«Où va la France ?» : Macron défend son bilan et n'exclut pas sa candidature

Une photo prise le 15 décembre 2021 montre un écran de télévision diffusant la chaîne de télévision française TF1 alors que le président français Emmanuel Macron répond aux questions des journalistes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin lors d'une interview à l'Elysée à Paris. (Photo, AFP)
Une photo prise le 15 décembre 2021 montre un écran de télévision diffusant la chaîne de télévision française TF1 alors que le président français Emmanuel Macron répond aux questions des journalistes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin lors d'une interview à l'Elysée à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

«Où va la France ?» : Macron défend son bilan et n'exclut pas sa candidature

  • Le président français Emmanuel Macron a accordé un long entretien-bilan à TF1
  • Interrogé sur l'éventualité d'une obligation vaccinale, M. Macron a expliqué que «c'est une hypothèse qui existe, quand on a déjà vacciné 90% de ceux qui y sont éligibles»

PARIS : A 4 mois du premier tour de l’élection présidentielle 2022, en pleine cinquième vague du Covid  en France et à quelques jours des fêtes de fin d’année, le président français Emmanuel Macron a accordé un long entretien-bilan à TF1 et LCI. Une interview intitulée "Où va la France?", enregistrée dans les conditions du direct.

Si le président français ne s'est toujours pas déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle, il a confié qu'il avait "de l'ambition pour le pays, les Françaises et les Français au-delà du mois d'avril prochain". Interrogé sur la question, il a botté en touche, estimant que le moment n'était pas venu d'annoncer sa candidature : "Oui, j'ai de l'ambition pour notre pays, l'envie de faire, mais le moment où nous nous parlons est un moment où je dois encore assumer la responsabilité qui est la mienne, l'assumer dans la fonction qui est celle de président de la République."

Interrogé sur l'éventualité d'une obligation vaccinale, M. Macron a expliqué que le pass sanitaire a déjà institué "quasiment une obligation vaccinale". "On en est quasiment là", a-t-il répété, "quand plus de 90% de ceux qui devaient se faire vacciner se sont fait vacciner".

Quant à la vaccination des enfants, il a assuré qu'"il n'y a pas d'obligation" à vacciner ses enfants.

"Entre 5 et 11 ans, les autorités sanitaires ont expliqué que cela protégerait", a-t-il dit sur TF1, "et donc je pense que c'est souhaitable", mais "après, c'est le choix de parents". 

Les enfants "ont rarement des formes graves même si ces dernières semaines, on a eu plusieurs dizaines de cas d'enfants, parfois jeunes, qui sont à l'hôpital avec des formes graves", a-t-il précisé. 

"Celui qui dicte le rythme, c'est le virus" a affirmé le président français. Emmanuel Macron pense que beaucoup de gens seront hospitalisés pendant la période des fêtes, et a invité tout le monde à prendre rendez-vous pour une vaccination de rappel. Il a appelé ainsi "à la responsabilité" ceux qui ne se sont pas encore fait vacciner.

"Beaucoup de nos compatriotes sont fatigués de cette situation" a-t-il reconnu, "je suis comme vous". Mais il s'est défendu d'avoir instauré en raisons de l'épidémie une "société de contrôle permanent", et préféré parler d'une "société de vigilance" ou de "responsabilité". 

Le pass restera provisoire, a-t-il aussi assuré : "c'est évident puisque je ne pense pas qu’on aille pour toute éternité avec ce virus".

Entretien Macron: président «égocentré», exercice de «propagande», dénoncent les oppositions

"Interview Potemkine" d'un président "égocentré", "propagande" hors décompte du temps de parole des candidats à la présidentielle: les oppositions continuent de critiquer jeudi l'entretien télévisé la veille d'Emmanuel Macron, qui n'a pas officialisé sa candidature à la présidentielle.

"Un moulin à paroles égocentré, tiède et sans souffle. Sans un mot sur la catastrophe en cours en Outre-mer. Sans un mot sérieux sur les crises écologiques et sociales. Ni la paix dans le monde, ni la guerre du Mali. Bavardage hors-sol", a jugé le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon dans un tweet.

"Macron devait parler de la France. Il parle de Macron. 67 millions d'absents ce soir: les Français, leurs colères, leurs attentes, leurs espoirs", a déploré Ian Brossat, porte-parole du candidat PCF à la présidentielle Fabien Roussel.

