Migrants, nucléaire: Macron s'accorde avec le groupe de Visegrad

Les quatre de Visegrad, ou V4, (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), ont invité le président français à assister à leur sommet à Budapest. (Photo, AFP)
Les quatre de Visegrad, ou V4, (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), ont invité le président français à assister à leur sommet à Budapest. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Migrants, nucléaire: Macron s'accorde avec le groupe de Visegrad

  • En Hongrie, l'europhile Emmanuel Macron et le nationaliste Viktor Orban affichent leur bonne entente malgré leurs différends
  • Les deux dirigeants se reconnaissent l'un l'autre, dans les mêmes termes, comme «adversaires politiques mais partenaires européens»

Malgré leur différends sur l'Etat de droit, Emmanuel Macron et les dirigeants du groupe de Visegrad ont plaidé d'une même voix lundi à Budapest pour mieux protéger les frontières de l'UE contre les migrants illégaux et pour défendre l'énergie nucléaire, deux axes de la présidence française de l'UE.

Déjà lundi midi, en arrivant en Hongrie, l'europhile Emmanuel Macron et le nationaliste Viktor Orban avaient affiché leur bonne entente, se reconnaissant l'un l'autre, dans les mêmes termes, comme "adversaires politiques mais partenaires européens".

Les deux hommes, qui ont échangé une chaleureuse poignée de main, ont préféré mettre en avant leur alliance sur la politique migratoire, la défense européenne et la reconnaissance par l'UE du nucléaire comme énergie "verte".

Cette convergence s'est étendue dans la soirée à l'ensemble des quatre de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), qui avaient invité le président français à assister à leur sommet à Budapest.

La France et ce groupe des pays les plus hostiles de l'UE à l'entrée de migrants sont d'accord, a précisé le président français, pour "réformer Schengen en profondeur, améliorer la protection des frontières extérieures et rendre le retour vers les pays d'origine plus efficace pour ceux qui ne sont pas éligibles à l'asile".

Des thèmes qu'Emmanuel Macron avait mentionnés jeudi parmi ses priorités pour la présidence française de l'UE, qui se télescopera en avril avec l'élection présidentielle.

"Merci pour ces propos", s'est félicité le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, alors que son pays fait face à un afflux de migrants. Et de promettre à la France son soutien pour que l'énergie nucléaire soit reconnue par l'UE comme énergie "verte", tout comme ses homologues tchèque et slovaque.

Les désaccords sur des sujets comme la corruption, l'indépendance de la justice et les droits des minorités LGBT+, sur lesquels la Commission européenne a engagé des procédures de sanctions contre la Pologne et la Hongrie notamment en bloquant le versement des fonds de relance, ont été discutés mais mis de côté.

Emmanuel Macron a expliqué devant la presse que "plutôt que d'utiliser la menace", il espérait "convaincre" et "trouver les bons accords pour sortir du blocage" avec "écoute et respect". "Va-t-on tout régler dans les quinze jours ou dans les six mois ? Je ne crois pas", a-t-il commenté, tout en jugeant qu'il y avait "un chemin pour progresser".

Mais pour l'instant, M. Macron a reconnu une impasse.

La Hongrie "a la volonté assumée de ne pas avancer sur ces sujets d'ici les élections d'avril" et donc l'UE n'effectuera "pas de versement" des fonds, a-t-il dit. Mieux vaut donc selon lui "parler des autres sujets pour "faire avancer l'agenda européen".

Viktor Orban a lui accusé la Commission d'exercer "un chantage politique" en refusant de verser l'argent du plan de relance.

Emmanuel Macron a également profité de sa visite pour rencontrer les dirigeants de l'opposition, dont Peter Marki-Zay, candidat d'un front anti-Orban en vue des législatives du printemps.

Geste symbolique, il s'est aussi recueilli sur la tombe de la philosophe Agnes Heller, décédée en 2019, une figure de l'opposition à Orban.

Comme une réponse au dirigeant hongrois, qui a reçu récemment les rivaux d'extrême droite du président français, Eric Zemmour en septembre et Marine Le Pen en octobre.

Sa convergence de vues avec Viktor Orban et les dirigeants de Visegrad sur plusieurs thèmes contraste avec ses critiques régulières contre les gouvernements hongrois et polonais, qu'il considère comme les chefs de file d'un camp souverainiste, opposé à son camp des "progressistes".

"Mais nous n'avons pas la même histoire et nous n'avons pas traversé le même XXe siècle", a-t-il fait valoir, disant vouloir aussi comprendre les racines de ces divergences.

Avec la Pologne, la Hongrie a adopté plusieurs lois contestées à Bruxelles, notamment un texte interdisant la représentation de l'homosexualité auprès des moins de 18 ans. Et comme Varsovie, elle conteste la primauté du droit européen sur le droit national.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.