi leur arsenal contre Pékin, déterminés à faire cesser les violations des droits humains visant la minorité ouïghoure.

Déplorant sans relâche ces violations et les menaces pour la sécurité nationale américaine, l'administration du président Joe Biden a multiplié ces derniers mois les sanctions économiques contre les intérêts chinois, contribuant à la détérioration des relations diplomatiques avec Pékin.

Jeudi, le ministère du Commerce a lancé l'offensive en plaçant une trentaine d'entités sur une liste noire restreignant les exportations sensibles. Puis le Trésor a interdit aux ressortissants américains de commercer avec huit entreprises high-tech, dont le numéro 1 mondial des drones DJI qui était déjà depuis deux ans sur la liste noire du ministère du Commerce.

Enfin, le Sénat a approuvé jeudi à l'unanimité une loi interdisant l'importation aux Etats-Unis d'un large éventail de produits fabriqués dans le Xinjiang.

Dans le détail, le ministère du Commerce et le Trésor ont décidé de cibler la haute technologie chinoise, qui serait utilisée pour violer les droits de la population ouïghoure, majoritairement musulmane, dans la région du Xinjiang (nord-ouest).

Des groupes de défense des droits humains ont rapporté que la Chine exerçait une surveillance sans précédent sur cette population via notamment des recherches à l'aide d'ADN et l'usage d'intelligence artificielle pour de la reconnaissance faciale.

"La recherche scientifique en biotechnologie et en innovation médicale peut sauver des vies. Malheureusement, la République populaire de Chine choisit d'utiliser ces technologies pour contrôler son peuple et réprimer des membres de groupes minoritaires ethniques et religieux", a déploré la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo, pour justifier les nouvelles sanctions.

Les instituts de recherche visés par les dernières actions américaines comprennent des centres axés sur les transfusions sanguines, la bio-ingénierie et la toxicologie.

La high-tech au service de la répression

Cela "montre comment les entreprises privées des secteurs chinois des technologies de défense et de surveillance coopèrent activement avec le gouvernement dans ses efforts pour réprimer les membres des groupes ethniques et religieux minoritaires", a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson.

"Le Trésor reste déterminé à garantir que le système financier américain et les investisseurs américains ne soutiennent pas ces activités", a-t-il ajouté.

Au total, 37 entités ont été ajoutées à la liste du ministère du Commerce des entreprises accusées d'être impliquées dans des activités "contraires à la politique étrangère et aux intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis".

La liste comprend des entreprises chinoises mais aussi des firmes de Géorgie, de Malaisie et de Turquie, selon le document qui doit être publié au journal officiel vendredi.

Importations du Xinjiang bannies

Concrètement, Washington a décidé de restreindre les exportations sensibles vers l'Académie chinoise des sciences médicales militaires et 11 de ses instituts de recherche en raison de ses travaux de biotechnologie, y compris "de prétendues armes de contrôle du cerveau", détaille-t-il.

Des experts, des témoins et le gouvernement américain affirment que plus d'un million d'Ouïghours et d'autres musulmans turcophones sont incarcérés dans des camps. Outre la stérilisation forcée des femmes, la Chine y est accusée d'imposer le travail forcé.

Les Etats-Unis ont qualifié la campagne de génocide et, invoquant les problèmes de droits humains, prévoient un boycott de la représentation officielle aux Jeux d'hiver de Pékin l'année prochaine.

La Chine affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle et que, comme de nombreux pays occidentaux, le gouvernement cherche à réduire l'attrait de l'islam radical à la suite d'attentats meurtriers.

Le texte adopté jeudi au Congrès porte un grand coup en bannissant des produits fabriqués en tout ou en partie au Xinjiang, à moins que les entreprises ne soient en mesure d'apporter la preuve aux douaniers que les produits n'ont pas été fabriqués avec du travail forcé.

Il doit encore être signé par Joe Biden.

Le sénateur républicain Marco Rubio, un des auteurs du projet de loi, s'est félicité du fait que l'on ne puisse plus faire des Américains "des complices involontaires des atrocités, du génocide commis par le Parti communiste chinois".

Le Xinjiang est une source d'approvisionnement majeure de coton. Le Workers Rights Consortium, qui surveille les usines, estime que 20% des vêtements importés aux Etats-Unis chaque année contiennent de la matière en provenance de cette région.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.