La première biennale de Diriyah est un tournant pour la scène culturelle en Arabie saoudite

Cérémonie d’ouverture de la biennale d’art contemporain de Diriyah le 10 décembre.
Cérémonie d’ouverture de la biennale d’art contemporain de Diriyah le 10 décembre.
Cérémonie d’ouverture de la biennale d’art contemporain de Diriyah le 10 décembre.
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Cérémonie d’ouverture de la biennale d’art contemporain de Diriyah le 10 décembre.
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

La première biennale de Diriyah est un tournant pour la scène culturelle en Arabie saoudite

  • La biennale, qui a officiellement ouvert ses portes au public le 11 décembre, se tiendra jusqu’au 11 mars de l'année prochaine dans les entrepôts nouvellement réhabilités du quartier Jax
  • La première édition de la biennale d’art contemporain d’Arabie saoudite se termine ainsi par une exploration de la façon dont l’art nous élève, nous transcende et nous transporte vers quelque chose de plus grand que nous-mêmes

Dans la soirée du 10 décembre, près de trois cents invités d’Arabie saoudite et de l’étranger se sont rassemblés à l’extérieur de la Fondation de la biennale de Diriyah à Jax, un nouveau quartier créatif dans une zone industrielle de Diriyah à Riyad, pour l’ouverture de la biennale d’art contemporain de Diriyah. C’est un moment historique pour l’Arabie saoudite car c’est la première fois que le Royaume accueille une biennale dédiée à l’art contemporain.

La foule a écouté en silence l’émouvant discours d’ouverture de Philip Tinari, conservateur de la biennale et président du centre d’art contemporain UCCA en Chine. Le thème de la biennale, «Traverser la rivière en tâtant les pierres», s’inspire d’un dicton chinois qui traduit l'attitude de la Chine face à la réforme et à l'ouverture sur le monde entamées en 1978 – une métaphore populaire utilisée par les dirigeants chinois pour décrire la voie qu’ils ont suivie à la suite de la réforme économique. M. Tinari l’utilise également pour désigner le changement culturel et social que connaît actuellement l’Arabie saoudite.

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Philip Tinari, conservateur de la biennale d’art contemporain de Diriyah et président du centre d’art contemporain UCCA.

«Au moment de préparer cette biennale, ce slogan m’a interpellé à deux niveaux. D’abord pour sa pertinence en Arabie saoudite aujourd’hui. En effet, nous avons le privilège d’être témoins d’un moment similaire de dynamisme, d’optimisme et d’ouverture et, avec lui, d’un changement transformateur», déclare M. Tinari.

La biennale, qui a officiellement ouvert ses portes au public le 11 décembre, se tiendra jusqu’au 11 mars de l'année prochaine dans les entrepôts nouvellement réhabilités du quartier Jax. Elle est répartie en six zones et elle présente les œuvres de quelque soixante-quatre artistes du monde entier, tout en mettant en lumière vingt-sept artistes saoudiens.

La Fondation de la biennale de Diriyah a commandé vingt-neuf nouvelles œuvres pour l’exposition.

Les six zones explorent les sous-thèmes du spirituel dans l’art, du patrimoine naturel et de la préservation de l’environnement, des questions de genre, des effets de la pandémie de Covid-19 et du développement communautaire. Le dialogue à travers la culture est l’un des objectifs de la biennale d’art contemporain de Diriyah, qui a été créée en 2020, grâce au soutien du ministère saoudien de la Culture.

«Avoir des espaces non commerciaux en Arabie saoudite est très important car cela génère des types d’art très différents», souligne l’artiste Dana Awartani à Arab News. «Pendant longtemps, les artistes du Royaume étaient habitués à exposer dans des galeries ou à participer à des foires d’art. Pour moi, le travail créé dans le cadre d’une biennale est le plus haut niveau d’art, parce qu’on se sent capable de repousser toujours plus loin les limites de ce qu’on veut faire sans penser à l’aspect commercial», poursuit-elle.

 

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Vue d’installation, biennale d’art contemporain de Diriyah, 2021.