"+Où va la France ?+ Il ne l'a pas dit", a déploré le député et porte-parole du PS Boris Vallaud en référence au titre de l'émission. "Demain, on va passer du +quoi qu'il en coûte+ à une question simple: qui va payer?", s'est-il inquiété.

Le premier secrétaire Olivier Faure a accusé le chef de l'Etat de "réinvente(r) l'interview Potemkine", avec un discours: "+J'ai appris, j’ai changé et c’est pour ça que je vais continuer comme avant+", a-t-il raillé dans un tweet.

"On attendait le Président sur l’essentiel: la France. On l’a eu sur l’accessoire: lui-même", a lâché le candidat d'extrême droite Eric Zemmour, sur Twitter également.

Pour le maire d'extrême droite de Béziers (Hérault) Robert Ménard, "c'était le +en même temps+: en même temps président et en même temps candidat", a-t-il estimé sur RMC vendredi en relevant "l'envie" selon lui du président de "faire une espèce de mea culpa, mais ça sonne faux, et il n'y a pas une réflexion sur le fond".

A droite, le député LR Eric Ciotti a critiqué "une émission de propagande de la part d'un candidat", une "interview (qui) pose un vrai problème démocratique".

Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a critiqué "Jupiter convoquant les Français à venir le voir se contempler dans le miroir des caméras", ou "l’évidence d’une candidature".

"Vive l’ORTF", a lancé le secrétaire général des Républicains Pierre-Henri Dumont, qui y a vu une "grande opération de désamorçage de tout ce qui sera potentiellement reproché à Emmanuel Macron durant sa future campagne présidentielle", le tout "en prime time sur la 1ere chaîne de France et en dehors du temps de parole dévolu par le CSA à chaque candidat". 

M. Macron est aussi revenu sur l'épisode des masques au début de la crise du Covid-19 et particulièrement le stock insuffisant pour répondre aux besoins. "Il y avait une tradition de stockage des masques, nous nous disions que nous en aurions toujours, car ils viennent en 24 heures" depuis l'Asie, a rappelé Emmanuel Macron.

Pour le chef de l'Etat, la pénurie de masques a révélé "notre seconde vulnérabilité, après celle du vivant" : celle induite par la mondialisation.

 "Pas la loi de la jungle"

Le chef de l'Etat, élu en 2017 avec la promesse de dépasser le clivage droite-gauche, explique que son projet était bâti sur "le triptyque libérer/protéger/ unifier". "Je ne crois pas dans la sauvagerie, je ne suis pas pour la loi de la jungle! Je suis pour la responsabilité, le mérite, mais également l’entraide et la solidarité lorsque les coups durs sont là", détaille-t-il.

Emmanuel Macron justifie ainsi le "quoi qu'il en coûte" mis en place en 2020 après l'explosion de la pandémie. Cette politique a été possible "parce que nous avions une crédibilité, une solidité, liées aux réformes du marché du travail, à l’attractivité rebâtie".

Stoppée par la crise sanitaire, la réforme des retraite devra être relancée, a-t-il jugé, mais en allant "vers un système simplifié" avec "grosso modo trois grands régimes", pour la fonction publique, pour les salariés du privé et pour les indépendants. Il a reconnu que les faire passer de 42 à un seul, comme il en avait l'intention initialement, était "trop anxiogène".

M. Macron a vigoureusement rejeté l'image de "président des riches" qui lui colle à la peau, affirmant être au contraire un président qui "protège" et "unifie".

Emmanuel Macron a réuni 3,8 millions de téléspectateurs sur TF1

L'interview d'Emmanuel Macron diffusée sur TF1 mercredi soir a rassemblé 3,8 millions de téléspectateurs, selon les données de Médiamétrie, un score d'audience bien en-deçà de ceux enregistrés lors des précédentes allocutions du chef de l'Etat.

Cet entretien, d'une durée de deux heures, durant lequel le président de la République a notamment exposé son bilan de quinquennat aux journalistes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin a réalisé une part d'audience de 18,3% sur la première chaîne.

Au plus haut, les téléspectateurs ont été jusqu'à 4,6 millions à regarder l'entretien, mentionne dans un tweet le groupe TF1. L'émission intitulée "Emmanuel Macron, où va la France ?" était également diffusée sur LCI, chaîne d'information en continu du groupe.

Sa diffusion, à quatre mois de l'élection présidentielle, a suscité de vifs débats entre opposants et soutiens au chef de l'Etat sur le respect du principe d'équité du temps de parole entre candidats, Emmanuel Macron ne s'étant pas déclaré officiellement candidat.

Ce score d'audience est bien inférieur à celui des précédentes allocutions du chef de l'Etat liées à la gestion de la crise sanitaire. Sa dernière intervention du 10 novembre avait ainsi été suivie par 8,1 millions de téléspectateurs uniquement sur TF1.

Par ailleurs, Emmanuel Macron est revenu sur ses propos les plus mal perçus, comme "ceux qui ne sont rien" ou le travail qu'on trouverait "en traversant la rue". Il a reconnu avoir "blessé des gens", en cherchant à "bousculer les choses".

Le président de la République a également été interrogé sur le sujet de l'immigration, un thême central aux débats de la campagne. « Je ne crois pas au grand remplacement, ça n'existe pas », a-t-il martelé. Concernant la laïcité : « Ce n’est pas l’effacement des religions, ce n’est le combat contre telle ou telle religion. C’est faux. C’est le respect de la dignité de chacun ».

Cette émission intitulée "Où va la France?", enregistrée dimanche dans la salle des fêtes de l'Elysée, a mis en fureur adversaires et partisans du président à moins de quatre mois de la présidentielle. L'opposition a dénoncé une atteinte à l'"équité" du temps de parole tandis que la majorité défendait le droit du président à s'expliquer face aux Français.

Plusieurs prétendants à l'Elysée ont fait appel à l'arbitre, en saisissant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Réagissant à chaud, le socialiste Boris Vallaud a déclaré voir dans cette émission un "confessionnal à ciel ouvert et pas une idée neuve".

(Avec AFP)


Xi Jinping arrive en France pour sa première tournée européenne depuis 2019

Le président chinois Xi Jinping (à gauche) et le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Le président chinois Xi Jinping (à gauche) et le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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  • Paris veut a minima s'assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev
  • De mercredi à vendredi, Xi Jinping ira ensuite en Serbie et en Hongrie

PARIS: Xi Jinping arrive dimanche à Paris, où son homologue français Emmanuel Macron entend prôner la "réciprocité" commerciale et la recherche d'une résolution de la guerre en Ukraine face à un président chinois qui continue d'afficher son soutien à la Russie.

De retour pour la première fois en Europe depuis 2019, le numéro un de la superpuissance asiatique a organisé sa tournée sous le sceau de l'équilibre diplomatique: après la visite d'Etat en France, qui lui demande depuis un an d'user de son influence pour "ramener la Russie à la raison", il se rendra en Serbie et Hongrie, deux pays restés proches de Moscou.

Il doit être accueilli vers 16H00 (14H00 GMT) par le Premier ministre Gabriel Attal à l'aéroport parisien d'Orly.

Lundi, Xi Jinping, qui vient célébrer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises, enchaînera les rendez-vous avec Emmanuel Macron, qui s'est concerté en amont avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le matin, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se joindra au duo franco-chinois à l'Elysée pour une session qui devrait permettre de soulever les différends commerciaux.

Et ils sont nombreux. Menacée d'être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l'Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusées de fausser la concurrence.

«Trêve olympique»

Dans un entretien à La Tribune dimanche, Emmanuel Macron reconnaît que les Européens ne sont "pas unanimes" sur la stratégie à adopter car, dit-il, "certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés" alors qu'elle "exporte massivement vers l'Europe".

Il plaide lui pour "mieux protéger notre sécurité nationale", "être beaucoup plus réalistes dans la défense de nos intérêts" et "obtenir la réciprocité".

A Pékin, ces mesures jugées "protectionnistes" passent mal. Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions visant essentiellement le cognac français, contre laquelle le président français compte s'élever.

Si aucun contrat mirobolant n'a été annoncé à ce stade, des discussions sur des investissements étaient en cours jusqu'au bout. Un forum économique franco-chinois est aussi prévu lundi au théâtre Marigny.

L'après-midi, après une cérémonie protocolaire d'accueil en grande pompe aux Invalides, et avant un banquet à l'Elysée, Emmanuel Macron et Xi Jinping se retrouveront en tête-à-tête pour la séquence la plus politique, puis s'exprimeront devant la presse.

Le Français compte demander au Chinois de soutenir la "trêve olympique" pour "l'ensemble" des conflits à l'occasion des Jeux de Paris cet été.