L’impressionnante œuvre en argile de 23,7 x 13,5 mètres de l’artiste, intitulée Debout sur les ruines d’Alep (2021), prend la forme d’un long sol carrelé et aborde le thème de la destruction culturelle à travers le sujet de la grande mosquée d’Alep, incitant les invités à réfléchir aux effets de la destruction culturelle sur la société.

«Une biennale porte sur le dialogue interculturel. Vous apprenez de vos pairs et, selon moi, c’est vraiment ce qu’il y a de plus passionnant. Un événement tel que celui-ci est très important en Arabie saoudite», ajoute-t-elle.

 

Artistes et conservateurs vous diront qu’une exposition de la sorte est attendue depuis longtemps au Royaume.

«J’espère vraiment que ce sera un véritable tournant pour ces personnes et pour la scène en général, car nous sommes désormais en mesure d’inviter ces artistes saoudiens exceptionnels à prendre part à un dialogue mondial sur leur propre territoire et sur un pied d’égalité avec le reste du monde», confie le commissaire adjoint, Wejdan Reda à Arab News.

L'exposition s’ouvre sur deux œuvres puissantes placées côte à côte: Red Earth Circle de l'artiste américain Richard Long, créée dans les années 1980 pour un salon à Paris, considéré comme la première exposition d’art contemporain à l’échelle mondiale, et World Map de l’artiste saoudienne Maha Malluh, extraite de sa série Food for Thought (2021), qui comprend trois mille huit cent quarante cassettes pour représenter une carte du monde. «L’art de qualité vous oblige à faire une pause, à contempler et à réfléchir davantage à votre environnement», précise-t-elle. C’est exactement l’effet produit par les œuvres de cette série qui forment des images et des lettres arabes. On trouve plusieurs téléviseurs à tubes cathodiques d’époque qui diffusent des photographies d’archives animées de Saudi Arabia in Prognosis (2021) de l'artiste saoudien Ahmed Mater.

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Maha Malluh, Food for Thought, World Map, 2021.

Dans la première zone, nous pouvons admirer les œuvres d’une ancienne génération d’artistes saoudiens portant sur les origines de la scène artistique saoudienne actuelle qui s’est épanouie grâce à de nombreuses initiatives gouvernementales. Une collection d’œuvres des années 2000 de la Fondation Al-Mansouria est exposée. Elle comprend des œuvres sur toile réalisées par des artistes comme Fahad al-Hejailan, Jowhara al-Saoud, Mounira Mosli et Ayman Yossri Daydban.

Les œuvres d’art de cette biennale invitent le visiteur à s’interroger sur les caractéristiques sociales et artistiques communes aux époques de changements historiques. Peut-il y avoir une esthétique de la réforme? Le sentiment d’urgence, commun aux œuvres exposées –malgré les différentes esthétiques et techniques choisies –, semble suggérer qu’il pourrait y en avoir une, d’autant plus lorsqu’une culture est sur le point de connaître un grand changement.

Au fil des salles sinueuses et des innombrables espaces de l’exposition se déploient des œuvres multidisciplinaires d’artistes saoudiens, du Moyen-Orient et d’ailleurs. Ces œuvres semblent engager un dialogue, cherchant désespérément à être vues et entendues. Ailleurs dans la première zone, les œuvres explorent les idées de transformation urbaine, d’Histoire économique, de structures sociales et de progression. L’une de ces œuvres est une puissante installation vidéo, Sakura, de la célèbre artiste américaine Sarah Morris. Elle capture des moments et des lieux historiques – des jeux Olympiques de Pékin en 2008 à la frénésie du centre-ville de Manhattan, en passant par le paysage culturel et industriel de Rio de Janeiro.

Sont également exposées les peintures dynamiques aux formes abstraites de l’artiste marocain Mohammed Melehi; l’installation vidéo à huit canaux de l’artiste sud-africain William Kentridge, More Sweetly Play the Dance (2015), qui représente une joyeuse procession sans fin de danseurs et de musiciens du début à la fin de l’installation; l’œuvre Ce qui reste (2021) de l’artiste saoudienne Dania al-Saleh, qui étudie la disparition et la préservation de la mémoire culturelle face à la mondialisation, à travers des représentations d’anciennes séquences et images d’Arabie saoudite; les peintures de la «Série des communautés fermées» de l’artiste égyptien Ibrahim el-Dessouki, ainsi que Five Women de l’artiste saoudienne Filwa Nazer, un ensemble de sculptures réalisées en textile et en mercerie sur les thèmes de la transition et de la mémoire en déconstruisant les modèles des robes traditionnelles arabes.

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Five Women de l’artiste saoudienne Filwa Nazer.

Difficile de ne pas remarquer les œuvres puissantes de douze artistes chinois présentes tout au long de l’exposition. Elles établissent des parallèles entre l’époque de la réforme de la Chine dans les années 1980 et les changements socioéconomiques rapides mis en place en Arabie saoudite, en grande partie dans le cadre de l’initiative Vision 2030.

«Je vis et je travaille à Pékin et je dirige le centre d’art contemporain UCCA. Au cours des dix dernières années, j’ai mené de nombreux projets de recherches en conservation sur l’avant-garde chinoise. J’ai vu des points communs entre la situation actuelle de l’Arabie saoudite et celle de la Chine en termes d’ouverture au monde sur le plan culturel», déclare M. Tinari à Arab News.

Real Mass Entrepreneurship (2017-2021) de Simon Denny, à titre d’exemple, est une installation qui occupe une pièce entière. Elle explore les changements qui se produisent dans la ville de Shenzhen, au sud de la Chine, depuis la création de la zone économique spéciale de Shenzhen en 1980 et elle montre comment la ville a servi de pivot aux réformes économiques de la Chine – un processus de transformation qui a coïncidé avec l’essor de l’art contemporain dans le pays.

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Five Women de l’artiste saoudienne Filwa Nazer.

Une œuvre vidéo à deux canaux, intitulée 1993-1994 (2021), de Lei et Chai Mi, commandée par la Fondation de la biennale de Diriyah, a été inspirée par la découverte accidentelle d’archives familiales. Une grande partie des images ont été tournées par le père de Chai, qui a travaillé aux Émirats arabes unis (EAU) pendant sept ans dans les années 1990. Des décennies auparavant, le père de Chai a documenté sa vie quotidienne dans le Golfe avec une cassette vidéo sur fond de musique pop cantonaise.

Parmi les artistes saoudiens, on trouve les œuvres remarquables de Sultan ben Fahad, intitulées Dream Traveled (2021). On y voit une pièce sous une très belle tente faite de perles avec des peintures murales du Hajj et des images du Saint Coran. Nous pouvons également citer Soft Machines (2021) de Sarah Ibrahim, une installation vidéo qui explore le corps humain en tant que navire de mémoire, site de transformation, véhicule de communication et, finalement, lieu que chacun et tous peuvent transcender. L’installation joyeuse d’Abdallah al-Othman, Manifesto: The Language & City (2021) est une œuvre à grande échelle réalisée en néon, LED et bois pour recréer les panneaux de signalisation de Riyad. L’artiste condense la ville dans un langage culturel, architectural et visuel.

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Abdallah al-Othman, Manifesto: The Language & City.

L’étrange mais captivante œuvre On Losing Meaning (2021) de l’artiste conceptuel Mohannad Shono montre un robot programmable recouvert de gelée de pétrole et de pointes de pigments, créant une forme abstraite lorsqu’il se déplace sur le sol. «Enfant, mon imagination était tout pour moi – un moyen de m’évader mais aussi de remodeler l’environnement autour de moi», explique-t-il dans un communiqué. «En créant des récits et en dessinant des personnages, je pouvais créer le monde tel que je voulais le voir», poursuit-il.

La dernière zone, qui porte sur le spirituel, semble suggérer que la réforme sociale et culturelle pourrait éventuellement être mise en place avec un état d’esprit qui transcende l’univers terrestre. Les œuvres de cette zone sont des structures éthérées, baignées de lumière, notamment la grande sculpture en verre bleu, Iceberg (2020), de Larry Bell, qui transporte le spectateur hors de sa propre réalité vers quelque chose de plus grand, vers l’idée de l’infini. La première édition de la biennale d’art contemporain d’Arabie saoudite se termine ainsi par une exploration de la façon dont l’art nous élève, nous transcende et nous transporte vers quelque chose de plus grand que nous-mêmes, quels que soient les problèmes auxquels le monde fait face.

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.