Paris veut a minima s'assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev. Voire "l'encourager à utiliser les leviers" dont elle dispose sur Moscou pour "contribuer à une résolution de ce conflit", selon l'Elysée.

Casser le protocole 

Emmanuel Macron avait porté ce même message il y a un an lors de sa propre visite d'Etat en Chine, avec des résultats modestes.

Pour Marc Julienne, chercheur à l'Institut français des relations internationales, "cette approche révèle un manque de compréhension des intérêts et de la stratégie de Pékin", qui veut "se tenir à distance du conflit" et n'entend "pas s'impliquer davantage, ni dans le sens des Européens, ni dans le sens d'un soutien militaire à la Russie".

Le président français tentera néanmoins d'enfoncer le clou mardi, dans les Pyrénées, à l'occasion d'une escapade plus personnelle entre les deux hommes, accompagnés de leurs épouses.

L'objectif de ce déjeuner sur le col du Tourmalet, là où, enfant, il passait ses vacances chez sa grand-mère, est éminemment diplomatique: casser l'imposant protocole pour instaurer un dialogue plus direct, notamment sur l'Ukraine.

Sur la question sensible des droits humains, Emmanuel Macron dit préférer évoquer "les désaccords" plutôt "derrière des portes closes". Paris n'a pas non plus tenu à ériger en priorité le dossier de Taïwan, pourtant au coeur des fortes tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

De mercredi à vendredi, Xi Jinping ira ensuite en Serbie et en Hongrie.

"L'idée est de mettre en avant une alliance des autocraties face au monde occidental" et "de montrer qu'il a encore des alliés en Europe", analyse Valérie Niquet, directrice Asie à la Fondation pour la recherche stratégique.


JO-2024: la flamme olympique arrive mercredi à Marseille

Son dernier passage remonte donc à 1992 et aux JO d'hiver d'Albertville (Savoie), après un premier séjour en 1968, pour les Jeux d'hiver de Grenoble (Photo, AFP).
Son dernier passage remonte donc à 1992 et aux JO d'hiver d'Albertville (Savoie), après un premier séjour en 1968, pour les Jeux d'hiver de Grenoble (Photo, AFP).
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  • La torche olympique débutera son périple français sur le Vieux-Port de Marseille
  • C'est la première fois que la flamme arrive en France pour des Jeux d'été car si Paris a déjà accueilli les JO, en 1900 et 1924, le principe de la flamme olympique n'a été inauguré qu'en 1928

MARSEILLE: Après 12 jours de navigation sur le trois-mâts Belem parti de Grèce, la flamme olympique accoste mercredi à Marseille où 150.000 personnes devraient l'accueillir, encadrées par un dispositif de sécurité exceptionnel, à moins de trois mois des Jeux de Paris.

C'est la première fois que la flamme arrive en France pour des Jeux d'été car si Paris a déjà accueilli les JO, en 1900 et 1924, le principe de la flamme olympique n'a été inauguré qu'en 1928 lors des Jeux d'Amsterdam.

Son dernier passage remonte donc à 1992 et aux JO d'hiver d'Albertville (Savoie), après un premier séjour en 1968, pour les Jeux d'hiver de Grenoble.

Allumée le 16 avril sur le site d'Olympie, à quelque 100 jours de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris (26 juillet-11 août), la torche olympique débutera son périple français sur le Vieux-Port de Marseille, l'antique "Massalia" fondée il y 2.600 ans par des marins grecs, en présence du président de la République Emmanuel Macron.

"Le fil rouge de cette arrivée de la flamme, c’est l’histoire de ces Grecs partis il y a des millénaires à travers la Méditerranée pour arriver à Marseille et fonder la ville", a insisté le maire Benoît Payan, interrogé par l'AFP.

A la sortie du majestueux Belem, navire datant de 1896, année des premiers Jeux olympiques de l'ère moderne, le premier porteur de la flamme sera le nageur français Florent Manaudou. Quadruple médaillé olympique et sacré sur 50 m nage libre en 2012 à Londres, celui qui est toujours licencié au Cercle des Nageurs de Marseille visera une nouvelle médaille à Paris.

Sécurité renforcée 

Le 16 avril sur le site antique d'Olympie, c'est sa soeur Laure, elle aussi nageuse, championne olympique et triple médaillée en 2004, qui avait été la première relayeuse française après l'allumage de la flamme.

Après avoir rejoint la terre ferme sur une piste d'athlétisme flottante, Florent Manaudou se dirigera vers le Quai de la Fraternité, au bout de la mythique Canebière, où sera allumé le chaudron olympique aux alentours de 19h45. Par lui ou par un invité surprise comme Zinedine Zidane, né à Marseille? Le suspense demeure.

Auparavant, le Belem aura été au coeur d'une journée de fête, avec une grande parade maritime lors de laquelle 1.024 bateaux accompagneront le trois-mâts dans la rade de Marseille. Vers 19h00, son entrée dans le Vieux-Port sera saluée par un feu d'artifice, l'Orchestre philharmonique de Marseille et les incontournables "tifos", ces impressionnantes bannières des supporters de l'OM, le club de foot emblématique de la ville.

Puis la soirée se poursuivra par un grand concert, animé notamment par les rappeurs marseillais Soprano et Alonzo. "On va faire du beau, du grandiose, du sobre et populaire en même temps", a promis Benoît Payan, assurant que tout serait "gratuit du matin au soir, jusqu'au concert, et pour tout le monde".

Alors que les autorités attendent 150.000 personnes autour du Vieux-Port, un dispositif de sécurité qualifié d'exceptionnel sera déployé, dans un climat international tendu et marqué par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.

Le feu au Vélodrome 

A Marseille, ce sont plus de 6.000 membres des forces de l'ordre, dont des policiers des unités d'élite du Raid, des démineurs, des membres des brigades nautiques, des avions Rafale et un dispositif anti-drones, qui seront mobilisés.

En comptant les agents dépendant de la mairie (marins-pompiers, personnels de sécurité, policiers municipaux...), les effectifs atteindront 8.500 personnes et dépasseront ceux déployés en septembre 2023 pour la visite du pape François.

Lors d'une visite à Marseille, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré que le Vieux-Port serait totalement "étanche". Les spectateurs seront soumis à une palpation et les plus de 3.000 bateaux amarrés au Vieux-Port minutieusement déminés à partir de lundi tandis que des plongeurs inspecteront les flots.

Après cette journée spectaculaire, la flamme débutera jeudi le périple qui doit la conduire à Paris, via tout le pays, dont les Antilles et la Polynésie française. Là encore, ce relais olympique sera une première en France pour des Jeux d'été, cette tradition remontant aux JO de Berlin en 1936.

Ce long "relais de la flamme", qui passera entre autres par le viaduc de Millau, les châteaux de la Loire, les plages du Débarquement ou le Mont-Saint-Michel, débutera dans la matinée à Notre-Dame de la Garde, la "Bonne Mère" qui surplombe Marseille.

Jeudi soir, le feu olympique sera allumé dans un chaudron posé devant le Stade Vélodrome, autre emblème de la ville méditerranéenne. Puis son chemin se poursuivra jusqu'à Paris, où la vasque olympique sera embrasée le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux. Le 28 août, c'est la flamme paralympique, allumée elle en Grande-Bretagne, qui arrivera à Paris pour les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre).


Dans les Pyrénées, Macron emmènera Xi sur ses terres d'adoption

Cette photographie, prise le 2 mai 2024, montre une vue de la station de ski du Grand Tourmalet - La Mongie dans les montagnes des Pyrénées, dans le sud-ouest de la France. Pour poursuivre la visite d'État du président chinois en France, Emmanuel Macron et XI Jinping, se rendront dans les Hautes-Pyrénées le 7 mai 2024, pour un déjeuner au restaurant "L'Etape du Berger" situé sur les pistes de la station de ski. (Photo de Lionel Bonaventure AFP)
Cette photographie, prise le 2 mai 2024, montre une vue de la station de ski du Grand Tourmalet - La Mongie dans les montagnes des Pyrénées, dans le sud-ouest de la France. Pour poursuivre la visite d'État du président chinois en France, Emmanuel Macron et XI Jinping, se rendront dans les Hautes-Pyrénées le 7 mai 2024, pour un déjeuner au restaurant "L'Etape du Berger" situé sur les pistes de la station de ski. (Photo de Lionel Bonaventure AFP)
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  • Le président français a choisi ce coin des Pyrénées, où il nourrit d'anciennes et profondes attaches, pour délocaliser l'espace d'une courte journée la visite d'Etat de M. Xi à l'occasion des 60 ans de l'établissement de relations diplomatiques entre les
  • Né à Amiens, dans le nord de la France, où il a grandi, Emmanuel Macron a passé de nombreuses vacances entre le bourg de Bagnère-de-Bigorre et la station de ski de La Mongie

BAGNÈRES-DE-BIGORRE, France : En apparence, c'est un petit cimetière comme les autres, mais c'est là, à Montgaillard, dans le département des Hautes-Pyrénées (sud), qu'Emmanuel Macron vient souvent se recueillir sur la tombe de sa grand-mère, près de la station de ski où il emmènera mardi le président chinois Xi Jinping.

Le président français a choisi ce coin des Pyrénées, où il nourrit d'anciennes et profondes attaches, pour délocaliser l'espace d'une courte journée la visite d'Etat de M. Xi à l'occasion des 60 ans de l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays.

Une façon de casser le protocole imposant qui entoure le moindre déplacement du dirigeant chinois pour tenter d'instaurer un dialogue sincère, notamment sur la question-clé de l'Ukraine.

- «Grâce à elle» -

Né à Amiens, dans le nord de la France, où il a grandi, Emmanuel Macron a passé de nombreuses vacances entre le bourg de Bagnère-de-Bigorre et la station de ski de La Mongie, juste avant le col du Tourmalet, mythique ascension du Tour de France.

C'est avec «Manette» et «Koulou», ses grands-parents maternels Germaine et Jean Noguès, que le jeune Emmanuel descendait chaque année en train jusqu'à cette petite vallée, une semaine en hiver et un mois en été.

«C'est grâce à elle qu'il est arrivé là où il est», raconte une cousine du président français, Nicole Arnal, 80 ans, venue donner un coup de main au magasin de vêtements pour dame que sa fille tient dans le centre-ville de Bagnère-de-Bigorre.

Institutrice puis directrice d'école, Manette «le faisait travailler tous les jours», même en vacances, se souvient-elle.

En dépit de la mort de Jean en 2002 et celle, douloureuse, de Manette en 2013, Emmanuel Macron n'a jamais cessé de se rendre dans les Hautes-Pyrénées.

«Il souffle quand il vient ici», explique la fille de Nicole, Sylvie Durant, 52 ans, dont les yeux s'embuent quand elle évoque les détracteurs du président, pour qui elle a forcément de l'affection.

- «Racines» -

«Un arbre, si vous voulez qu'il tienne, il a besoin de racines», philosophe l'éleveur et ami d'Emmanuel Macron Eric Abadie, dont le restaurant d'altitude accueillera la rencontre avec Xi Jinping mardi.

Au menu: épaule d'agneau, jambon de porc noir et haricots tarbais, une sélection de fromages du meilleur ouvrier de France Dominique Bouchait, et tarte aux myrtilles en dessert, à la demande expresse de Brigitte Macron. Les deux couples présidentiels et leurs interprètes dégusteront des vins locaux, un Montus rouge et un Saint Mont blanc.

«Manu», il l'a rencontré «gamin» alors qu'il venait déjeuner à son restaurant en face des pistes de La Mongie avec son grand-père, raconte l'éleveur de 61 ans a la carrure solide. «Le courant est passé» et leur amitié dure maintenant depuis près de trente ans.

Les péripéties politiques du «gamin» n'ont pas rompu les liens. «Quand il était ministre de l'Economie, (...) je l'ai fait dormir dans un canapé, avec Brigitte. Tout le monde ne l'aurait pas fait», se rappelle Eric Abadie. Les deux hommes se sont encore parlé la veille au téléphone, une vingtaine de minutes.

«Mes racines familiales sont ici (...) Dès que je peux, je viens. C'est un lieu de vérité où j'arrive serein et déterminé», avait confié le candidat Macron en 2017, au quotidien régional La Dépêche du Midi.

Pourtant fermée depuis un mois, la station de La Mongie est en «effervescence» à quelques jours de recevoir «non pas un, mais deux présidents», confie Enzo Celhaiguibel, 35 ans, sur le pas de la porte de son hôtel La voie lactée.

«Si Emmanuel Macron a choisi ce lieu qui lui est cher et auquel il est très attaché, ce n'est pas pour rien», estime l'hôtelier, qui y voit une «volonté de redynamiser la vallée».

A Eric Abadie, le président confiait encore récemment au téléphone: «Ça va faire dix ans que je serai au pouvoir, et j'aimerais qu'il y ait des choses qui restent.»

En y faisant monter Xi Jinping, le président français veut inscrire le Tourmalet dans l'histoire.